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Un visiteur
5,0
Publiée le 9 février 2017
Brothers Of The Night, troisième long-métrage de Patric Chiha, est un film au geste fascinant : opposer au réel immuable du documentaire une forme fantasmatique. Cela se traduit à l'image par des décors oniriques aux néons picturaux et un montage ensorceleur déliant toute temporalité. Mais aussi par ces prostitués roms, ces "frères de la nuit", qui s'amusent avec le trouble de leurs corps juvéniles, efféminés, sensuels. Le cinéaste les filme comme des stars de cinéma en leur offrant un espace de jeu. Ce sont évidemment Fassbinder (Querelle et son mythique marin), Kenneth Anger ou Pasolini qui sont alors invoqués à l'écran. Et là où l'aspect sordide de leur situation aurait pu ressortir chez un autre auteur, Chiha opte pour un portrait singulier mais non sans valeur politique, en humanisant et magnifiant ces garçons perdus et marginalisés.
Le film, entre fiction et documentaire, fascine par son approche originale et sa mise en scène réussie. (...) Brothers of the night n’est pas uniquement un film sur la prostitution, il est certainement un témoignage de la violence de la situation des migrants en Europe, un sujet on ne peut plus dans l’actualité.
L'image est plutôt belle mais l'atmosphère ennuyeuse... tout est question d'atmosphère, dans ce film. Ça tourne en rond, toujours les mêmes discussions des jeunes prostitués bulgares, filmés en intérieur, entre eux, dans le genre désœuvrés, autour de qui paie combien pour quoi, dans un esprit vaniteux, matérialiste mais sympathique. Quelques vannes ou tentatives d'échanges n'empêchent pas le film de s'enliser dans une sorte de langueur plastique sombre aux reflets violet-bleu-vert-rose parfois brumeux... Bon, ça ne va pas loin tout ça, c'est le moins qu'on puisse dire. Un mec dit à un autre Faut pas boire, faut mettre de côté; et l'autre de fumer, de boire. Et, paradoxe du sujet, pas l'ombre d'un acte sexuel, sans parler d'une affiche trompeuse. L'absence de ligne directrice et tout simplement d'histoire à raconter (hormis des récits de passe plus ou moins triviaux et autres échanges potaches), plonge cet exercice de docu-fiction esthétisante dans une sorte d'inanité. Autant revoir Pink Narcissus.
Ce projet filmique atypique parvient à viser parfaitement juste. Le réalisateur a rencontré à Vienne des jeunes adolescents roms bulgares. Sans même parler leur langue, il a mis en scène leur vie de prostitués dans les réseaux gays de la ville. Il parvient le tour de force de montrer frontalement la prostitution masculine sans aucun misérabilisme. En faisant rejouer leur propre vie à ces jeunes roms, il parvient à les magnifier. Ils racontent leur expérience avec à la fois beaucoup de sincérité et un peu de bluff. Et c'est en passant par cet artifice qu'il parvient à révéler la vérité de leur condition avec beaucoup de sensibilité et de grâce.
Vu en avant première. Une étoile parce que les images sont absolument magnifiques MAIS quel ennui ! Le cinéaste filme amoureusement des Roms bulgares et roumains qui traînent leur carcasse avinée et désoeuvrée dans des bouges viennois. Ces tapins narrent par le menu leurs tarifs, leurs pratiques sexuelles, comparent leurs meilleurs clients, leurs meilleures arnaques et se montrent sur leurs téléphones portables la photo de leur copine restée au pays. Interminables monologues débités par des voix que l'alcool a rendues pâteuses et incertaines. C'est du voyeurisme qui prétend être de l'art. Une espèce de documentaire sublimé par de magnifiques images. Mais le cinéaste, manifestement subjugué par ses acteurs, oublie que de belles gueules ne sauraient tenir lieu de scénario. Toutefois le film ravira un certain public pour qui, comme pour Genet ou Pasolini, la crapule est forcément magnifique.
Financé pour réaliser un projet qui ne lui convenait pas, Patric Chiha s’est retrouvé un soir dans un bar atypique. Au Rüdigue, des adolescents bulgares viennent en Allemagne pour se prostituer dans des réseaux gays. Le cinéaste a souhaité en faire un portrait au travers de ce documentaire scénarisé, Brothers of the night. De par leurs âges, leurs tenues vestimentaires et leurs comportements machos des cités, ces roms dérangent. En effet, dans leur pays, ils sont déjà mariés avec des enfants. On pourrait alors comprendre ce qui pousse ces jeunes à peine majeurs à vendre leurs corps. Mais les voir dépenser leur argent dans les bières, les cigarettes et en s’achetant des femmes comme ils disent, ne nous procure pas d’empathie. Leurs témoignages ne sont jamais tristes, bien au contraire, chacun se vante de son butin après avoir offert une prestation sexuelle à un vieux client dans les toilettes du bar. Brothers of the night nous ouvre les yeux sur un fait désopilant. Malheureusement, le ton employé, qui rappellerait presque les mises en scènes de Nicolas Winding Refn, est certes joli voir poétique, mais n’est absolument pas adapté au sujet. De plus les échanges entre les protagonistes, drôles au début, finissent par tourner en rond. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44