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L'homme le plus classe du monde
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3,5
Publiée le 23 mars 2013
Avec le concept déjà vu cent fois du type qui accumule une dette de jeu auprès de mafieux peu recommandables, Cassavetes nous offre un film qui a le mérite de se démarquer de ses semblables. Le personnage de Vitelli est complexe et profond, et le film fleure bon les années 70. Bref, un régal à regarder. Dommage que le film s'offre parfois des digressions qui ont tendance à nous éloigner de la trame principale et à casser un peu le rythme.
De John Cassavetes, je n'avais vu que « Gloria », considéré comme l'un de ses meilleurs films mais aussi l'un de ses plus impersonnels. C'est loin d'être le cas pour « Meurtre d'un bookmaker chinois », mais je crains hélas que ce ne soit vraiment pas le Cassavetes que je préfère... Indiscutablement il y a un vrai bonhomme derrière la caméra, on sent que celui-ci est investi à fond, Ben Gazzara est excellent et certaines scènes plutôt réussies, le film gardant une certaine allure jusqu'au bout. Mais que de poses « auteuristes », de dialogues n'en finissant pas, de scènes étirées de façon totalement injustifiée... Rapidement je me suis senti sortir de l'œuvre et n'y suis retourné qu'à quelques occasions, l'ami John voulant tellement aller à contre-courant du cinéma commercial qu'il en oublie l'essentiel : le plaisir, l'intensité, l'émotion. Reste le fameux meurtre du titre, virtuose et pour le coup nous scotchant totalement à notre siège, démontrant ainsi bien que l'auteur de « Husbands » était tout à fait capable de nous séduire lorsqu'il veut bien s'abandonner au « vrai » cinéma, scène qui justifierait presque à elle seule la vision du film... Bref, il est aisé de lui trouver des qualités à ce vrai-faux récit criminel, mais l'ennui prenant finalement assez aisément le pas sur le reste, difficile pour moi de vraiment vous le conseiller, si ce n'est pour les points évoqués précédemment. Et dire que la version d'origine durait presque 30 minutes de plus...
Un film de Cassavetes est toujours une œuvre d’art, ciselée et épurée, au contenu précis et implacable. Une fois encore, cet écorché vif et virtuose du septième art nous donne une étude passionnante des rapports humains dans le décor des boîtes de nuit, des jeux et de la pègre. Dans le rôle principal, celui d’un être à la fois grandiose et pathétique, Ben Gazzara est hallucinant, semblant se fondre avec son metteur en scène pour l’incarner au sens propre du terme. C’est un film noir, d’une noirceur de nuit et de sang, aux images terribles dans leur simplicité désespérée. Chaque plan est tellement étudié qu’il constitue une leçon de cinéma et l’utilisation de la musique est d’un réalisme exemplaire. Le récit, linéaire jusque dans ses ellipses, est conduit de main de maître à travers un scénario époustouflant, signé évidemment par Cassavetes, un des plus grands auteurs au sens noble du terme de l’histoire du cinéma. La psychologie des personnages est d’une justesse phénoménale, sans concession aucune. On sort de cette projection ébranlé par cette leçon de vie, d’amour, de violence et de cinéma.
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4,0
Publiée le 11 mai 2009
Avec "The Killing of a Chinese Bookie", John Cassavetes renouvelle la tradition du film noir et retrouve l'admirable Ben Gazzara, l'un des maris de "Husbands", pour ce film noir à l'atmosphère sinistre! D'un dèpouillement absolu et en se jouant des clichès propres au genre, il brosse le portrait d'un gangster minable dèvorè par une ambition qu'il n'est pas capable d'assouvrir! De sa boîte de nuit ringarde aux rues de Los angeles, ce hèros pitoyable traîne son mal de vivre avant de subir les coups d'un destin implacable! Une camèra extrêmement mobile le traque dans son errance, saisissant au passage les personnages pittoresques qui peuplent la nuit! Du grand Cassavetes et une belle rèflexion sur le pouvoir et l'argent dans cet univers triste et sans glamour...
J. Cassavetes est sans nul doute un cinéaste américain très important, une pièce essentielle du paysage cinématographique américain et son style a fait école. Seulement voilà, avec ce petit polar, on remarque aussi quelle caricature il est et son manque d'implication dans les scènes "de genre" comme j'avais déjà pu le remarquer dans "Gloria". Le départ est bien foutu et l'immersion dans la vie de cet homme qui se la raconte grave est bien prenante, surtout que B. Gazzara le porte avec un talent et un charisme qui paraît presque facile. Seulement voilà, la caméra tremble pour rien et l'image sale n'arrange pas les choses. Ça fait genre documentaire pris sur le vif mais c'est aussi un peu pénible. Puis notre sympathique loulou va devoir tuer un homme et là, le film devient plus tendu et on a droit à quelques séquences vraiment bien foutues même si le bougre s'introduit assez facilement au sein d'une baraque bien gardée. Les scènes de fusillade sont assez plates et le final laisse un peu pantois. Reste quelques plans nichons assez sympathiques et le portrait en creux des gens du club, un film qui se laisse regarder sans trop d'ennui mais qui ne raconte pas grand chose au final. Ce qui ne me pose pas de problème quand il s'agit d'un blockbuster mais pour un film d'auteur qui se veut être une réflexion sur le genre humain, c'est un peu problématique.
