Le grand chic, dans le cinéma documentaire d’aujourd’hui, c’est de filmer sans ajouter le moindre commentaire – en laissant les images parler, prétendent les spécialistes. L’ennui, outre la paresse et l’indécision que cela implique, c’est que, le plus souvent, il n’y a aucun point de vue : au spectateur de se débrouiller pour comprendre ce qu’on lui cache !
La FÉMIS (traduction ancienne : Fondation européenne des métiers de l’image et du son, mais elle se rebaptise de nos jours “École nationale supérieure des métiers de l’image et du son”, ouf !) est cette école de cinéma qui, autrefois, lors de sa création en 1973, s’appelait l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques), et ne produisait pas grand monde en fait d’artistes de cinéma. Le concours d’entrée, qui fait l’objet de ce film, est assez difficile, et m’a semblé teinté d’un arbitraire fondé sur les humeurs des examinateurs, tous gens du métier, qu’on voit ici à l’œuvre.
Cela se passe en plusieurs étapes : à l’écrit, pour les quelques cinq cents candidats, une dissertation sur un sujet libre ; puis la présentation par eux d’un projet qui le plus souvent restera fictif ; enfin, un entretien de dix minutes, où les examinateurs, des gens du métier plutôt connus, se révèlent assez odieux.
En fin de compte, on ne saura rien, ni du palmarès, ni des raisons qui l’ont motivé. Si bien que ce film qui parle de cinéma ne montre rien qui soit d’essence cinématographique. On croirait un mauvais reportage télévisé.
Bien entendu, la critique s’est répandue en articles élogieux.