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velocio
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3,5
Publiée le 28 décembre 2016
Déjà réalisateur de 5 court métrages, le réalisateur tunisien Mohamed Ben Attia s’est lancé à 40 ans dans son premier long métrage. "Hedi, un vent de liberté" faisait partie de la sélection officielle lors du dernier Festival international du film de Berlin et il s’est vu décerner deux récompenses : le Prix du meilleur premier film et le Prix d’interprétation masculine attribué à Majd Mastoura. Dans un passé récent, nombreux (et souvent excellents !) ont été les films en provenance de pays du Maghreb ou du Moyen Orient montrant et dénonçant le poids des traditions sur la vie des jeunes filles et des femmes. Beaucoup plus rares ont été les films montrant que, dans ces pays, la situation des hommes n’est pas forcément toujours enviable. Certes, l’asservissement qu’ils subissent n’est pas comparable à celui enduré par de trop nombreuses femmes mais le cas présenté par "Hedi, un vent de liberté" est intéressant. Voilà un homme de 25 ans qui, si rien ne change, va se retrouver marié à une femme qu’il n’a pas choisie et qu’il connait à peine. Peut-on parler d’une vie épanouie dans ces conditions, d’autant plus si, professionnellement, le travail effectué ne correspond pas vraiment aux aspirations du jeune homme ?Ce premier long métrage de Mohamed Ben Attia est une réussite très prometteuse, tant au niveau de la forme que du fond. On n’est pas vraiment étonné de constater que les frères Dardenne ont coproduit ce film !
Hedi est un premier film réalisé par un réalisateur - Mohamed Ben Attia - très prometteur. Par petites touches impressionnistes, on découvre peu à peu la réalité tunisienne post "printemps arabe", les pesanteurs sociologiques s'opposant aux rêves d'une jeunesse prise en étau, aux aspirations vers un peu plus de liberté pour vivre une autre vie que celle qui vous est assignée et qu'on devine à travers le contact avec l'étranger. Hedi, jeune homme plutôt bien intégré de la petite bourgeoisie, ayant un travail et un avenir assuré, découvre à quelques jours d'un mariage arrangé par sa mère, qu'il aime en réalité une autre femme, symbole à ses yeux d'une liberté qu'il pense mériter. Ce que nous montre ce film, ce sont les hésitations du jeune homme, les petits bonheurs de son nouvel amour, l'ivresse d'une nouvelle liberté. On peut déplorer quelques longueurs et maladresses certes, mais les souffrances de ce nouveau Werther résonnent longtemps après que l'on a quitté la salle. Il y a encore du chemin pour arriver à libérer les espoirs nés du printemps arabe qui ne demandait pas que la démocratie ou du pain, a priori.
Hedi est un garçon de 25 ans qui finit par en avoir assez de faire ce qu'on lui dit de faire et dont l'avenir est tout tracé : mariage et travail. Le film de Mohamed Ben Attia est une colère qui monte et qui culmine dans une scène magnifique. Le personnage de Hedi est le cœur du film, autant dire que le jeu de Majd Mastoura est important, à l'opposé d'ailleurs du tempérament naturel de l'acteur (c'est lui qui le précise dans ses interviews). Une prestation de haute tenue concrétisée par un prix de meilleur acteur à la Berlinale. Au-delà de cette interprétation, Hedi est un film qui raconte la jeunesse de Tunisie, en pleine crise économique et trace trois portraits de femmes subtils. La Révolution a changé le pays mais pas autant en profondeur que l'on pense. La Tunisie reste un laboratoire ou encore un chantier vers le monde des possibles.
