Gardiens de la Terre : les secrets du tournage

Renata Heinen et Rolf Winters ont vécu avec des Amérindiens et d’autres peuples indigènes pendant cinq ans. C'est lorsqu'ils ont eu des enfants que les deux ont commencé à se poser des questions sur leur place dans une société qu'ils ne cautionnent plus. Le couple a ainsi cherché de nouveaux modèles de vie pour leurs enfants. Au moment du départ, il y a une dizaine d'années, leurs enfants avaient respectivement 2, 4 et 7 ans.

C'est en famille, avec leurs enfants, que Renata Heinen et Rolf Winters ont voyagé. Une décision difficile à prendre mais qui leur a permis de faire des rencontres exceptionnelles, comme l'explique la réalisatrice : "Si nous avions eu une équipe, nous n’aurions jamais accédé aux communautés qui nous ont accueillis. Emmener notre famille dans ces tribus nous a permis d’établir une connexion authentique. C’est elle qui nous a permis de filmer les Gardiens. Nous avons acheté une caméra et appris à nous en servir, de même pour le son".

Renata Heinen et Rolf Winters ont eu l'idée de faire un film en rencontrant Nowaten ("Celui qui écoute") après trois ans de voyage. Ce chamane, issu de la tribu des Potawatomis située dans la région du Haut Mississippi, a inspiré le couple à rencontrer d'autres Gardiens de la sagesse.

Trouver les Gardiens de la Terre a été possible grâce à un long travail d'enquête de la part des réalisateurs : "La préparation du voyage a duré un an. Les personnes que nos recherchions ne sont pas référencées sur Google. Nous avons donc dû procéder à l’ancienne, en nous documentant sur les communautés autochtones, ou en tâchant de joindre les ‘gardiens des portes’ des tribus, qui servent d’intermédiaires avec le monde extérieur", raconte Rolf Winters. Les deux premiers mois de voyage ont testé la résistance des voyageurs, qui ont pensé à abandonner deux fois avant de parvenir à s'adapter à cette nouvelle vie.

Pour Renata Heinen, plusieurs années ont été nécessaires pour se réadapter complètement à la vie "normale" après cinq années passées auprès des peuples indigènes.

Une première version du film, dans laquelle la famille n'était jamais présente à l'image, a d'abord été réalisée il y a trois ans. Sur de nombreux conseils, Renata Heinen et Rolf Winters ont finalement consenti à s'inclure dans le montage final ; ils ont eu besoin de deux années supplémentaires pour déconstruire et reconstruire le film tel qu'il est aujourd'hui.