Quelle déception. Je m'attendais à un chouette film d'action, des rebondissements, du suspens,... Rien de tout ça. Tout est super mal filmé, les acteurs sont pas terribles. Le pire reste l'histoire : 20 minutes pour qu'on nous dise qu'il a une dette de jeu (on ne nous montre même pas le jeu !), 35 minutes pour qu'on nous parle du chinois et seulement 45 pour qu'il commence la chasse à l'homme ! Et tout le reste n'est pas interessant et ne sert pas à l'histoire. Non vraiment j'ai été déçu et je trouve ce film raté. Il y a de rares jolis plan...
John Cassavettes en a réalisé des films déroutants,celui-ci ne fait pas exception à la règle.Sa méthode va ici un peu trop loin:le refus de démontrer quoi que ce soit s'apparente à du non-cinéma.Chiche en moments de vrai cinéma.Une sorte de polar philosophique saisi au vol par une caméra baladeuse et volontairement imprécise.Une forme pas vraiment attirante,que la langueur asphyxiante n'arrange pas.Mais,si l'on y regarde d'un peu plus près,tout n'est pas à jeter.Il faut gratter derrière les apparences.Atmosphère d'ambiance des clubs enfumés de Los Angeles,pègre,poker,pièces closes.Loin du glamour habituel,mais plutôt réaliste.Ensuite,il y a le parcours d'un gérant de club de seconde zone.Pathétique,hors des réalités,son existence se limite à jouer le Pygmalion pour des effeuilleuses.Envers et contre tout,il reste moral,jusqu'à ce que cette position ne soit plus tenable.Il y a bien sûr un écho à Cassavettes lui-même,figure paternelle entourée d'une troupe,avec un budget réduit.Ben Gazzara est attachant,avec son air d'oiseau tombé du nid et son regard doux."Meurtre d'un bookmaker chinois"(également nommé "le bal des vauriens")est un incompris car non partageur.Du gâchis.
Si on ne peut ôter à Cassavetes la qualité et la minutie de sa réalisation, on peut s'étonner de la tournure du scénario, qui parait parfois hors propos.
"Qu'est ce que t'as contre les nichons ? ...Vive les nichons !" Grand film qui déroge à toutes les règles habituelle du film noir. Cassavettes s'intèresse surtout à l'atmosphère dans ce night-club tenu par un Ben gazzara amusé et désabusé. fluide, une facon de filmer les corps, les silhouette originale, par de longs plans désaxés, les moments du film ou il se trouve parmi ses danseuses sont formidables de décontraction. L'histoire est assez cruelle, mais pour cassavettes, le spectacle doit continuer, à l'image du dernier plan...
Pour son huitième film en tant que réalisateur "Meurtre d'un bookmaker Chinois", John Cassavetes nous fait suivre un propriétaire d'une boite de strip-tease à Los Angeles dont les nombreuses dettes le verront contrait à exécuter un contrat pour la mafia et plus précisément assassiner un bookmaker concurrent chinois pour que ses dettes soient effacer. Savant mélange des genres, à la fois un thriller, un film noir moderne mais aussi (et surtout) une brillante étude de caractères à travers celle de ce patron de boites (merveilleusement interprété par Ben Gazzara) qui va devoir tuer pour effacer ses dettes, son destin tragi-comique est superbement écrit (comme tout le film d'ailleurs). Cassavetes rend son personnage fascinant et captivant. La mise en scène et la réalisation de Cassavetes sont impeccable, il filme de manière très réaliste et il nous immerge dans cette histoire et ce personnage. Les interprétations sont excellentes, tout comme la musique et son utilisation. Certaines scènes sont particulièrement mémorable, comme certaines se déroulant au Crazy Horse West. Un très bon film, sombre, intelligent et surtout fascinant.
J'ai vu la version longue qui pour pas mal de personnes est un peu trop longue donc peut-être que j'aurais mieux apprécié ce film, considéré comme un des chefs d'oeuvre de son réalisateur, si j'avais regardé à la palce la version cinéma plus courte et au montage différent... Ça met trop de temps à démarrer et ça met trop de temps à se terminer, conséquences des digressions que Cassavetes a inclus inutilement dans l'histoire, mais entre les deux quand on est vraiment dans le vif du sujet, en particulier quand on est en plein de ce qu'évoque le titre, il faut bien dire que la tension et la puissance sont au rendez-vous ; et puis Ben Gazzara porte sans mal sur ses épaules charismatiques le film.
En nous faisant suivre le quotidien d’un individu aux prises avec la mafia, John Cassavetes n’a pas réussi à rendre tangible l’étau psychologique dans lequel celui-ci se retrouve enfermé lors de sa prise dans une spirale de violence, mais plutôt à dessiner un personnage caricatural qui deviendra un modèle au stéréotype du patron de boite. Même si Ben Gazzara est un excellent acteur, la mise en scène du film ne parvient pas à mettre en avant la tension et la culpabilité qu’il peut éprouver. C’est donc plus dans la description qui est faite des milieux de la mafia et du business nocturne, avec leurs personnages hauts en couleurs, que l’écriture trouve son ton juste qui sied à ce témoin des années seventies qu’était Cassavetes.
Premier gros coup de cœur dans l’œuvre de Cassavetes que je commence à peine à découvrir. Autant "Shadows" et "faces" ne m'avaient pas convaincu, mais "meurtre d'un bookmaker chinois" m'a complètement séduit du début à la fin. Personnages formidables dans une histoire simple et dans un style très indépendant et novateur. Le cocktail a du goût et de la gueule pour offrir un des meilleurs films noirs de sa génération et bien plus encore. Du bon voire du très bon à conseiller encore et encore.
Un film noir de John Cassavetes qui ne remplit pas tout à fait le cahier des charges au profit d'une fabuleuse étude de caractère, portée par le chaleureux Ben Gazzara (son monologue final est bouleversant), proche du réalisateur dans son indépendance presque insolente.