Vu au Festival du Film Francophone de Namur en octobre 2016. Parcours d'un jeune tunisien oscillant entre les conventions traditionnelles de son pays et de sa famille et la révolte initiée récemment par le printemps arabe. Mariage ou pas ? c'est tout le suspens du film et je ne vous dévoilerai pas la décision finale d'Hedi. Le film ouvre aussi les yeux sur le calvaire des agents commerciaux, représentants de commerce pour Peugeot qui sillonnent les routes en quête de contrats. Le film est bon, les acteurs aussi mais sans plus car j'ai déjà oublié la moitié du film !
Hedi n’est pas bien dans sa vie : un job de commercial qui l’ennuie, une mère marâtre autoritaire lui dictant sa conduite, une future femme ravissante mais qu’il n’a pas choisi. Son chemin est tout tracé, la tradition a l’air aussi d’être malgré tout rassurante pour cet introverti. Mais au cours d’un déplacement pro, un vent de liberté va souffler dans sa vie ; à l’image de la révolution animant son pays. Rim, femme libre et enjouée, va lui offrir la possibilité de vivre une autre vie que celle qui lui est promise. Autour du portrait sensible et sincère d’Hedi ; le jeune réalisateur, couronné à Berlin du meilleur premier film, pose l’épineuse question des quelques choix cruciaux jalonnant notre vie. Des moments où un choix peut faire basculer notre vie. Et là Hedi va devoir choisir entre traditions rassurantes ou suivre le vent de liberté. Et la fin du film laisse un peu sur sa faim, on ne comprend pas quels éléments le font basculer plutôt d’un côté ; même si on voie un homme ayant gagné quelques onces de liberté. Sujet classique, déjà vu mais traité avec beaucoup de finesse et de psychologie co produit par les Dardennes ; on y retrouve donc une fibre humaniste. Et pour finir, l’interprétation tout en légèreté et en nuance de Maj Mastoura lui permettant de remporter le prix d’interprétation au Festival de Berlin. Film sincère, sans prétention ; mais un beau petit film. Prometteur.
(...) Comme son pays, Hedi voudrait impulser une nouvelle vie mais peine à secouer les carcans du passé. Le possible, c'est à chacun de voir, mais là est l'espoir de ce film qui ne juge personne et ne donne surtout pas de solution mais ouvre une porte à ceux qui n'ont jamais décidé par eux-mêmes. Son programme serait de se regarder en face sans concession. La tension que génèrent son écriture elliptique et la sobriété de sa mise en scène renforce l'impact de son questionnement, et fait de sa vision une expérience intime mobilisant nos sens et ouvrant, où que nous soyons, à la méditation.
Un vrai bon premier film, doublement et justement récompensé à Berlin, très "dardennien" dans sa forme (les deux frangins sont d'ailleurs au générique comme producteurs) avec une caméra à hauteur d'homme qui colle aux personnages, une belle lumière naturelle et une direction d'acteur des mieux maîtrisées. L'on pourrait se contenter de voir comme une métaphore de la Tunisie post printemps arabe dans l'histoire de ce jeune tunisien placé à l'heure du choix entre le confort des traditions et la prise de risque à fort potentiel de la liberté, entre le très sécurisant conservatisme et la tentation de l'inconnu, entre une existence assurément étriquée et un possible mais toujours incertain épanouissement, cependant, à mon sens, le questionnement auquel Hedi se retrouve confronté a une portée bien plus universelle. En effet, n'est-ce pas le lot de tout un chacun que de devoir à un moment ou à un autre se positionner.entre affronter ses peurs ou s'incliner devant elles ?
Hedi est avant tout le portrait sensible d'un jeune homme sous influence : pas vraiment libéré du chaperonnage maternel, on trouve à Hedi une femme (assez mignonne d'ailleurs), un boulot, un appartement.
Le film se construit sur le contraste entre cette castration mortifère et l'illumination soudaine que va représenter une rencontre inespérée avec une jeune femme libérée.
D'un point de vue narratif, le film est au début un peu lourd. Il prend vraiment son temps pour montrer la monotonie de la vie du personnage principal. Le moins que l'on puisse dire, c'est que qu'on ressent profondément l'ennui du représentant de commerce errant de zone commerciale en garage improbable.
