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Yves G.
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3,0
Publiée le 4 février 2016
Comme son nom ne l’indique pas, David Kremer est Breton. Il a toujours été fasciné par la mer et lui a déjà consacré deux longs-métrages de fiction. Son troisième film est un documentaire tourné sur le Grande Hermine, un chalutier-usine surgélateur de 65 mètres à bord duquel la trentaine d’hommes d’équipage (ça manque de femmes !) pêchent le poisson et le conditionnent.
En 2012 Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel avaient tourné un film similaire, à bord d’un chalutier. Mais leur traitement était totalement différent, moins documenté, plus poétique.
Seuls ensemble ne filme pas la mer, les couchers de soleil, les flots déchaînés. Seuls ensemble, comme son titre l’annonce, s’intéressent aux marins-pêcheurs et à eux seuls. Leurs gestes que David Kremer capte avec la patience d’un ergonome : la remontée de l’énorme chalut, lourd de plusieurs tonnes de poissons, leur découpage à la chaîne. Leurs vies régies par une routine laborieuse : les réveils au clairon dans l’aube laiteuse de l’Arctique, les repas dans la cuisine, les cigarettes fumées à la chaîne. Le documentaire quasi muet s’anime dans le dernier tiers, lorsque David Kremer prend le parti de procéder à des interviews. Face caméra, les personnages, avec lesquels on s’est familiarisé depuis une heure, prennent la parole, pour raconter la dureté du métier, mais aussi la passion qui les anime et leur dégoût de la terre. Comme si être marin-pêcheur était à la fois une quête et une fuite.