La cinématographie est vraiment excellente, certaines images sont vraiment superbes et les mouvements de caméras sont mesurés et ne sont pas dénués de sens. Le montage est également un point fort de ce film, très dynamique il accompagne bien les nombreuses scènes d'actions.
Cependant j'en a terminé avec les points forts. A part la cinématographie et le montage, ce film est très fragile scénaristiquement : En effet, on nous donne que peu d'explications, se contentant d'enchainer les scènes d'actions sans aucune mise en place des intrigues successives. Par exemple : Le premier sbire qu'élimine notre héro est tout simplement "là", ils se tombent dessus comme par hasard au beau milieu de la forêt sans aucune justification, étrange...
Scénaristiquement parlant toujours, notre héro est certe immortel et un bretteur hors-pair, mais en portant un simple kimono, il est impossible de cacher une épée longue, deux épées recourbées, deux dagues, trois shurikens et quelques couteaux de lancer dans les plis de son kimono, que vous soyez humains ou non il vous faudra au minimum un sac à dos voir un camion de marchandise pour dissimuler autant d'armes lorsque vus vous déplacez, sans compter les multitudes de sons métalliques qu'on devrait entendre. Enfin encore une incohérence parmi tant d'autres.
Comptons également la piètre mise en scène comme une incohérence scénaristique. En effet, certe les duels opposants deux personnages sont relativement captivants, cependant dès lors qu'ils y a plusieurs personnes engagées dans un combat, la mise en scène perd de sa cohérence. Par là je veux dire que lors du premier combat du film ou du dernier, lorsque des bataillons entiers de samouraïs s'attaquent à notre héro, ils ont le génie d'attaquer un par un alors qu'ils sont une cinquantaine voire une centaine contre un seul. Observez, ne quittez pas des yeux, un figurant lors de ces combats déséquilibrés, certains lèvent leurs sabre mais n'attaquent pas, pourquoi ? Pourtant ils sont cinquante contre un. S'ils attaquaient tous en même temps le héro ne pourrait rien faire, tout au plus bloquer une ou deux attaques mais il serait mis en charpie. Juste observez le jeu minable des figurant qui pousse des scènes de combats mythiques dans le néant d'une piètre mise en scène incohérente.
En dehors du scénario qui laisse à désirer, penchons nous un bref instant sur les milliers d'anachronismes qui font décrocher le spectateur. Le plus flagrant se trouve dans le premier plan du film, celui avec le pont au dessus de la rivière. Pourquoi le pont est en béton alors que l'histoire prend place à l'époque féodale ? Premier anachronisme qui m'a fait m'interroger sur le budget du film pour les décors, une interrogation qui s'est prolongée lorsque de nombreuses séquences prennent place exactement au même endroit alors que les personnages sont censés avoir voyagés entre deux. Dommage.
En dehors des décors minimalistes et pour certains invraisemblables, certaines coupes de cheveux ne peuvent exister à l'époque médiévale du Japon : Le gel coiffant n'existant pas, rendant certains personnages non crédibles et même ridicules, un autre a les cheveux teints alors que les teintures capillaires ne voient le jour que quelques centaines d'années après l'époque féodale. Outre cela, à un moment notre héro déplie une carte de la région... de Tokyo, à l'époque d'Edo. Qu'est-ce donc que cela à part un anachronisme ? Une carte 1:100 avec une précision satellite alors que le récit prend place à l'époque de l'encre et de la plume, le réalisateur a peut être pensé que nous ne remarquerions pas qu'il s'est contenté de prendre une carte du XXIème siècle dans son film de samouraï.
Enfin, je pourrai m'éterniser sur de nombreux autres aspects négatifs du film, comme par exemple que la petite Mina devient insupportable à force de ne faire que crier, que dis-je ? Brailler, à croire qu'elle ne sait que s'exprimer en criant sur ses adversaires ou même sur ses alliés. Bref, un film qui avait du potentiel mais qui a été poussé dans la catégorie série B par un extravagance impardonnable.