Après avoir vu le film, je dirais que comparé au livre, c'est assez "lisse", que vu la durée, les personnages auraient pu être mieux explorés et que ce n'est pas étonnant que Lily Gladstone illumine et porte le film, vu que les autres acteurs font le job, mais ne brillent pas. Lily Gladstone (qui n'est pas une débutante et joue la résiliente Molly) est aussi bonne que tous les autres acteurs amérindiens que j'ai pu apprécier dans la majorité des films fait par et avec des natives. Tatanka Means (fils de Russell Means, célèbre leader de l'AIM American indian movement) apparaît un peu, dommage qu'il ne soit pas mieux valorisé car c'est un acteur agréable et sympa qu'on voit trop peu.
Bref, sur 3h26, beaucoup de points sont à peine effleurés et ne renseignent pas du tout les néophytes sur le contexte, il n'y a même pas d'explications finales sur la partie après 1926, que l'auteur du livre explore, à savoir que beaucoup de blancs ont profité (en se mariant avec) et assassiné des Osages pour en hériter et qu'aujourd'hui encore on découvre un passif louche sur les "tuteurs" blancs de pas mal d'Osages morts prématurément et où il n'y a eu aucune investigation. Des centaines, pas juste quelques dizaines. Beaucoup de descendants des tuteurs de cette époque se posent des questions, surtout quand les Osages dont ils avaient la tutelle sont morts à cette période!
"Croyant que les Osages ne seraient pas en mesure de gérer leur nouvelle richesse, ou faisant pression sur les Blancs qui en voulaient une part, le congré des USA a adopté en 1921 une loi exigeant que les tribunaux nomment des tuteurs pour chaque Osage de sang-mêlé, et qui géreraient leurs redevances et leurs affaires financières jusqu'à ce qu'il fasse preuve de « compétence ». Dans ce système, même les mineurs ayant moins de la moitié du sang Osage devaient avoir des tuteurs nommés, que ces mineurs aient ou non des parents vivants. Les tribunaux nommaient les tuteurs parmi des avocats ou des hommes d'affaires blancs locaux. Les incitations à la criminalité étaient écrasantes : ces gardiens ont souvent manœuvré légalement pour voler les terres des Osages, leurs droits ou redevances ; d'autres sont soupçonnés d'avoir assassiné leurs protégés pour obtenir les droits de tête". "En 1924, le ministère de l'Intérieur accuse deux douzaines de gardiens d'Osage de corruption dans l'administration des devoirs liés à leurs charges, mais tous évitent la punition en concluant un règlement à l'amiable. Ces gardiens auraient escroqué des millions de dollars. En 1929, 27 millions de dollars étaient toujours détenus par le Guardian System, l'organisation créée pour protéger les intérêts financiers de 883 familles osages dans le comté d'Osage"!
Si on ne connaît pas l'histoire et qu'on regarde juste le film qui est assez bien fait, mais sans émotions, on suppose que seul Hale (De Niro) a comploté et profité des Osages. Hors il n'était qu'un parmi des dizaines d'autres sans rapport avec lui, partout sur le territoire et es assassinats étaient "institutionnalisé", beaucoup d'hommes de loi en profitaient, le gouvernement aussi.
Il n'est même pas clairement explique ce principe de tutelle, ni le travail en sous-marin sous couverture des agents envoyés durant 2 ans! On ne s'attarde pas sur ce Tom White, un agent intègre qui a été envoyé par Hoover au début du FBI (pour se faire mousser) et a vraiment été excellent et fin dans son enquête, et Hoover l'a un peu dénigré après en avoir profité..
Pour ma part, il faut vraiment être méconnaisseur pour s'imaginer que ce film "mets enfin en lumière" les injustices subies par ce peuple, car il y a eu beaucoup de films amérindiens très subtils qui m'ont remuée qui valent bien + et sans avoir Di Caprio et De Niro qui plombent le budget et réalisés par des gens sans prétention qui ne s'appellent pas Scorsese.
Pour ma part, ce n'est qu'un prétexte à film grand spectacle. Pas mal, mais sans plus, très survolé, hélas, pas assez détaillé vu sa longueur, même si c'est assez fidèle au livre et aux faits.
Le Congré des USA a modifié la loi en 1925 pour interdire aux non-Osages d'hériter des droits des Osages ayant la moitié ou plus d'ascendance autochtone. Le gouvernement américain a continué à gérer les baux et les redevances des terres productrices de pétrole, et la communauté s'est inquiétée de ces actifs. En 2000, la nation Osage a déposé une plainte contre le ministère de l'Intérieur, alléguant qu'il n'avait pas correctement géré les actifs ni payé aux gens les redevances qui leur étaient dues. La poursuite a été réglée en 2011 pour 380 millions de dollars et des engagements à améliorer la gestion du programme.