Mon compte
    Baccalauréat
    Note moyenne
    3,5
    737 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Baccalauréat ?

    93 critiques spectateurs

    5
    10 critiques
    4
    23 critiques
    3
    35 critiques
    2
    21 critiques
    1
    3 critiques
    0
    1 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    VOSTTL
    VOSTTL

    100 abonnés 1 955 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 janvier 2018
    Ah ces films issus de l’Europe de l’Est… J’en frissonne encore de déprime ! Ne m’y fais vraiment pas. « Baccalauréat » est avant tout le combat d’un père qui veut le meilleur pour sa fille. Il veut qu’elle aille étudier dans une grande université britannique. Il veut qu’elle réussisse sa vie loin de la Roumanie, son pays. Il veut que sa fille n’évolue pas dans une société corrompue ; il invite sa fille à s’ouvrir vers d’autres horizons. Il veut, il veut, il veut… Pour ça, sa fille doit avoir 18/20 au baccalauréat. Ce devrait être une formalité puisqu’elle travaille très bien. Seulement, un accident vient enrayer la machine dessinée, conçue par le papa. Un accident qui remet aussi en question les perspectives toutes tracées d’avenir de sa fille. A l’accident s’ajoutent, un jeune homme qu’elle aime et l’idée déplaisante de s’en séparer ; la découverte d’un père qui a une relation extra conjugale et un langage qu’il n’avait pas l’habitude de tenir comme « compromission », comme « petits arrangements ». Un choc pour sa fille. Son père semble prêt à tout pour qu’elle obtienne la fameuse note passeport pour l’Angleterre. Elle qui a été élevée loin de ces mentalités qui gangrènent le pays. Son père et sa mère ont vécu à l’étranger, sont revenus après la chute du communisme le coeur plein d’espoir, des rêves de changements de société empreints de justice et d’honnêteté. La désillusion est totale pour eux et pour leur génération. Voilà pourquoi son père lui a écrit un scénario qu’elle doit jouer. Désillusion aussi pour elle. Cristian Mungiu nous dit que la Roumanie est corrompue, elle décide des choix de son peuple. Quid du comportement du père ? Le père décide des choix de sa fille. Le père est soudainement à l’image du pays : corrompu. N’entraîne-t-il pas par voie de conséquence sa fille, Eliza, à l’être aussi en acceptant l’idée et en participant discrètement afin que des examinateurs favorisent sa note ?! Acceptera-t-elle le deal ? Acceptera-t-elle de fuir son pays comme le veut son père ? « Baccalauréat » joue sur l’ambiguïté, sur l’ironie du sort, sur les scrupules, sur la fragilité des certitudes. Moi qui suis hermétique aux films de l’Europe de l’Est, je dois avouer, et ce pour la deuxième fois avec Cristian Mungiu, être agréablement surpris. A aucun moment je n’ai trouvé le film long et bavard. I Aucun dialogue ne m’a paru futile. Je préfère qu’il soit bavard que de subir des plans infiniment longs et figés. Les acteurs jouent leur partition avec sincérité, à suivre évidemment en V.O. Maintenant, que l'on soit bien d'accord : ça reste un film déprimant !
    Anna_
    Anna_

    28 abonnés 743 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 juillet 2017
    Baccalauréat est un film d'auteur. Le réalisateur nous montre le corruption du système roumain. L'histoire est dure et émouvante à la fois. Cependant, il nous manque des réponses à la fin du film, c'est dommage.
    Hortense H
    Hortense H

