Attention, ce biopic sur Dario Moreno comporte quelques invraisemblances que nous pardonnerons allègrement au nom de tous les amateurs du vrai cinéma français, je veux parler de celui de Marguerite Duras. Le rôle du chanteur est tenu par une comédienne qui, heureusement, a pris quelques cours de rattrapage avec Carla Bruni, ce qui donne à son interprétation un caractère audacieux, reprenant les codes de la musique répétitive de Steve Reich et les articulations hésitantes de Mireille, celle du petit conservatoire. Le rôle du mentor est interprété par la doublure de Bloofeld dans "Opération Tonnerre", mais sans le masque ni les palmes. Les décors ont été loués par l'entreprise Fleury Michon qui connait actuellement quelques difficultés d'approvisionnement en feuille de laurier-sauce et en liquidités. Et du coup, ça sent le pâté, c'est même précisé dans les dialogues. En fait, tout le film sent le pâté. Sinon, ça s'annonce comme un film belge, mais c'est impossible. Aucun film belge n'est aussi vide. La bande originale est composée d'un seul titre un peu stupide répété à l'écœurement, mais cette fois, Alexandre Desplat n'y est pour rien. Le consultant musique du film était chargé de faire quelques recherches sur les Village People pour l'authenticité, vu le sujet traité autour de la variété pendant les années disco, mais il a bloqué sur une version pirate d'India Song par Klaus Nomi. Et finalement, les Village People, c'était pas mal, avec le recul (et pas de blagues homophobes, s'il vous plait). Sinon, le présentateur de "The Voice" version Ortf est joué par la doublure de Garcimore, mais c'est pas non plus le top de la dérision ni du second degré. Sinon ils boivent pour se souvenir. Du coup, c'est le titre du film. Mais ils se souviennent pas. Y'en a qui se ramassent des pelles, les souvenirs et les regrets aussi. En gros, ça m'a pas plu, mais pas du tout.