Il y a des films dont le format est relativement court mais qui, en vérité, paraissent infiniment longs. C'est le cas de cet étrange et invraisemblable "Une vie ailleurs". Il est question d'une mère, pour le coup très bien interprétée par Isabelle Carré, qui part en Uruguay avec un assistant social dévoué, Medhi, retrouver un fils à qui on lui a fait croire que sa mère est décédée. Depuis l'aéroport jusque la ville où vit le gamin avec sa famille, les retrouvailles paraissent faciles, naturelles presque. Certes, le récit s'agrémente de quelques morts, de coups de colère, de pleurnicheries, d'arrestations incroyables, mais tout cela ressemble plus à une superposition de stéréotypes qu'à un véritable récit de retrouvaille. Heureusement, Isabelle Carré et Ramzy Bedia sauvent le film grâce à un jeu sobre, subtil et délicat. Mais l'interprétation des acteurs ne suffit pas à cacher les maladresses de la mise en scène, une photographie qui évite de rechercher le beau dans les paysages sud-américains, et surtout une absence totale d'émotions. "Une vie ailleurs" se fera vite oublier et c'est tant mieux.