    18 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 juin 2017
    Les dialogues sont bien écrits mais semblent être prononcés au seul nom du réalisateur. L'empathie ressentie est indéniable et l'on voudrait soutenir ces familles dans ses difficultés. La société roumaine semble encore murmurer face à une bureaucratie post communiste qui lui rappelle quotidiennement sa permanente médiation. Cette intercession vue sous un biais chrétien et sociétal fait l'objet d'un dispositif de mise-en-scène bien mené. Seulement, le caractère monocorde de l'ensemble ne fait que refléter l'intention de l'auteur. La corruption se fluidifie malgré l'honnêteté des personnages et devient l'affirmation d'une sorte de soft power inapproprié et opportun, rendant le film "indigne" d'une compétition officielle à Cannes.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 mai 2017
    Un médecin quinquagénaire quelque peu désabusé n’a plus qu’une seule obsession, faire en sorte que sa fille quitte ce pays de malheur (pour rester poli) qu’est la Roumanie, du moins c’est le tableau qu’il nous en fait, lui qui avait, avec sa femme, tant espéré suite à la chute de Ceausescu. En tout cas les premières scènes (belles tout en étant filmées d'une manière brutalement réaliste) ne nous font pas penser le contraire, et nous donnent l’image d’une société corrompue jusqu’à la moelle, où chacun est l’obligé d’un autre, et où l’on obtient n’importe quel service moyennant finance, héritage de l’époque communiste où il était nécessaire de pallier la rigidité du système en « huilant » les rouages, comme on dit. Pour parvenir à ses fins, cette fille doit d’abord obtenir son bac avec une bonne mention afin qu’elle puisse décrocher une bourse pour étudier en Angleterre. Or cela va être plus difficile que prévu. Le père, qui n’a plus aucune illusion, jette alors toutes ses forces dans ce combat, afin que sa fille puisse faire ce que lui-même et sa génération n’ont pas eu le courage de faire. Cette histoire très bien structurée est absolument passionnante et contient même un côté universel dans ses thématiques, avec l'idée qu'il faut quitter son milieu à tout prix de crainte de devenir une loque humaine. Bref, un des meilleurs films de 2016, comme vous pouvez le voir dans mon
    classement des meilleurs films de l'année sur mon blog, où se trouvent
    également des critiques (illustrées et avec quelques extraits) sur quelques uns
    des films de l'année : 7emeart.wordpress
    Flowcoast
    Flowcoast

    60 abonnés 1 199 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 mai 2017
    Baccalauréat est le genre de film venant de la Roumanie. Un film socialement dur, parfois glauque d'un père de famille qui fait tout pour que sa fille est la meilleure des scolarités. Il y a parfois, même trop de longueur, on avance sans vraiment voir le bout du tunnel et malgré les acteurs plutôt bons, Baccalauréat donne l'impression d'avoir regardé un film saccadé d'images dont l'intérêt rétrécie de minutes en minutes.
    elriad
    elriad

    440 abonnés 1 869 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 mai 2017
    si le seul but du film était de montrer une Roumanie pauvre, austère et en proie à la corruption, le pari est gagné. Pour le reste, le film rivalise dans ses acteurs dénués de tout charisme, dans sa longueur inutile, sa dramaturgie linéaire et les quelques questions soulevées dans son synopsis épais comme du papier à rouler sans réponse. Pas du tout fonctionné !
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    400 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 avril 2017
    Un petit film qui dit beaucoup de choses, notamment sur la société roumaine, ou plutôt sur ce qu'elle est devenue, individualiste et désespérée, et au milieu de tout ça un père va se sacrifier pour sa fille en proie aux séquelles d'une agression physique, la veille de son épreuve de baccalauréat, déterminante pour son avenir, qui semblait déjà tout tracé. Le film interroge surtout sur la place réelle de la morale dans cette histoire, il aurait été "logique" de prendre parti pour le père et l'injustice des circonstances mais ce dernier profite tout de même de son statut pour enfreindre la loi, il finit même par comprendre que la situation va trop loin et lui échappe, sa fille se retourne même contre lui, du coup une bonne partie est aussi réservée à renouer leur relation. L'excellente idée de Mungiu vient du fait que le point de vue reste exclusivement du côté du père, l'événement fondateur (l'agression) n'est même pas montrée, la mise en scène fait des choix justes pour garder une ligne de conduite qui fonctionne très bien, et le film réussit même a être rocambolesque tout en préservant une grande part de réalisme, ce n'est jamais sensationnaliste (en terme de revanche punitive exacerbée). Et même si la fin apparait un peu comme un "tout ça pour ça" c'est aussi relatif à la simplicité du fonctionnement d'un scénario qui ne s'intéresse pas au dénouement, c'est tout ce qu'il raconte en sous-texte qui l'est (intéressant).
    Prenant.et surprenant.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 31 décembre 2019
    Dès les premières minutes, je me suis "endormie", lasse déjà de la longueur, la tristesse et la mollesse que prit la tournure de ce film.
    Outre le fait que la pauvreté et la violence sont bien présents et "mis en lumière" , je me suis ennuyée à mourir et ai pris mon courage à deux mains pour continuer la fin de ce calvaire.
    Mauvais parce qu'il n'y a pas de mouvement, les acteurs sont fades, sauf peut être le père qui impose un certain charisme mais je n'irais pas plus loin dans les compliments, à me demander: Quelle leçon du film doit-on en tirer ? Rien.
    Très déçue, je ne le conseille pas, sauf celui qui aime se "prendre la tête" devant un film.
    David B.
    David B.

