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Olivier Barlet
296 abonnés
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4,0
Publiée le 19 septembre 2016
Comme Samuele, le garçon de 12 ans qu'il met en scène, ce film nous propose avec subtilité et sensibilité de réveiller notre œil paresseux. (...) Voir n'est pas regarder, on n'est pas devant la télé qui distille toujours les mêmes images lors des grands naufrages. Voir, c'est sentir, percevoir le hors-champ, ce que l'on ne voit pas et qui est la réalité de ce drame, honte d'une Europe qui s'entoure de murs et scandale d'un monde à deux vitesses. - Lire la suite sur le site d'Africultures.
C'est un film tourné sur l'île de Lampedusa. Il a reçu le prix de l'ours d'or au dernier festival de Berlin et je trouve que c'est amplement mérité. Nous sommes amenés à voir les migrants qui fuient leur pays et arrivent au large de cette île sur des bateaux de misère. Certains sont décédés, d'autres en très mauvaise santé. Les autorités et les médecins les recueillent, les soignent. Il y a des images vraiment terribles. En parallèlle nous suivons un garçon de 12 ans qui habite avec sa grand-mère. C'est sincèrement un film remarquable et plein d'humanité à voir.
documentaire vu en compagnie du réalisateur. ours d'or au dernier festival de Berlin et sélectionné aux oscar 2017 pour l'Italie "fuccoamare" nous raconte le quotidien des habitants de l'île de Lampedusa et des migrants, le réalisateur démontre que les habitants et les migrants ne se rencontrent jamais et mènent une vie parallèle. j'ai trouvé ce point de vu intéressant avec des moments forts cependant beaucoup de séquences inutiles parasite la qualité du documentaire.
Il est bien difficile de noter ce film singulier, curieux mélange de fiction et de réalité. D'un côté la vie de Lampedusa, temps gris systématique, hiver, un gamin, son copain, sa grand-mère, un animateur de radio locale, de l'autre le sauvetage en mer des migrants, le médecin qui les accueille, les morts.. Entre les deux pas de communication, aucun lien. Et ces images terribles de tous ces pauvres gens qui risquent leur vie pour rentrer dans l'espace Shengen. A montrer aux crétins qui ont peur pour leur confort, etc, etc. Est-ce pour autant un grand film?
Lampedusa est une petite île de 20 km² située entre la Tunisie et la Sicile. Là-bas, il ne se passe apriori pas grand-chose. Samuele a 12 ans et aime jouer dans la nature avec sa fronde. Pourtant cette île est devenue très médiatique. Ces vingt dernières années, près de 400 000 migrants ont débarqué à Lampedusa et on estime que 15 000 personnes sont mortes en tentant de traverser le Canal de Sicile pour gagner l’Europe. Fuocoammare, par-delà Lampedusa est un documentaire qui cherche à nous faire prendre conscience des drames qui surviennent dans la mer de feu depuis que les frontières sont fermées aux migrants. Récompensé par le plus prestigieux des prix à la Berlinale 2016, le document emploi effectivement un langage cinématographique pour mieux faire passer la dure réalité. Pourtant, on bout d’un moment, on a compris que les habitants de l’île ont pris pour habitude ces atrocités et poursuivent leurs routines sans jamais prendre part au débat. Cela devient alors laborieux de passer d’une séquence à l’autre, sur la situation des migrants et celle des italiens des îles Pélages sans jamais les voir se croiser. Gianfranco Rosi emploie un regard objectif à son œuvre. Mais en montrant l’inavouable, son parti pris est évident. On ressent vraiment cette volonté de nous éclairer autrement que ce qu’on voit dans les médias européens. Avec cet argument, difficile de critiquer cette œuvre qui expose néanmoins des séquences à vide de tout intérêt. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Voici un documentaire tout en délicatesse, plein de tact. Les habitants filmés sont d'une grande humanité. Samuele, ce jeune homme de douze ans, crève l'écran par sa spontanéité. Et puis, il y a tous ces migrants, qui arrivent. Lorsqu'ils sont filmés, ils ne sont pas une masse informe, dont il faudrait se débarrasser. Ce sont des gens en détresse, qui fuient, cherchent refuge ailleurs que là d'où ils viennent. L'esthétisme du paysage de l'île est filmé avec simplicité. Il y a aussi le médecin, le programmateur de la radio locale... Et puis ces hommes masqués, vêtus de blanc, qui orientent, assistent, conduisent les migrants recueillis et se chargent de convoyer les cadavres. Un documentaire, qui incite à faire taire les politiques, qui clament l'exclusion.