Et puis, la rencontre dynamise le fil du récit, provoquant des ellipses audacieuses, dont on ne sait pas trop si elles illustrent une démission scénaristique ou la libération finalement plus facile que prévu d'Hedi. Ces rires, cette communication, ce sexe improvisé, font en tout cas l'effet d'une fontaine de fraîcheur dans la vie d'Hedi - et dans le film.
Le fin, franchement cut, est surprenante, mais l'ensemble du film est maîtrisé et esthétiquement cohérent. A noter que l'acteur, Majd Mastoura, a reçu l'Ours d'argent à Berlin pour sa prestation.
Une ode à la liberté intéressante, à défaut d'être bouleversante.
L’histoire d’un fils-à-maman qui, dans un pays qui a connu et connaît encore des situations à la fois exaltantes et dramatiques, n’a rien dans le ventre et qui a les moyens d’avoir des états d’âme stériles. Les personnages, comme les situations, comme les interprétations, comme les images : tout est tiède, fade, mou, inconsistant, sans relief. A peine une esquisse de film.
Du grand cinéma, Pris entre les conventions sociales d'une part et son désir de liberté d'autre part, Hedi hésite, On a la un personnage au désir presque schizophrénique, Tout en retenue, on se demande si il ne va pas exploser dans son monde cloisonné, Le sous titre, un vent de liberté, est très bien trouvé ! Le réalisateur ne juge pas, il pose la caméra et suit Hedi, Le contexte, servant d'arrière plan, compte aussi. En effet, l'on se situe après les printemps arabes, et on sent ce " vent" qui remet en question les traditions, Un film à aller voir si on a envie d'une bouffée d'oxygène.
Les premiers plans du film en résument symboliquement les thèmes : inserts sur la cravate qu'un homme noue devant le rétroviseur de l'habitacle de sa voiture... Hedi est attaché par des liens, ceux de la famille avant tout, ceux de la tradition, instrumentalisée par les intérêts des uns et des autres. Sa liberté se limite à sa voiture, dans laquelle il peut rencontrer sa future épouse et au volant de laquelle il erre dans la zone de prospection qui lui est dévolue par Peugeot - son employeur - comme un lointain héritier tunisien du protagoniste de L'Emploi du temps de Laurent Cantet. Étouffé par l'amour maladroit d'une mère, il est incapable de couper le cordon : s'affirmer, se réaliser pleinement en tant qu'artiste, partir. La caméra semble elle aussi arrimée à son visage, inexpressif comme le masque d'un clown blanc, désaturé comme les couleurs de la Tunisie sur laquelle se détache l'action. Pourtant, le rire et les larmes vont finalement traverser Hedi : une parenthèse amoureuse ranime son désir, son envie de vivre et redonne du champ à la caméra. On partage alors avec bonheur la Tunisie intime des personnages, comme la plupart d'entre nous ne la connaîtra hélas jamais - à l'instar des touristes allemands de l'hôtel de Mahdia - : ses fêtes, sa liberté, sa langue arabe matinée de Français, ses grands espaces. Pour autant, cette respiration n'est pas une libération des spectateurs, ni des personnages, car un suspense pèse sur l'action - ou faudrait-il dire l'inaction ? - qui nous fait retenir notre souffle jusqu'à la fin.
"Heidi un vent de liberté " récompensé lors du dernier festival de Berlin est une bonne surprise pour moi.En dépit d'un rythme lent,j'ai trouvé l'analyse sociale de la Tunisie intéressante avec en fil rouge une jolie idylle entre deux comédiens en état de grâce.
Dommage, des longueurs dans ce film qui a du mal à démarrer , l'histoire d'un homme ayant subi l'éducation d'une mère castratrice... les longueurs évitées auraient permis de traiter le sujet avec beaucoup plus de profondeur!