    44 abonnés 565 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 avril 2017
    Les valeurs sont ce qu'il y a de plus précieux. Les oublier, les perdre et tout faut le camp. Une belle illustration mais bien trop lente et longue...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 avril 2017
    Adrian Titieni dans le rôle du médecin honnête mais désabusé et en instance de séparation de sa femme incarne parfaitement la nécessité de la compromission dès lors que le sort scolaire de sa fille passant le bac est en jeu. Une réussite.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 14 avril 2017
    Film qui avait le mérite de partir sur une problématique intéressante : corruption, description d'une société assez méconnue du grand public...
    Mais les défauts sont trop nombreux et gâchent le plaisir d'être devant un film.
    Essentiellement :
    - La répétition à outrance de la difficulté pour ce médecin de vivre en Roumanie. Mais là, le mieux aurait été de le filmer pour ne pas avoir à le faire répéter par tous les acteurs. Parce que franchement, le "héros" du film ne fait absolument pas pitié et si c'est cela la difficulté de vivre en Roumanie (il bosse 30 minutes par jour en moyenne sur le film, connaît toute la nomenklatura de sa ville, est redevable de moult services...) je connais plein d'Européen de l'Ouest (ancienne dénomination) qui voudraient bien prendre sa place. Mais peut être que le réalisateur ne conçoit que la vie occidentale que comme celle des acteurs et réalisateurs français subventionnés ...
    - Le scénario qui ressemble à celui d'un film "français" : des pistes qui ne débouchent sur rien (le viol...), des effets de manche (les cailloux et la peur ...) et une fin en eau de boudin.

    En fait, en y repensant, j'ai trouvé que tous les archétypes de Roumains présentés étaient fort sympathiques, et que le seul méprisable est celui qui cherche à faire réussir sa fille coûte que coûte, c'est à dire en gros lui donner les moyens de devenir mettons, ... assistante parlementaire en France.
    Je pense que lorsqu'on a si peu à dire sur la société et surtout si peu d'imagination on ne doit pas embêter les spectateurs et se mettre à chercher un vrai boulot. N'est pas Ken Loach qui veut. Il faut surtout en avoir les tripes.
    Barry.L
    Barry.L

    31 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 janvier 2017
    Auréolé à Cannes du prix de la mise en scène (ex-aequo avec ''Personnal Shopper''), ''Baccalauréat'' semble confirmer l'émergence d'un cinéma roumain. Salué par une grande partie de la presse, le film conforte Mungiu comme grand réalisateur dont la réputation a été établie par sa palme d'or ''4 mois, 3 semaines, 2 jours''. C'est en sachant tout ceci que je me rendais, le cœur plein d'espoir, au cinéma pour découvrir mon premier film roumain (il faut bien un début à tout). Et la déception est de taille.