Documentaire très faible, qui, à part deux séquences (chez le docteur et lors du sauvetage d'un bateau) ne nous informe en rien sur ces réfugiés (qui ne sont pas interviewés), et dont nous ne savons pas les relations avec les autochtones. L'histoire avec le gamin est manifestement mis en scène, enlevant toute crédibilité à ce documentaire. Peut-être le réalisateur voulait faire "vivre" un peu mieux l'île et ses habitants ? Dans ce cas, que signifie les deux séquences avec le plongeur (qui lui aussi, n'est pas interviewé, décidément, c'est un documentaire qui n'interviewe personne à part le docteur ! C'est incroyable !!!). Et pour mieux l'achever, apprenez que les réfugiés sont toujours débarqués de nuit et dans un port isolé... des circuits touristiques !
Après toutes les louanges que j'avais lues et entendues sur ce film, je ne pouvais qu'être déçu. Et je l'ai été, peut-être plus encore que ce que je craignais a priori. L'histoire du gamin (un sacré cabot !) prend beaucoup trop de place, même si il est là pour montrer son goût pour donner la mort (oiseaux et, de façon factice, à des humains lorsqu'il singe des tirs) en contradiction avec les sauveteurs et le médecin qui, eux, cherchent à sauver des vies. En plus, cette partie est manifestement scénarisée. Et puis, que viennent faire le plongeur en eau profonde et l'animateur radio qui passe des disques à la demande ? Heureusement, il y a quand même un peu de scènes de sauvetages en mer qui présentent un très grand intérêt.
Ce documentaire sur le drame des migrants m'a laissé une impression mitigée. On peut y voir le quotidien des habitants de Lampedusa et en même temps ceux qui prennent en charge les migrants. On est un peu perdu entre ce jeune garçon espiègle mais angoissé et ce drame humain qui se joue en même temps aux abords de l'île. Il y a des moments très forts conjugués à de grosses périodes de vide (je me demande encore l'intérêt de filmer ce pêcheur sous marin...). Une parabole subtile pour certains, un docu brouillon pour ma part.
Fuocoamare,la chanson la plus populaire sur l’île de Lampedusa. Gianfranco Rossi a voulu être témoin du drame vécu par les réfugiés recueillis ou morts noyés sur les côtes de l’île. Caméra au poing,il a pendant un an, été à la rencontre des habitants, des naufragés, de leurs sauveteurs. Pas d'acteurs professionnels,pas d’effets de style,la caméra filme la vie, la mort, interpelle l'indifférence, appelle à la prise de conscience.
Ours d'or à Berlin cette année, Fuocoammare fait partie de ces documentaires magnifiques (comme ceux de Depardon ou de Wiseman) qui suscitent autant d'émotions que les plus grandes oeuvres de fiction.
Emotion esthétique d'abord. Les images de Gianfranco Rosi sont d'une beauté souvent renversante : ciel plombé, cadrages parfaits, palette de couleur délicate et nuancée, alternance de gros plans et de plans larges, scènes de nuit ahurissantes, poésie sous-marine. C'est stupéfiant de maîtrise et de variété.
Emotion ensuite devant ce qui est montré. Le film met en parallèle la vie d'une poignée d'habitants de Lampedusa, dont un petit garçon de douze ans, et celles des immigrants qui arrivent, morts ou vivants. Cette juxtaposition peut surprendre et intriguer : elle est pourtant au final pleine de sens et ménage bien des niveaux de lecture potentiels.
On pourra par exemple considérer que le réalisateur veut montrer à quel point les européens sont finalement étrangers au drame qui se déroule parfois à quelques mètres d'eux : les problèmes de vision de Samuele comme une métaphore de notre aveuglement.
Pour ma part, j'ai ressenti bien d'autres sentiments face à cet accolage parfois intrigant. Il m'a semblé par exemple que le film mettait en exergue dans les deux cas l'instinct humain qui conduit toujours à vouloir progresser et découvrir. Les migrants veulent une meilleure vie, comme Samuele dans son champ et à son échelle, avec un enthousiasme obstiné : il veut mieux voir, tenter des expériences, découvrir de nouvelles sensations.
