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    Mr Gaga, sur les pas d’Ohad Naharin
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Mr Gaga, sur les pas d’Ohad Naharin" et de son tournage !

    Il y a 20 ans

    L’idée de ce film est née il y a une vingtaine d’années lorsque Tomer Heymann a assisté pour la première fois à une pièce de la Batsheva Dance Company. Le cinéaste se remémore :"Ma tête et mon coeur ont alors été tellement bouleversés que cela m’a fait l’effet d’un mélange explosif d’alcool et de drogues. C’est un ensemble de mouvements, de musique, d’énergie, de sexualité, de sensualité et de danseurs dont on pourrait tomber fou amoureux sans même pouvoir l’expliquer. Depuis ce jour-là, je suis devenu un fan obsessionnel de la danse de la Batsheva."

    Une évidence

    Pour Ohad Naharin, qui a pendant des années refusé que l’on documente son travail, confier ce projet à Tomer Heymann qu'il connait depuis 25 ans et qui avait déjà réalisé un film sur mon travail (Out of focus), fut une évidence. Le chorégraphe poursuit : "Et puis je connaissais bien aussi son caméraman habituel, Itaï Raziel, que j’apprécie beaucoup. Alors, accepter n’a pas été si difficile ! Quant à la question des archives… cela m’a fait du bien de me replonger dans toutes ces vidéos, ce travail passé. Cela m’a permis d’une certaine façon de me ressourcer et en même temps de faire le vide."

    Il y a 7 ans

    C'est en 2008 que le chorégraphe Ohad Naharin laissa finalement entrer le metteur en scène Tomer Heymann dans son univers après plusieurs refus : "Depuis ce jour, je ne l’ai plus quitté. Je l’ai suivi dans ses cours de danse Gaga, ses créations, sa vie personnelle… mais la chose la plus fascinante a été d’obtenir le secret du travail d’Ohad Naharin avec ses danseurs. Durant sept ans, nous avons suivi Ohad avec notre équipe aux États-Unis, en Israël, aux Pays-Bas, en Grèce, en Suède et au Japon. Nous avions également à notre disposition plus de 650 heures d’images d’archive réunissant le travail fascinant de Naharin de ces trente dernières années."

    Une découverte

    Le film Mr Gaga, sur les pas d’Ohad Naharin était déjà quasiment terminé deux ans avant sa sortie officielle mais Tomer Heymann n'en était pas satisfait. Il avait réalisé à ce moment que Ohad avait été généreux pour évoquer son travail mais nettement moins disposé à parler de sa vie privée. Le réalisateur se souvient :

    "J’ai réalisé qu’il nous avait caché toute une facette de sa personnalité, et j’ai alors cherché à ce qu’il nous la révèle. Un soir, avec mon frère Barak, nous sommes allés chez lui. Pour la première fois, il a ouvert sa cave et nous y avons trouvé de véritables trésors : des images de sa première audition pour la Batsheva, ses premiers solos à New York, des photos de lui dansant dans le jardin de ses parents, des enregistrements de la Guerre de Kippour... des choses dont il ne se souvenait même plus ! On aurait dit une opération militaire : nous sommes repartis en pleine nuit avec des cartons pleins à craquer, que nous avons vite chargés dans notre camionnette avant qu’il ne change d’avis."

    S'effacer...

    Avec le documentaire Mr Gaga, sur les pas d’Ohad Naharin, Tomer Heymann a réalisé un film bien différent de ses précédents. Dans ces derniers, le metteur en scène était très présent à l'écran mais pour celui-ci, il s'est rendu compte au fur et à mesure du montage qu'il devait s'effacer pour laisser la place au monde de la danse. Il développe :

    "Les principales contraintes du film étaient liées à son protagoniste, Ohad Naharin, qui a longtemps refusé les caméras dans son studio. Il a toujours pensé que le mouvement et le moment ne pouvaient être figés par l’image, et refusait systématiquement de me laisser entrer avec une caméra. Il insistait aussi sur le fait de ne pas parler du passé, mais seulement du présent et du futur. J’ai pu contourner ces contraintes en interviewant son entourage de l’époque, je voulais savoir comment était Ohad, en tant que jeune chorégraphe et en tant que personne en général. Quand j’ai raconté à Ohad ce qu’ils m’avaient dit de lui, je l’ai surpris. Lentement, la confiance s’est installée et la collaboration a commencé."

    Final Cut

    Ohad Naharin a laissé une liberté totale ou presque à Tomer Heymann quant au final cut de son film. Il n'a demandé qu'une seule chose : avoir le droit de modifier le choix des chorégraphies. "Vers la fin, je n’étais pas satisfait par la représentation de la danse dans le film, alors Ohad m’a rejoint en salle de montage, et le résultat est ce que vous voyez à l’écran aujourd’hui", se souvient le cinéaste.

    Succès

    Mr Gaga, sur les pas d’Ohad Naharin a remporté un franc succès en Israël. Ce succès est en partie dû au fait que les gens peuvent s'identifier à l’histoire d’Ohad qui, via son art, se bat pour son pays. "Certains spectateurs pensaient ne pas apprécier la danse et ont exprimé après coup leur envie de voir un spectacle de la Batsheva et c’est vraiment génial", confie Tomer Heymann.

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