    Pourtant l'idée de base est assez passionnante : Roméo Aldéa, médecin, vit dans une Roumanie morne et triste. En voyant ce qu'est ce pays, Roméo est prêt à tout pour voir sa fille, Eliza, excellente élève, quitter ce pays. C'est (presque) chose faite puisqu' Eliza, si elle parvient à obtenir 18/20, pourra intégrer une importante école étrangère. Mais un matin, en se rendant au lycée, Eliza est agressé, ce qui réduit ses chances d'obtenir la note requise. Roméo va devoir renoncer à ses principes dont l'honnêteté pour donner une chance à sa fille de partir. Dans le film, on trouve deux idées assez intrigantes : la première est celle de l'obsession du père qui veut à tout prix voir sa fille quitter la Roumanie. Roméo est capable de tout. Ce qui amène la deuxième idée : montrer un homme intègre et honnête basculer dans une forme de corruption et renoncer à sa morale dans le but de sauver sa fille. Mais la manière de traiter le sujet est plus importante que le sujet en lui-même.

    Les gros problèmes du film se situent au niveau du scénario et de la réalisation. Côté scénario, le didactisme plane trop souvent sur le film de Mungiu qui finit par être franchement théorique. Certains critiques ont parlé de théorème et d'implacabilité, ce qui n'est pas faux. Sans cesse on a la désagréable impression de recevoir une leçon, sans cesse Mungiu théorise, jamais le film est incarné. En fait la scène d'ouverture résume bien ma pensée : une pierre fracasse la fenêtre du salon. On devine évidemment (car ce n'est pas vraiment finaud) que ce petit incident annonce les malheurs à venir. Le film traite aussi de la corruption : on espérait un traitement original. Et non, la corruption en Roumanie se déroule de la même manière que partout ailleurs (on use de sous-entendus, on parle de ''services''...). Ajoutez à cela une totale absence d'humour qui aurait été la bienvenue pour faire passer la tisane du drame. Un humour qui avait au moins le mérite d'exister dans le palmé d'or ''Moi Daniel Blake'' (Ken Loach) ce qui compensait la lourdeur du drame. Pas ici, l'auteur se prend terriblement au sérieux. Mais le pire reste encore ce qui fut précisément salué à Cannes : la mise en scène. Certes, il est impossible d'apporter un jugement définitif sur la qualité filmique de ''Baccalauréat'' (qui plaît aux critiques) mais je dois reconnaître ma répugnance à voir cette caméra à l'épaule, toujours tremblotante, jamais stable. Ce procédé finit par fatiguer le spectateur et on serait tenté de le qualifier de brouillon et de laid. Comment expliquer ce prix de la mise en scène ? Soit (ce qui est mon cas) on rejette cette façon de filmer, soit on est captivé par les mouvements (volontairement) incertains. De toute façon, le film ne méritait pas ce prix car cette manière de filmer est aujourd'hui un parti pris banal (merci les Frères Dardenne). Souvenons nous du prix de la mise en scène à Cannes en 2015 : ''The Assassin''. Si le film n'était pas un chef-d'oeuvre de Hou Hsiao-Hsien, il n'en restait pas moins sublime du point de vue de la réalisation.

    Confirmant ce que je craignais (que Cannes privilégie le politique au cinéma) ''Baccalauréat'' est marqué par son didactisme et sa faiblesse (laideur?) de mise en scène. Au fond, quand on sort de la salle de cinéma, on se rend compte à quel point tout ceci est banal et si peu original. Or, on devrait être plus surpris en découvrant ce monde roumain, gris et déprimant. Surpris comme je le fus en découvrant ''Le Décalogue'' de Kieslowski (1988). L'histoire du film de Mungiu aurait très bien pu rejoindre les contes moraux du réalisateur polonais.
    mat niro
    mat niro

    360 abonnés 1 840 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 janvier 2017
    Produit par les frères Dardenne, ce film roumain dresse un état des lieux assez sombre de ce pays actuellement. On retrouve ici le récit d'un père de famille revenu exercer la médecine dans son pays après la chute du communisme et prêt à tout pour envoyer sa fille étudier en Angleterre après l'obtention de son baccalauréat. C'est ce papa (Adrian Titieni) qui est bien l'axe central du film après l'agression de sa fille. Le réalisateur nous montre la corruption qui règne dans la Roumanie actuelle tout en excusant les petites magouilles d'un père aimant et désirant un avenir meilleur pour sa fille. On peut regretter néanmoins certains passages du film qui restent en suspens comme le rôle du petit ami dans l'agression ou même le fait de se faire caillasser sans explication. Cela reste une belle chronique émouvante de la société roumaine quand même.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 14 janvier 2017
    Un sujet passionnant : peut-on rester honnête quand personne ne l'est ? Et quel est le prix à payer ? Le scénario est intelligent, les comédiens formidables, la réalisation sobre… Quel beau cas de conscience. Etre prêt à payer le prix de l'honnêteté, certes, mais quand il s'agit de ses enfants ? Le paradoxe, c'est que pour fuir ce pays où tout n'est que copinage et magouille, il n'y a pas d'autre choix que d'y avoir recours. Magnifique.
    Roger O.
    Roger O.