Fuocoammare est à bien des moments tout à fait sidérant. On est pétrifié par l'incroyable humanité qui se dégagent des images de Rosi : le regard extraordinairement digne d'un migrant, un hélicoptère qui s'élève dans la nuit, une musique bouleversante qui passe à la radio, une femme qui fait méticuleusement un lit conjugal qui ne sert visiblement plus qu'à elle seule.
Au-delà du sujet des migrants, Fuocoammare donne à voir un émouvant et passionant portrait de l'humanité, ce qui en fait l'un des tout meilleurs films de cette année.
Grosse déception avec le film-documentaire « Fuocoammare – Par-delà Lampedusa » censé mettre en parallèle la vie des habitants de cette ile de 20 km2 plus proche de la Tunisie que de la Sicile, et le problème des migrants ! Il s’agit en fait du mélange au montage de 2 histoires nettement distinctes : 1) Celle des migrants mais vue par la police Italienne de façon froide et filmée sans aucun commentaire tant de la part des policiers que du cinéaste. Certes on voit des images fortes : l’accostage d’un bateau avec le tri des morts, des migrants à réanimer, des migrants qui ont la gale et de ceux qui tiennent debout avant qu’ils soient photographiés et numérotés puis parqués mais on regrette de ne rien savoir sur les consignes données à la police et le devenir des migrants arraisonnés. Seul moment d’émotion lorsqu’un sub-saharien raconte tout son périple avec les morts dans le Sahara, les prisons libyennes, la mer. 2) Celle des iliens via le petit Samuele, 12 ans, aux jeux guerriers (fronde et simulation de tir à la mitraillette) … un petit qui a bien du mal avec l’anglais et les études, hypochondriaque et– paradoxe pour tous ces iliens voués à devenir marin – atteint du mal de mer. A côté de lui on suit sa grand-mère (une Mama Italienne dévouée à sa famille et très pieuse), un pécheur sous-marin (simplement pour avoir de belles images ?), un animateur de radio locale qui diffuse des musiques mièvres et – seul personnage poignant - un médecin qui a été en contact avec les migrants (pour une raison non précisée) et tient un discours très poignant que je vous laisse découvrir. J’avoue ne pas comprendre pourquoi ce documentaire a reçu un Ours d’Or à Berlin … peut-être attribué par des festivaliers bobos qui n’ont jamais vu un migrant voire un pauvre de près ? Certains pourront arguer en disant qu’il s’agit d’une parabole avec d’un côté une vieille Europe sclérosée et « aveugle » (Samuele est mal voyant de l’œil gauche … la senestra) et de l’autre une grande force de vivre des 400 000 migrants passés à Lampedusa (6 000 habitants) et qui au-delà de toutes les misères endurées dans leurs pays acceptent tout cela pour essayer de vivre tout simplement … mais je ne suis pas certain que ce fut la réelle intention de Gianfranco Rosi ... mais le réalisateur étant érythréen, c’est peut-être un grand cri de désespoir face à l’incompétence de l’Europe à régler la situation ?
C’est l’hiver à Lampedusa, une île rocailleuse, à mi-chemin de la Sicile et de l’Afrique, point d’arrivée en Europe des migrants qui tentent leur chance dans des embarcations de fortune. Les bateaux se succèdent, avec leurs lots de passagers hagards. Les équipes médicales et la police de l’immigration les prennent en charge selon une froide mécanique. Pendant ce temps, Samuele mène la vie banale d’un enfant de douze ans. Il fabrique une fronde, révise ses leçons d’anglais avec sa grand-mère, va en mer avec son père. Un docteur prodigue les premiers soins aux migrants malades et fait aussi office de médecin de famille pour Samuel. L’animateur de la radio locale diffuse des vieux airs de musique sicilienne à la demande de ses auditeurs.
Par-delà Lampedusa – L’objectif de Gianfranco Rosi était « de trouver un autre point de vue sur Lampedusa », cette petite île italienne qui concentre l’attention médiatique le temps d’une catastrophe humanitaire, puis retombe dans l’oubli jusqu’à la suivante. Il a décidé de prendre le temps d’aller à la rencontre de l’île et de ses habitants, à l’époque de l’année où on la connaît le moins bien. Son film est hivernal, sous un ciel menaçant, face à la mer immense et glacée dont surgissent régulièrement des esquifs surchargés.
