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gimliamideselfes
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3,0
Publiée le 16 novembre 2014
J'aime le cinéma de Rouch, ou du moins dans ce cas là, j'aime le principe. Suivre ainsi des jeunes gens qui vont "partir à l'aventure" et revenir les images plein la tête en conquérants. Je pense que je dois être autant fasciné que Rouch par l'Afrique, ses cultures, ses habitants... Je trouve que Rouch sait filmer des réalités sociales sans tomber dans la caricature.
Mais là ça ne prend que moyennement... En fait j'aime lorsque Rouch fait la voix off, mais dès que ce sont les deux noirs qui parlent, ça devient tellement n'importe quoi... Déjà les commentaires sont tellement moins pertinents (alors oui, ça fait évocations, pensées, carnet de voyage), mais surtout elles sont usantes et incompréhensibles. Parfois je n'arrivais même pas à distinguer s'ils parlaient en français ou non. Et du coup on a cette logorrhée, le type qui ne veut pas juste se taire pour que l'on puisse voir les images magnifiques de l'Afrique... Parce que franchement ce que pense le type sur les peuples qui vivent nus, je m'en fous totalement pour être franc.
Franchement j'ai à plusieurs reprises été à deux doigts de couper le son.
Pourquoi mettre ça franchement ? J'avoue que ça me dépasse, je ne vois même pas que ça apporte (je comprends ce que ça aurait pu apporter si ça avait été bien fait). Et la qualité sonore est juste infecte (et ça ne vient pas de ma copie, qui était dotée d'une image magnifique).
Du coup je suis totalement mitigé. D'un côté j'aime le sujet, la réflexion de Rouch, le voyage... Mais de l'autre, ce voyage je l'ai fait avec des gens qui ne voulaient pas se taire et qui hurlaient dans les aigus tout le temps...
C’est un road movie. Nous sommes en 1954 ; trois amis, Lam, un berger peul, Illo, un pêcheur, et Damouré un élégant cavalier, un peu frimeur, un peu coureur et parfois écrivain public, nous emmènent du Niger, leur pays, vers la Gold Coast (le Ghana) où ils espèrent, comme beaucoup d’autres, gagner un peu d’argent avant de revenir pour la prochaine saison des pluies. Les préparatifs du périple, le voyage, leurs petits boulots sur place et leur retour sont montrés et commentés avec drôlerie, mais aussi avec la précision d’un documentaire.
Chacun des trois personnages, qui suivent la route habituelle des migrations saisonnières, porte un regard aigu, curieux, parfois amusé ou charmé sur les habitudes des populations qu’ils rencontrent.
C’est frais, crédible et très amusant. L’intérêt du film est rehaussé par la valeur historique des images, par référence à ce que sont devenus les paysages urbains ou économiques de la région.
Les tribulations d’émigrés nigériens en Gold Coast (Ghana actuel). Le film appuie un peu fort sur la naïveté pittoresque. Mais c’est aussi un très bon moyen d’évoquer en passant, avec humour, les réalités dérangeantes (pillage colonial, corruption, etc…) qui ne sont pas occultées. Autrement on en a plein la vue, c’est très vivant, passionnant, instructif. Que demander de plus à un documentaire ? Les réalités montrées ont dû beaucoup changer (le film date de 1967), le style du film, lui, n’a rien de démodé.
Ce film de Jean Rouch est expérimental et a en partie inspiré la Nouvelle Vague et on comprend pourquoi. Ce n’est plus à Jean Roch de faire la voix off mais aux protagonistes qui commentent leurs actions. Les images de Jean Rouch sont formidables. A travers un cinéma direct, il nous fait découvrir les rites, mythes et vies de jeunes Ghanéens tentant de chercher la gloire et l’argent.