Florence Arrigoni Neri est une productrice de documentaires, gérante de ma société Neri Productions depuis 17 ans, qui a produit une quarantaine de films qui ont été diffusés sur les télévisions en France, à l'étranger et primés dans les festivals. Dakar, ta nostalgie est sa première réalisation. C'est en découvrant le Sénégal pour la première fois en 1995 (en tant que directrice de production sur le tournage d’un documentaire réalisé par Béatrice Soulé et consacré à Léopold Sédar Senghor), qu'elle est tombée amoureuse du pays et d'un homme, Moustapha Ndoye, devenu par la suite réalisateur de documentaires. Durant 14 ans, elle est retournée régulièrement au Sénégal, y a vécu et y a produit des documentaires. Elle explique :
"Plongée ainsi dans la vie quotidienne sénégalaise, j’ai réellement pris conscience de ce que signifiait concrètement tomber malade pour la majorité des Sénégalais, sans travail, sans argent. C’est ainsi, qu’au fil du temps, en voyant mes amis décéder les uns après les autres, qu’est née mon envie de réaliser un film sur la fragilité de la vie en Afrique. Le réalisateur Moustapha Ndoye, avec lequel j'ai vécu toutes ces années, est décédé en 2009, il avait, entre autres, réalisé le documentaire « Combat pour la mer », diffusé sur France 5, et « Sénégal Salsa », film primé internationalement et, notamment, en 2001 au FIPA (Festival International des Programmes Audiovisuels). C’est grâce à lui que j’ai aimé Dakar, je lui rends hommage dans mon film."
"J'aimerais prendre le spectateur "par le bout du coeur" pour accomplir ensemble ce voyage vers l'Autre. C'est mon regard sur Dakar, mon lien avec mes amis, que je souhaite partager afin que chacun soit touché par toutes ces personnes dont je dévoile, durant le film, une part du quotidien, sans sensationnalisme. Je présente, un à un, des amis, des connaissances qui expriment ici la difficulté de la vie en Afrique. L'éclairage que je porte sur eux est ma façon de les mettre en valeur pour montrer à quel point, au Sénégal, si les gens sont démunis et manquent de beaucoup de choses, ils possèdent, selon moi, l'essentiel : l'humanité, la solidarité, l'hospitalité. Ce film est un hommage. Hommage aux disparus : je transmets mon émotion, mais aussi mon indignation, de constater que, selon l'endroit où l'on naît sur terre, certains n'ont pas accès aux soins les plus élémentaires."
Florence Arrigoni Neri est aussi la narratrice du film. Elle a cherché à plonger le spectateur au coeur même de Dakar : "Délicatement, la caméra montre comment, à chaque coin de rue, la vie est un combat permanent : celui d’une vendeuse d’arachides, d’un marchand de journaux, d’un homme qui m’aborde dans la rue en me tendant son ordonnance, il lui manque quelques francs CFA pour acheter ses médicaments, celui d’un ancien enfant de la rue. Peu à peu, à mon récit personnel, se mêlent les paroles d’un ami, Dada. Clown et marionnettiste, il consacre sa vie aux enfants, il n’a qu’un seul mot d’ordre : leur transmettre du bonheur."