Cruelle est la vie pour le personnage principal du film, Pierre interprété par Jean-Jacques Lelté, privé de sa mère dès le plus jeune âge, le petit garçon qu’il était n’a jamais vraiment grandi et il aspire à chacune de ses pensées à retrouver une certaine quiétude à ses côtés, cruel il va se montrer envers les personnes qu’il suit, observe puis tue violemment…
Plongée dans les méandres de la psychologie humaine à la quête d’une réponse au pourquoi de cette violence, car si aucune de nos vies ne sont emplies que de joie, qu’est-ce qui pousse Pierre à agir de la sorte alors qu’il assiste avec douceur et amour son père malade…
Cruel est angoissant, lourd, grave mais aussi poétique, la bande son largement composée de mélodies d’accordéon y participe, une certaine nostalgie s’en dégage, le rôle de Laure joué par Magali Moreau, brillante musicienne qui rencontre Pierre vient adoucir par son sourire et ses mots la profonde tristesse de Pierre et donc du film.
Les images sont belles, lentes mais jamais ennuyeuses, l’interprétation est soignée, Laure brille tandis que Pierre est infiniment sombre, tellement sombre que l’on aurait envie de lui trouver des excuses tant sa turpitude et sa perdition sont palpables, c’est une belle réussite que ce premier film d’Éric Cherrière, on en ressort abasourdi, inquiet, c’est sans nul doute un film que l’on n’oubliera pas de sitôt…