Surprenant. Personnellement, étant resté sur leur dernier film "Ne vivons plus comme des esclaves", et bien que j'avais pu lire les divers retours faits lors des précédentes projections, je ne m'attendais pas du tout à un film qui laisse autant place à l'image, à la musique, à la poésie, et au silence de la nature si peuplé. Tout ceci nous plonge dans un état de réceptivité propice à la contemplation.
Contemplation de la beauté des paysages grecs et espagnols, beautés des visages, des enfants, des jeunes, et des visages burinés par l'âge mais rayonnants (je pense surtout à ce vieux crétois qui dit, vers la fin du film, (je cite de mémoire) "plutôt mourir que ne pas vivre libre" le poing levé et les yeux brillants (il m'a ému aux larmes).
Contemplation de la beauté d'actions collectives de luttes, comme la reconstruction par tous les gens du quartier d'un squat détruit la veille par la police à Barcelone, où même les enfants s'y sont mis.
Contemplation de la dureté de la lutte, quand la police vient déloger des familles entières de logements abandonnés de longue date et que ces familles occupaient faute de mieux, ayant été expulsées du logement qu'elles avaient acheté alors que le crédit immobilier aux particuliers était à un prix défiant toute concurrence.
Contemplation de scène de lutte dans les rues d'Athènes et d'ailleurs, où manifestants déterminés affrontent des forces de l'ordre bien mieux équipées, dans une lutte d'une totale asymétrie qui, finalement, n'en donne que plus de détermination à la lutte.
Contemplation des traces historiques de toutes ses luttes laissées sur les murs, sous forme de graffitis ou de slogans d'une pertinences à laisser sur le bas côté le mieux formé des communicants.
Le film est lent mais passe très vite.
A voir d'urgence !