Il s’attarde surtout sur l’attachant Samuele, un gamin débordant d’énergie, ficelle à l’heure de faire ses devoirs scolaires mais diablement dynamique quand il s’agit de courir la garrigue. Le problème est que sa vie n’a aucun lien avec celle des migrants qu’à aucun moment il ne croise : ni sur la mer à bord du petit bateau de pêche de son père, ni sur la terre où jamais il ne s’approche de leur centre de rétention.
On comprend que le sujet du documentaire de Gianfranco Rosi est l’étanchéité qui sépare ces deux mondes. D’un côté celui des migrants pris en charge par une organisation administrative à la fois efficace et inhumaine. De l’autre celui des habitants de Lampedusa qui n’ont aucun contact avec les migrants. Sans doute le documentariste veut-il par là nous suggérer que cette étanchéité prévaut également dans nos vies confortables où, mises à part quelques informations sporadiques et dramatiques, nous n’avons aucun contact avec la détresse de ces populations.
Le problème est que l’étanchéité n’est pas facile à filmer ! Pendant près de deux heures, on suit un gamin qui tire sur des étourneaux avec sa fronde. C’est charmant. Et puis on embarque à bord d’une frégate italienne qui transborde des migrants. C’est poignant. Et puis c’est tout.
FUOCOAMMARE, film d’ouverture des RIDM 2016 et gagnant de L’Ours d’Or du Festival de Berlin, dernier de Gianfranco Rosi, est un film d’une immense sensibilité et qui prend place dans une réalité décidément contemporaine, celle de la migration forcée de réfugiés.
Résumé du site des RIDM : « Depuis de nombreuses années, la petite île italienne de Lampedusa est devenue malgré elle le symbole de la crise migratoire actuelle. Frontière symbolique de l’Europe, elle est le port d’arrivée inévitable d’un grand nombre de réfugiés qui tentent de traverser la Méditerranée sur leurs embarcations de fortune. De nombreux documentaristes sont partis tourner sur l’île ces dernières années. Aucun n’est revenu avec un film au regard aussi singulier et pertinent. En superposant le travail d’un médecin ordinaire hanté par les cadavres, les jeux insouciants d’un jeune garçon de l’île et les opérations de sauvetage quotidiennes, Gianfranco Rosi joue sur les contrastes et propose une approche oblique qui rend palpable comme jamais l’absurde drame de notre époque ».
C’est bien au travers de ce travail d’alternance entre ce jeune homme davantage soucieux de ses problèmes d’yeux et de ces séquences de pêches que les images d’opérations de secours de ce réfugié choquent. Les petits jeux de guerre du gamin, faisant semblant de tirer les bateaux, attaquant des verres de plastiques avec son lance-pierres, ne font que souligner la différence des réalités et la dureté de celle de ces trop nombreuses victimes de la guerre. Nous sommes en effet tous au courant de ces migrations forcées et de ce problème de transport marin des réfugiés qui fait de nombreux morts chaque mois. Mais rares sont les occasions pour nous d’être exposés à des images aussi fortes et difficiles que celle de ce dernier documentaire de Gianfranco Rosi. Presque à tous les coups entassés par centaines dans de minuscules bateaux non chauffés, ou trop chauffés, sans nourriture, sans eau, sans oxygène. Ayant payé une fortune pour avoir la chance, si l’on peut dire ainsi, d’avoir une petite chance de survivre. Et cette séquence où l’on voit ce groupe de Nigériens, chantant ou presque priant leur histoire de survie, racontant leur trajectoire, évoquant leurs pertes humaines, soulignant leurs minuscules victoires et saluant leur dieu qui les a soutenus, nous glace le sang par ce désir de survie et nous rappelle que nous ne sommes pas à plaindre dans notre petit confort nord-américain. Nous rappelant aussi qu’à chaque secondes, qu’à chaque minutes, des gens tentent de survivres aux atrocités de la guerre.
Au final, Fuocoammare, par delà Lampedusa est une œuvre sensible et unique, qui méritera de tous une attention particulière.