Fast and Furious continue son aventure avec le premier volet du dixième chapitre ! Sincèrement, j’ai plus ou moins apprécié les précédents volets pour leur générosité, des scènes d’action souvent ingénieuses et sympas, et des acteurs qui s’amusaient bien à faire un peu n’importe quoi. Ici, je ne vais pas prendre de détour, c’est tout ça, en moins bien. Les scènes d’action sont globalement moins réussies. Pourquoi ? Parce que le numérique est souvent trop voyants (notamment à la fin), parce que le film élonge artificiellement certaines scènes jusqu’à l’absurde et jusqu’à la lassitude (Rome), et parce que souvent c’est pris par les interprètes avec une désinvolture assez improbable. J’ai d’ailleurs l’impression qu’ils n’en ont pour la plupart rien à faire. Autant jusqu’à maintenant j’avais le sentiment d’une équipe soudée et complice, autant ici la plupart s’en fiche royalement. Diesel est encore un peu investi mais son personnage finit par devenir de plus en plus monolithique. John Cena s’amuse mais il est décidément pas bon acteur du tout. Momoa en fait des caisses en méchant jusqu’au cartoon. Jason Statham arrive encore à imposer son charisme, mais il a un côté grognon pour être grognon un peu grotesque. Quant au casting féminin c’est pareil, j’ai trouvé les actrices peu engagées, en particulier Charlize Theron, en dessous du précédent volet. Sûrement qu’il y a trop de personnages, et trop de personnages qui restent coincés dans ce que l’on connait d’eux et finissent par devenir leur propre caricature. Dommage.
Là-dessus faut ajouter un scénario comme de coutume assez bêta, mais qui s’avère surtout longuet. J’ai vu le temps passé par rapport aux précédents films, et cette impression vient sûrement de la construction en deux volets, voulu de façon assez artificielle. Du coup, les scènes d’action tire en longueur, il y a pas mal de passages comiques un peu lourds qui viennent émailler l’intrigue pour gagner du temps, ça bavasse aussi très souvent pour ne rien dire au fil de dialogues pâlichons. Quant au suspens de la fin, malheureusement on y croit pas une seconde, et on perd le peu d’émotion que la série était arrivée à instaurer, notamment avec Charlize Theron en grande méchante qui parvenait à manipuler Diesel dans un précédent volet.
Formellement le métrage souffre d’effets visuels peu convaincants pour un métrage aussi onéreux. La mise en scène est toutefois convenable, et on voyage pas mal, mais il manque je trouve la saveur des précédents volets, sûrement car les ambiances sont un peu déjà vues pour certaines d’entre elles. Le film fait d’ailleurs un peu du recyclage, et si on peut invoquer pour cela la dimension nostalgique qui l’irrigue, ça reste moins original que les précédents opus.
Ma conclusion c’est que le film n’est pas immonde non plus. Il reste globalement divertissant, mais c’est clairement le moins bon épisode à mon sens. Une conclusion bien faiblarde à une saga qui s’essoufle nettement ici, ne parvenant qu’à peine à assurer le quota de rythme et d’action. Pas à la hauteur, dommage. 1.5