Depuis quelques temps, le talent d’Alexandra Lamy explose, et elle le prouve encore une fois dans ce téléfilm produit par TF1. Basé sur des faits réels, "Après moi le bonheur" montre au grand jour le combat d’une mère de 4 enfants condamnée par un cancer généralisé. Devant ce destin à l’horizon bien sombre, vient une question essentielle : la vie, c’est quoi ? La vie est censée n’être que du bonheur. Devant cette réponse qui semble alors d’une évidence enfantine, elle choisit de faire table rase et de préparer le terrain pour assurer le meilleur avenir pour sa progéniture, envers et contre tout. Elle va devoir se battre contre son mari, contre le système, mais aussi contre les idées reçues. Si le scénario donne parfois l’impression de tourner en rond, il est le reflet des démarches administratives. La réalisation est soignée, Nicolas Cuche se cantonnant à un récit certes dur, mais d'une grande simplicité. Il nous régale de quelques plans nature fabuleux, mais aussi de quelques portraits intéressants, permettant ainsi d’offrir au spectateur une belle photographie. J’ai beaucoup aimé la séquence qui montre l’eau de pluie ruisseler sur les plantes : le temps est compté, mais il s’écoule irrémédiablement… Point de vue comédiens, je parlais d’Alexandra Lamy, excellente pour exprimer les sentiments, y compris lors de ses brefs changements de personnalité. Cependant elle trouve ses limites sur les quintes de toux. Je retiens aussi la performance de Thierry Frémont, très convaincant dans la peau du mari paumé et dépassé par les événements. Le reste du casting est très correct, notamment les enfants. Si le sujet relate une histoire vraie, il n’en demeure pas moins d’actualité et va jusqu’à dénoncer les incohérences des lois, ainsi que le désintérêt d’une grande partie du personnel des administrations. Un thème fort qui choque le spectateur qui, pourtant, n’ignore pas ce genre de dysfonctionnements. C’est un peu larmoyant, mais comment ne pas l’être devant une fin inéluctable ? Un sujet puissant, mais non dénué d’humour, surtout lors du choix du cercueil. Et avant tout, nous prenons conscience que cette histoire, n’importe qui aurait pu la vivre : le voisin, un proche, vous, moi… Alors même si il y a beaucoup de pudeur sur la fin, ce n’est pas seulement l’opinion publique à travers le spectateur qui doit être touchée, mais bel et bien aussi ceux qui font les lois. A bon entendeur…