Philippe Lespinasse propose dans André et les martiens sa propre définition de l'Art brut : "Ainsi l’art brut n’est pas un courant artistique. Il s’agit plutôt d’une manière de retrouver une légèreté, une innocence émancipée des diktats de la culture patentée et des prescriptions du marché. L’art brut est libertaire. Il n’a ni Dieu ni maître, sauf ceux qu’il s’invente. L’art brut n’est l’héritier de personne et ne reproduit aucun stéréotype. Il n’attend ni reconnaissance, ni approbation", décrit-il.
André Robillard, au coeur d'André et les martiens, est une figure importante de l'art brut. "Robillard, c’est le passeur de temps, il a connu Dubuffet, a échangé des lettres, est allé chez lui plusieurs fois. Il a beaucoup voyagé, a rencontré d’autres artistes, dans d’autres institutions", explique le réalisateur. Interné depuis ses neuf ans, il a aujourd'hui plus de 80 ans. Philippe Lespinasse a déjà prévu de filmer à nouveau André Robillard dans son prochain long-métrage, Les Bruts.
Philippe Lespinasse est toujours à l'affut pour rencontrer des artistes là où il se trouve : "Dans mes voyages, je demande toujours s’il n’y a pas, dans le coin, un artiste un peu fou, un bricoleur bizarre, un citoyen exalté. Parfois je tombe sur une pépite", raconte-t-il.