Ils sont roms, ils forment un petit groupe de garçons dans un bar homosexuel de Viennes et ils parlent. Ils parlent d'eux, énormément, de leurs femmes, leurs enfants quand ils en ont. Mais ils parlent surtout de leur attrait physique, d'une homosexualité qui ne serait pas la leur, et d'argent, constamment d'argent, du coût d'une passe, de la concurrence qui règne dans le milieu qu'ils fréquentent. Après un début très flamboyant aux allures romanesques, "Brothers of the Night" s'enfonce dans un reportage qui n'en est pas vraiment un, où l'on écoute avec beaucoup de patience ces garçons désagréables, hautains, sans que jamais n'affleure la moindre émotion. Certes, dans les costumes marins, les éclairages colorés, il y a quelque chose du cinéma de Fassbinder, particulièrement de son "Querelle de Brest". Mais c'est bien là le seul intérêt de cette œuvre ennuyeuse, impudique, à la limite de la provocation. On aurait aimé des émotions plus vives, des personnages attachants. On y voit des jeunes gens qui se disputent, dansent, dans un brouhaha d'images et de sons.