Qui n’a jamais eu la boule au ventre avant de passer un examen d’entrée, une audition, une évaluation, un entretien… ? Nous avons tous eu ou aurons tous un jour l’occasion de vivre cette situation, d’être face à un ou plusieurs examinateurs qui devra, souvent au terme de nombreuses heures d’échanges et de débats, livrer son choix, sa conclusion, en se posant les bonnes questions : sur quels critères est-ce que je me base, dois-je choisir le meilleur, le plus brillant, ou plutôt dois-je laisser une marge d’inconnu, une chance, un jugement au « feeling » ?
Dans Le Concours, vous l’aurez compris, il s’agit de parler d’un des tests d’entrée pour une grande école française des plus sélectifs. Sélectif car les corps de métiers auxquels elle prépare sont loin d’être les plus larges en places à pourvoir, sélectif car c’est un établissement public à l’enseignement gratuit sous la tutelle du Ministère de la Culture, et aussi parce-que les cours qui y sont dispensés sont de loin les plus prisés. Cette école, c’est la Fémis (Ecole Nationale Supérieur des Métiers de l’Image et du Son, originellement baptisée IDHEC, puis FEMIS et ENSMIS), l’un des trois seuls établissements d’enseignement supérieur publics des métiers de l’audiovisuel avec l’école Louis Lumière à Saint-Denis et l’ESAV à Toulouse. Chaque année, près d’un millier de jeunes gens entre 20 et 30 ans s’inscrivent au concours. Seulement 60 feront partie de la promotion de l’école pour l’année scolaire suivante.
Claire Simon a été directrice du département réalisation de La Fémis (mais n’y a jamais étudié) et a volontairement quitté ses fonctions au sein de l’école avant de tourner Le Concours. Elle a choisi de filmer l’intégralité de ces épreuves, du grand écrit d’analyse où se réunissent près de 1 200 candidats chaque printemps à Nanterre jusqu’à l’étape des délibérations finales visant à départager la poignée de jeunes aspirants réalisateurs, scénaristes, scriptes, producteurs, distributeurs, exploitants… Avec un regard incisif – mais bienveillant – elle filme ses pairs dans les mécanismes de délibération, et les jeunes, dans leurs doutes et leurs évolutions. Elle aboutit à un film fort, très équilibré, au message universel, parfois très drôle aussi, qui redonne foi en l’enseignement supérieur et donne des coups de pied à la méritocratie.