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Olivier Barlet
293 abonnés
393 critiques
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4,0
Publiée le 8 mai 2017
L'huis-clos colonial est un triste théâtre qui vire au burlesque jusqu'à ce qu'arrive le drame. Avançant par petites touches, jouant des corps autant que de la symbolique, la force du film d'Hugo Vieira da Silva est d'en installer la perception physique. (lire la critique sur le site africultures.com)
Vers 1870, une partie du Congo, le Cabinda, est encore sous protectorat portugais. Au prétexte de missions pacifiques, des comptoirs commerciaux installés le long du fleuve Congo, servent de base à de précieux trafics : or, ivoire et esclaves... C’est dans un de ces villages de brousse, que débarquent du vapeur deux colons portugais. Ridicules « Laurel et Hardy à la Compagnie », boudinés et suffocants dans leur livrée immaculée. On devine que cet Avant-poste du progrès qu’ils pensent investir n’est qu’une farce. Où un piège. Le grotesque tient à leur naïve assurance avec les autochtones, autant qu’au contraste dans les modes de vie. Qu’ils se fassent servir les repas avec couverts en argent sur une nappe blanche et sous un lustre de cristal ; où qu’ils initient leurs hôtes à l’eau de vie et aux effets planants de la quinine, ils restent de pitoyables conquistadors. Prisonniers du « pourrissoir tropical » où ils se perdent, faute d’une vision claire de leur mission. Rencontre illuminée, lente dérive hallucinée… Dans le huis clos étouffant de la jungle, les deux héros sont cuits à l’étuvée. Hugo Viera da Silva filme leur descente aux enfers avec une lenteur, une ironie et une poésie infinies. Sans référence historique ni repère, ce qui ne facilite pas la compréhension, mais avec un choix assumé du décalage. Entre fable onirique et aventure métaphysique. Cet Avant-poste du progrès est un théâtre d’ambiguïté ou ressurgissent les fantômes du passé colonial. Mais le ton burlesque et étrange donne à ce film une résonnance terriblement moderne, finalement. La photo est magnifique et les deux acteurs excellents.
Un avant-poste de Progrès traite du colonialisme du Congo par le Portugal à la fin du XIXème siècle. Nous suivons deux colons, qui malgré leur désir de civiliser les colonies, sont totalement inexpérimentés et ne parviennent pas à tirer profit du trafic d’ivoire. Hugo Vieira da Silva a fait le choix de tourner son récit presque comme un huit clos. En effet, pendant deux heures il nous montre l’ennui et l’abrutissement des deux protagonistes. Le réalisateur en oublie alors de nous décrire le climat violent et dangereux qui pèse sur le pays et la population locale avec les lois européennes. Nous sommes ainsi piégés dans la descente aux enfers de deux colons qui sont loin de nous toucher. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44