Intelligent et subtil, j'ai aimé ce film. Coup de coeur pour l'actrice, Rym Ben Messaoud, aussi juste et crédible que le scénario et le message du film. Un cinéaste à suivre...
Même quand il enfile la cravate et des chaussures de ville pour aller au travail, qu'il prépare son mariage imminent ou qu'il rencontre sa fiancée dans une voiture, le visage d'Hedi demeure grave et triste. "Hedi Un vent de liberté" est le récit de ce passage de la gravité à la joie, de l'ennui et du désarroi à la promesse de vie. Les films tunisiens sont rares. Ils le sont d'autant plus quand ils montrent avec autant d'acuité et de courage un pays économiquement dévasté, qui ne parvient pas à se relever des fameuses révolutions du printemps arabe de 2010. Car cette œuvre dense, étonnamment drôle à certains moments, raconte le drame de la jeune génération tunisienne qui peine à travailler et à trouver sa place. Mais qu'on ne s'y trompe pas ! Ce film ne fait pas l'éloge ou la critique de l'immigration économique. Mohamed Ben Atia raconte surtout une immigration de la douleur, une immigration culturelle qui tente d'échapper aux déterminismes sociaux qui pèsent sur la jeunesse. L'originalité du film provient du fait que pour une fois, le mariage imposé par les familles, n'est pas décliné du côté des femmes (ce qui n'enlève rien à sa portée dramatique) mais du côté d'un jeune-homme, Hedi. Il passe pour être privilégié mais en réalité, il vit dans une sorte d'impuissance de la pensée, qui le contraint à subir les choix que sa mère fait pour lui, dans une Tunisie où derrière les sourires de façade, se cachent des mensonges, des conditions de travail et de vie intolérables et la corruption. L'acteur principal porte ce film avec brio et générosité, jusqu'à mettre en scène sa propre calvitie future ! "Hédi Un vent de liberté" est une grande œuvre pour le regard sans concession mais sensible porté sur la Tunisie et sa jeunesse.
Mohamed Ben Attia dresse, en creux, le portrait d’une Tunisie bouleversée après le printemps arabe et chronique un coup de foudre contrarié par les obligations familiales. Un premier film prometteur.
Voici un premier film délicat sur la difficulté de s’émanciper et d’échapper au poids de la tradition en Tunisie, malgré le Printemps arabe et le vent de liberté qui a soufflé sur le pays en 2011. Hedi a 25 ans et s’apprête à se marier à Khedija selon les rites musulmans. Sa mère, femme énergique et intrusive, prépare les festivités avec beaucoup d’ardeur. Mais, à la faveur un déplacement professionnel, le jeune homme rencontre Rim, animatrice pour les touristes d’un hôtel local. Il tombe amoureux de cette Tunisienne joyeuse, émancipée et indépendante et remet en question ses projets d’avenir… J’ai aimé cette description d’une jeunesse toujours déchirée entre le respect des coutumes et de la religion et l’envie irrépressible de s’en détacher. Sans manichéisme ni analyse simpliste ou binaire, le réalisateur fait le portrait d’un homme qui hésite entre deux mondes et dont la décision finale est sans doute révélatrice des tourments de cette génération. C’est subtil et très bien joué (Rym Ben Messaoud est superbe en femme libérée et courageuse et Majd Mastoura, dont la ressemblance physique avec Kevin Spacey est frappante, a gagné le prix d’interprétation à Berlin). Le regard tendre et sans concession porté sur ce pays en crise m’a beaucoup touchée. À voir.
spoiler: En Tunisie, de nos jours, Hedi est commercial chez Peugeot. Son mariage avec Khedija, programmé depuis plusieurs années, doit avoir lieu dans quelques jours. Lors d'une tournée de prospection, il rencontre Rym, une jeune femme libre, indépendante et gaie. À travers Hedi, Khedija et Rym, Mohamed Ben Attyia dresse le portrait d'une Tunisie qui s'est révoltée en janvier 2011 mais qui demeure hésitante à se réformer réellement. Khedija suit le chemin traditionnel qu'on lui a tracé sans imaginer qu'il pourrait en être autrement tandis que Rym prend une totale distance et une grande liberté avec cette culture dépassée. Entre ces deux femmes si différentes, Hedi se libère doucement de ses chaînes jusqu'à exploser totalement sans sembler pourtant savoir quoi faire de cette liberté. Le maghreb est souvent décrit à travers des destins de femmes. Mohammed Ben Attia nous offre ici le portrait d'un homme jeune proposant un regard différent mais tout aussi édifiant sur le poids des traditions. Le personnage d'Hedi aurait mérité d'être plus écrit, présenté de façon moins contemplative, mais ce premier film n'en demeure pas moins original, audacieux et sincère.
Vu au fifib 2016, Hedi d'Mohamed Ben Attia nous présente un personnage principal masculin comme il est rare d'en voir au cinéma, un homme bloqué dans les carcans de la tradition tunisienne, fragile, obéissant, docile et effacé. Hedi travail comme commercial chez Peugeot sans grand entrain et artiste dans l’âme, préfère dessiner dés que l'occasion s'y prête. A quelques jours de son mariage qui ne le motive guère, il rencontre Rim, une femme indépendante et libre qui va le faire évoluer en ce sens, une rencontre à l'image de la Tunisie et de sa révolution de jasmin. Les interprétations sont très réussis pour un portrait "féministe", agréable et sensible d'Hedi et de son ascension vers la liberté.
Hedi" traite de l’émancipation d'un homme dans une société conservatrice et de l'absurdité des rapports humains aseptisés. Si le final est maladroit, le parcours amoureux d'Hedi devient le reflet de la Tunisie post-révolution : une bulle de liberté ardemment désirée mais finalement difficile à saisir pleinement après une existence régie par la tradition et la stabilité.
Un film plein de fraicheur, qui peut très bien se regarder au premier degré. Une histoire d'amour, éphémère, qui n'est pas destiné à un jeune dont l'avenir sentimental était tout tracé par sa mère dominante ... a voir
Ce film est vraiment émouvant et il m'a remonté quelques souvenirs...par rapport au manque de liberté, les préjugés des gens, les mauvaises intentions...et je trouves qu'il y a trop de silence dans le film mais c'est ce qui lui confère son originalité. J'adore tout simplement! A regarder