Ça y est, ce dixième opus cumule toutes les pannes imaginables, et c'est infernal à voir. Panne d'inspiration : le scénario est vraiment bord*lique, nous balançant continuellement entre plusieurs pays, parfois simultanément (avec un montage chaotique, essayant de suivre les aventures des filles en Antarctique, et celles des garçons au Portugal) et finissant par couper net avant
le combat ultime contre le méchant
, ce qu'on attend juste depuis 2h20... Une arnaque. Panne de casting : on case le plus de gueules sur l'affiche, et si John Cena semble s'insérer définitivement bien dans la rythmique de la "Famille" (l'oncle marrant), on est déjà plus mitigé sur Charlize Theron qui a l'air d'avoir du mal à suivre les retournements de veste de son propre personnage (attends, je suis gentille ou méchante, pendant les dix prochaines minutes ?), et la palme revient à Jason Momoa en surjeu (si tant est qu'il sache jouer, sa filmo ne nous l'a jamais prouvé jusque-là) le plus accompli, donnant à voir un méchant de cartoon, ultra bavard (faites-le taire, par pitié), extravagant (c'est quoi ces fringues ?) sans être charismatique, un méchant qui est surtout un vrai guignol. Panne d'intérêt : le film s'évertue à faire des voyages, à créer des bagarres inutiles (entre les potes) pour éviter qu'on s'endorme trop profondément, ajoute quelques maigres courses de voitures nettement en-dessous de celles qu'on a connu dans les précédents films, et se réserve tous les enjeux pour le onzième opus, après 2h20 d'introduction. Impossible aussi de ne pas soupirer bruyamment quand le film fait revenir
Gal Gadot
(et on sait que ce n'est pas pour nous redonner la joie de la refaire mourir... cette fois-ci, on va se la coltiner jusqu'au bout de cette saga interminable, ô joie). Une petite scénette post-générique pour nous dire que
Dwayne Johnson
va aussi se joindre à la fête (ah tiens oui, mais il était passé où, lui, avec tout le bazar que les deux camps ont causé à travers le monde, et le nom de Toreto qui fait la Une de tous les médias internationaux... C'est insensé.) Ce dixième film broute énormément au démarrage (le récap des anciens films est trop long), craque à chaque passage de vitesse du scénario (qui s'éparpille dans tous les sens, entre les gentils-méchants-je-sais-plus-donc-je-fais-les-deux, les scènes d'action à l'opposé du monde ultra mal emboîtées, la fin inexistante), le pot d'échappement qui tousse (de gêne) à chaque intervention (polluante) de Momoa, et qui s'encastre dans le platane définitivement en avouant n'être qu'une introduction de 2h20 pour l'opus suivant. À classer épave, d'urgence.