    13 abonnés 35 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 janvier 2017
    En Roumanie, la pratique du tiers-temps (1/3 de temps supplémentaire par rapport à celui imparti à tous pour l'épreuve) accordé aux candidat(e)s au bac présentant un handicap physique permanent ou momentané n'existe pas. La jeune Eliza a été agressée la veille de l'examen et, blessée, il lui est impossible d'écrire à la vitesse qui lui permettrait de terminer son devoir correctement. Or, elle a absolument besoin de son bac pour obtenir une bourse d'études dans de prestigieuses universités anglaises où elle a été admise grâce à ses excellents résultats au lycée. Comment décrocher son bac avec une moyenne supérieure à 18/20 alors que l'on est dans l'incapacité accidentelle de rendre une copie réellement satisfaisante?
    Voilà l'enjeu du dernier film de Cristian Mungiu, le réalisateur de 4 mois, 3 semaines et 2 jours et d' Au-delà des collines: Romeo, le père d'Eliza, va tout faire pour permettre à sa fille d'obtenir ce précieux passeport qui permettrait de quitter un pays dans lequel il avait, un moment, placé tous ses espoirs mais où ne règne plus maintenant qu'une corruption généralisée, banalisée.
    La famille vit dans un pauvre appartement d'une cité sordide où, pour des raisons obscures, les vitres des fenêtres sont régulièrement brisées. En veut-on à ce médecin et pourquoi? Lui semble persuadé qu'il est suivi, menacé.
    Le policier auprès de qui Romeo va porter plainte à propos de l'agression de sa fille lui conseille de s'adresser à un personnage influent qui a besoin d'un rein : le médecin pourrait sans doute placer son dossier au-dessus de la pile des candidats à la greffe. Au cours de ses démarches, Romeo va rencontrer le responsable du centre d'examen qui se propose de désanonymer par un signe la copie d'Eliza afin que le correcteur la repère et la surévalue. 
    Toutes ces opérations apparaissent aux yeux des protagonistes comme des services rendus, des gestes de bienveillance auxquels on répond par d'autres gestes de bienveillance. Nulle volonté de nuire; au contraire, le désir de faire plaisir en échange d'un cadeau à venir ou déjà offert.  Un rein contre une bonne note.
    Il faut ajouter que Romeo a une maîtresse, que celle-ci a un enfant mutique, qu'un des personnages transvase d'un bocal à l'autre les billes qui représentent les jours vécus et ceux qui lui restent à vivre, que le père soupçonne un moment le petit ami de sa fille d'avoir assisté à l'agression d'Eliza et de ne pas avoir réagi, qu'un chien est heurté par une voiture, etc, etc. A un moment, on a l'impression que la barque est un peu trop chargée et que la volonté de démonstration finit par se retourner contre le désir de peindre une humanité engluée dans une société pourrie. Sans mettre en doute l'authenticité des faits décrits, on peut éprouver un certain ennui à voir s'accumuler sur les personnages une telle somme de malheurs. La mise en scène, récompensée à Cannes, accentue l'impression d'étouffement désespéré, par une suite de longs plans séquences où les acteurs sont systématiquement filmés de profil. Il est alors difficile de s'intéresser vraiment à des personnages dont on ne capte pas le regard.
    Restent des questions intéressantes: quand s'arrête la volonté d'être solidaire de son prochain et quand débute la corruption? où se situe la frontière entre la manipulation acceptable entre êtres humains et le délit? Eliza n'a-t-elle pas fini par obtenir du temps supplémentaire en pleurant devant son examinateur?
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top