Ex-TAZ- Citzen Ca$h (1987-1994) s’est imposé à la réalisatrice d‘abord comme un accident, puis une nécessité. Alors qu’elle avait écrit un long-métrage de fiction en ayant en tête la comédienne Léa Drucker et le DJ producteur de hip hop, Solo, le jour où ils se retrouvent pour en parler, les voilà lancés sur cet espace des possibles qu’était le Paris début 90.
Le déclic est cette phrase de Solo « Paris nous appartenait, tout était possible » et leur échange rocambolesque sur Pat Ca$h qui était la sésame des nuits parisiennes fin 80.
Albert de Paname, roi des soirées du Balajo et du Royal Lieu, compare d’ailleurs Pat Ca$h à Rocambole. D’autres citent le graffeur Rammelzee, Andy Warhol, l’Aga Khan, voire Moïse !. C’est dire si ce Gatsby des années 90 a marqué les mémoires. Electron libre de toutes les galaxies, Pat Ca$h côtoyait aussi bien la rue qu’Ariel Wizman, Frédéric Beigebeder, les débutants Laurent Garnier et David Guetta…
Véritable métaphore de la TAZ, Pat Ca$h a disparu une fois qu’il a été trop médiatisé, suivant la définition de l’essai-culte de Hakim Bey : « La TAZ est un espace de liberté éphémère, réel ou virtuel, appelé à se dissoudre pour resurgir ailleurs, dès qu’il est nommé. » C’est l’écrivain américain, Hakim Bey, qui a créé ce nom, TAZ, acronyme de Temporary Autonomous Zone, soit Zone d’Autonomie Temporaire.
Entre 1987 et 1994, des TAZ émergent. Des jeunes gens piratent Paris, que ce soit Dee Nasty et les breakers au terrain vague à Stalingrad, les enfants du punk avec les Barrocks et Autodafé, le label de Manu Casana. Puis, Casana crée le premier label house techno Rave Age et en découlent les premières raves en 1989, puis, les soirées Fantom (initiées par Juan Trip, Cyrilottoman et leurs collectif à onze têtes) en 1992 avec la découverte des lasers…
Pour accéder à ces raves confidentielles, l’information passe par BPM, première boutique house, fondée par l’ancien programmateur musical de la radio du parti radical de Rome, Sal Russo et les deux radios initiées : Nova et FG. D’où l’importance d’être littéralement sur la bonne longueur d’ondes grâce à Patrick Rognant, Jean-Yves Leloup et Christophe Vix via FG, Ariel Wizman et Loik Dury par Nova…
Suivant certains, c’est là que l’histoire officielle de la techno a commencé, bien que pour les pionniers, elle était déjà finie…
Ex-TAZ prône un Carpe Diem permanent, fêtant ad aeternam l’instant présent plutôt que le No Future. Ce documentaire célèbre une époque révolue mais, dont l‘état d’esprit demeure.