Idan Haguel pense au personnage de Mira depuis longtemps et même bien avant l'écriture d'Inertia. "En 2005, j'ai réalisé un court métrage dans le même coin d'Haifa, intitulé Haifa Fish-Soup et depuis ce tournage j'ai toujours voulu faire un long métrage dans cette rue et ce bâtiment en particulier, où mes grands-parents vivaient", se rappelle le metteur en scène qui a par la suite décidé de faire le film en toute indépendance.
Il poursuit : "Je suis retourné sur ces lieux et j'ai commencé à imaginer un film autour de ces sujets personnels - la différence étant que là, nous allions écrire un script qui allait être tourné. Du coup tout est allé plus vite, avec beaucoup moins d'inhibition. Après m'être penché sur l'histoire et ses thèmes, j'ai commencé à rédiger le scénario avec ma très bonne amie Ifat Makbi, qui est également réalisatrice. Le producteur Elad Peleg (de Daroma Productions) a courageusement investi son propre argent et a rendu cette aventure possible, tout en me laissant une totale liberté de création."
L'inertie est un terme qui peut s'appliquer à de nombreux éléments de l'histoire de Mira et qui se situe, pour Idan Haguel, au coeur de la plupart des relations entre les gens. "Ce terme a toujours été utilisé par Ifat et moi-même lorsque nous décrivions les personnages principaux et leur interaction - sans que nous ne pensions alors à appeler le film ainsi. C'est seulement après le montage que nous avons réalisé qu'il convenait parfaitement au film fini. J'imagine que l'inertie était (et est toujours) inévitable...", explique-t-il.
Idan Haguel avait plusieurs références en tête au moment de la conception de d'Inertia. Le cinéaste confie ainsi avoir grandi avec l'humour israélien présent dans les films de Woody Allen, des Monty Python, d'Aki Kaurismaki ou encore de Peter Sellers. Il a cependant souhaité avec Inertia juxtaposer différents styles.
Dans le passé, Idan Haguel avait fait passer une audition à Ilanit Ben-Yaakov pour un film qui ne s'est jamais fait. Lorsque le réalisateur a écrit Inertia, c'était avec l'actrice en tête malgré le scepticisme de son entourage compte tenu du fait qu'il ne s'agit pas d'une star connue à la "beauté conventionnelle". Il confie :
"Et même si Ilanit n'a rien à voir avec son personnage, elle est devenue Mira. Peut-être parce qu'elle dormait dans les lieux mêmes de tournage (le bonus un peu bizarre des films à mini-budget)... C'était un plaisir de travailler avec elle et même si les conditions n'étaient pas favorables (seulement 13 jours de tournage et elle apparaît dans toutes les scènes), c'était toujours facile de travailler avec elle."
Idan Haguel a travaillé avec la musicienne israélienne Zoe Polanski sur Inertia. Au départ, la musique était omniprésente mais ils ont petit à petit décidé de réduire sa place à l'essentiel pour accroître le degré d'authenticité du film.