Après avoir réalisé plusieurs thrillers d'action (Pour elle, A bout portant et Mea Culpa), le cinéaste Fred Cavayé met en scène Radin !, sa première comédie. Une orientation de carrière rappelant celle de Florent Siri ou Jean-François Richet qui, après plusieurs films d'action, ont réalisé une comédie (Pension complète pour le premier et Un moment d'égarement pour le second). Cela étant, Cavayé voit ses quatre longs métrages comme ayant un point commun, celui d'être des "films du dimanche soir, ludiques et destinés au spectateur".
Parmi les personnages radins du cinéma, nous pouvons compter par exemple le célèbre Scrooge dans Le Drôle de Noël de Scrooge adapté du conte Un chant de Noël de Charles Dickens, le personnage de Louis de Funès dans La Folie des grandeurs ou encore celui campé par Fabrice Luchini dans Le Coût de la vie.
Ce n'est pas la première fois que Dany Boon se glisse dans la peau d'un personnage très près de ses sous. Souvenez-vous, dans la comédie La Maison du bonheur, l'acteur/réalisateur/scénariste campait un mari radin décidant d'être enfin généreux avec sa femme en lui offrant une maison de campagne. Mais, ne pouvant s'empêcher de faire des économies, il a choisi de faire confiance à un agent immobilier douteux (Daniel Prevost) transformant sa surprise en cauchemar...
Fred Cavayé a commencé par demander l'autorisation de réécrire le script original du film à sa façon avant de s’engager définitivement. Le cinéaste se souvient : "Eric Jehelmann m’a dit oui et je suis parti chez moi en Bretagne, ne sachant pas si je serais inspiré entre deux parties de pêche ! Un mois après, je lui ai livré ma copie et il a trouvé ça formidable !"
Fred Cavayé avait pour référence Louis de Funès, parce qu'il s'agit d'un comédien qui, même en jouant les méchants ou les personnages désagréables, garde cette faculté d’amuser le public. C'est dans cette optique qu'il a rapidement pensé à Dany Boon pour le rôle principal de Radin ! :
"Il a justement ce capital sympathie et je trouvais intéressant de l’emmener vers ce registre. Eric lui a fait parvenir le scénario un vendredi (le lendemain de mon retour de Bretagne), Dany l’a lu pendant le weekend et le lundi il nous a appelé pour dire qu’il voulait faire le film. Nous nous sommes vus le mardi et il m’a annoncé que, vu son planning, il fallait tourner en octobre. Nous étions le 10 juillet ! Deux jours après, j’entrais en préparation tout en continuant à écrire…"
Si le lotissement dans lequel se déroule une partie de l’histoire de Radin ! paraît improbable, il existe vraiment et n'a pas été créé pour le film.
Le personnage de Dany Boon ne porte qu'un seul costume durant tout le film pour accentuer son côté radin bien sûr, mais aussi pour lui donner un côté bande dessinée. Ainsi, Fred Cavayé voit François Gautier comme un mélange de Tim Burton, Tati et Mr Bean !
A la base, Radin ! ne faisait pas partie des projets de Dany Boon mais s'est imposé à lui après que Fred Cavayé lui a envoyé sa nouvelle version du scénario. "En effet, il n’était pas du tout prévu que je tourne dans Radin !… J’avais lu une première version basée sur la formidable idée du scénario mais qui pour moi n’était pas totalement aboutie et manquait un peu de profondeur. Et puis Fred Cavayé s’est emparé du sujet, m’a envoyé la nouvelle version et là j’ai beaucoup aimé au point de me dire « je ne peux pas ne pas le faire » ! C’était compliqué car j’avais pas mal d’autres choses en route, notamment mon propre film Raid dingue mais je me suis arrangé pour que chaque projet trouve sa case…", se rappelle le comédien.
Le personnage de Dany Boon est violoniste. L'acteur a dû apprendre à jouer de cet instrument complexe. Il a été coaché par Sarah Nemtanu, premier violon de l’Orchestre National de France. Ne pas faire semblant était important pour lui puisque le talent de violoniste de Gautier est une des choses qui sauve le personnage. "Il se comporte comme une ordure dans la vie mais il a ce don de virtuose, même si sa radinerie l’a sans doute empêché de devenir un très grand artiste", précise Boon.
Laurence Arné campe Valérie, une jeune femme hyper sensible qui s’est enfouie dans la musique pour se protéger d’un monde extérieur trop difficile à gérer pour elle. La comédienne explique à son sujet : "Sa carrière de violoncelliste a créé comme une bulle et quand Valérie arrive dans ce Conservatoire, c’est paradoxalement la musique qui l’aide à en sortir, à oser aller vers les autres et rencontrer François Gautier, donc à trouver l’amour… Je trouve qu’il y a quelque chose de très joli là-dedans : on la voit se laisser enfin envahir par ses émotions. Elle est d’abord séduite par la virtuosité de François, qui joue du violon comme personne avec beaucoup de générosité."