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benoitparis
114 abonnés
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4,0
Publiée le 22 février 2010
Sans doute l'occasion pour le réalisateur J. Franco de régler ses comptes avec son passé espagnol catholico-franquiste. Le plus réjouissant dans ce film c'est le jeu constant entre réalité et représentation, le rituel poussé jusqu'à la parodie. Le seul à prendre les choses au premier degré est l'ex prêtre fanatique, qui en est du coup assassin. Du cinéma totalement ludique mais avec un sous entendu assez juste et profond.
Bon, je n’avais pas fait la critique d’un petit Franco depuis un moment, et je m’attaque donc à l’Eventreur de Notre-Dame. Un film pas désagréable, mais dans lesquels les bons moments sont trop rares, et qui souffre quand même de pas mal de défauts inhérents au réalisateur. Niveau casting déjà c’est très inégal. Autant on peut dire que Romay, comme d’habitude, surnage, tenant son rôle avec conviction, et offrant un naturel très agréable et toujours bienvenu, autant les seconds rôles sont mauvais comme la peste. Entre les deux je placerai Catherine Lafferière et Jésus Franco lui-même. S’il cabotine souvent, compte tenu de la nature de son personnage c’est acceptable. Reste quand même que c’est Romay qui tire son épingle du jeu, sans être elle non plus dans sa meilleure prestation, la comédie lui convenant à mon sens mieux. Le scénario est basique, et ne s’embarrasse pas de ce que l’on aurait pu attendre dans ce film, c’est-à-dire un suspens, des inspirations giallesques aussi. Si le métrage propose de bons moments érotiques, et quelques meurtres très théâtraux, l’ensemble reste quand même fadasse en bouche. Peu de surprise, une conclusion sans grande envergure, un rythme mou, dont témoigne l’interminable prologue, L’Eventreur de Notre-Dame n’est pas franchement au niveau des ambitions de son titre. Visuellement j’ai apprécié une mise en scène très propre de Franco, qui s’amuse bien visiblement avec l’anatomie de ses actrices, mais qui sait aussi offrir de bons plans, et ménager une ambiance sympathique avec ses décors. Si on est loin d’avoir en effet un film tonitruant en la matière, le film reste en terme de décor et de photographie appréciable vu son âge, et reste classique, ce qui est préférable vu les trucs hallucinants dont s’est parfois rendu coupable Franco. Peu d’horreur sinon, plutôt de l’érotisme avec des femmes qui passent leur temps nues. La musique, pas mauvaise, est quand même redondante au bout d’un moment, et plus de variété pour s’adapter aux situations du film aurait été une bonne chose. Au final L’Eventreur de Notre Dame est un petit Franco pas génial mais pas raté non plus. Si sur la forme c’est plutôt une réussite, pour le reste en revanche, et si l’on excepte une Romay à la hauteur, ce n’est pas terrible. Bref, je donne 2, mais on pourrait presque pousser jusqu’à la moyenne.
Un film de Jess Franco honnête qui, malgré son côté un peu parodique et ses quelques longueurs, se laisse bien regarder. Quel plaisir que de retrouver Lina Romay, la muse du maestro espagnol! Et puis, le sieur Franco himself en prêtre sadique. Un film pas du tout catholique et fun.
Même si je suis amateur des meilleurs films de Franco, il faut avouer que l’homme a signé un nombre incommensurable de nanars, dont fait partie cet Eventreur auquel il prête ses traits. Si l’on apprécie le thème musical lancinant, plutôt fascinant, le cinéaste se vautre ici dans le Z le plus pur à cause d’un jeu d’acteur uniformément mauvais (à part lui et Lina Romay, tous les autres sont déplorables). Les dialogues sont pauvres, les situations rebattues et l’ensemble manque furieusement de rythme. Toutefois, il est possible d’en rire et donc on ne s’ennuie pas totalement devant ce sommet de ringardise. Lorsque le cinéaste s’adonne au plan sanglant, les effets sont tellement grossiers qu’on n’y croit pas une seconde. Heureusement que les donzelles, peu farouches, ont la manie de se déshabiller à tout bout de champ. Cela occupe le spectateur. Reste un discours anarchiste et anticlérical qui nous plaît. Mais un peu plus de tenue sur le plan stylistique aurait permis d’élever le niveau, ici constamment déplorable.