Ana, Mon Amour est adapté d'un roman de Cezar Paul Badescu, Luminata mon amour. Le romancier a travaillé pendant six mois sur une première version du scénario avec le réalisateur, Calin Peter Netzer. ce dernier a ensuite fait appel à Lulia Lumanare, actrice, afin de retravailler l'histoire. "Le travail avec elle sur le puzzle – l’ordre dans lequel les scènes de souvenirs de Toma lui viennent à l’esprit –, et ses limites a été quasiment obsessionnel. Nous sommes allés jusqu'à jouer nous-mêmes certaines scènes afin de vérifier si les trajectoires, les accumulations ou les retournements de situation étaient crédibles", se remémore le cinéaste, qui a demandé à l'actrice d'être sa directrice de casting.
Dans Ana, Mon Amour, le réalisateur a fait le choix de montrer des scènes dans lesquelles l'action était déjà commencée. "Je voulais créer chez le spectateur un sentiment de frustration quant au fait qu’il n’en sait jamais assez", argumente-t-il.
Calin Peter Netzer a choisi d'aborder l'histoire d'Ana, Mon Amour via le prisme de la psychanalyse, sans qu'il s'agisse toutefois du sujet principal du film. "Ce n'est pas un film sur la psychanalyse, mais plutôt un film psychanalytique. La psychanalyse a façonné le film de manière à le rendre distinct. Cela l’a affranchi de tout préjugé, même des miens", déclare-t-il.
Calin Peter Netzer a choisi de retravailler avec Andrei Butica, le même directeur de la photographie que pour son dernier film, Mère et fils, sorti en 2014. C'est avec lui qu'il peut travailler une mise en scène la plus proche du réel possible : "Il y a déjà tellement de choses que nous ne savons pas à propos de la réalité que je ne souhaitais pas aller chercher au-delà. La réalité parfois ne nous plait pas, nous déçoit. Le fait de ne pas l’accepter telle qu'elle est une forme de fuite, de peur de la perte, la perte du monde comme nous souhaiterions qu’il soit. Et comme la psychanalyse l’explique… lorsque nous n’acceptons pas une perte, c’est là que commence la névrose", déclare-t-il.