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Un visiteur
5,0
Publiée le 25 mars 2020
spoiler: Viva est un film exceptionnel sans pathos qui montre la dure réalité de l’existence d’une communauté où l’on découvre combien la solidarité existe jour après jour. Quand on ignore tout de ce milieu et en plus dans un pays « La Havane » qui subit l’embargo et la dictature américains ce film nous fait découvrir combien la lutte pour survivre est un combat perpétuel mais où combien l’amitié et le communautarisme sont essentiels. Le protagoniste du film est un jeune cubain qui veut réaliser son rêve : monter sur scène pour chanter habillé en grande diva des années 60 dans un cabaret de transformisme mais avant qu’on lui donne sa chance il vit de peu de prostitution occasionnelle, de la générosité d’une mamie bienveillante en contrepartie d’une mise en plie etc.
Original, courageux et particulièrement sincère ce drame cubain filmé par un irlandais est à voir par tous les cinéphiles curieux de tout. Sa première qualité réside dans le talent de ses acteurs pas toujours bien dirigés mais qui jouent toujours juste. Sa deuxième qualité est son coté documentaire, rare comme tous les films tournés à La Havane (ici en partie). Sa troisième qualité est émotionnelle grâce à un crescendo que l’on n’attend pas forcement ( les 20 dernières minutes semblant touchées par la grâce du cinéma). La vulgarité s’attenue, la beauté des sentiments s’épanouie et les personnages deviennent alors sympathiques par leur fraternité. Son gros défaut étant sa mise en scène, fort laide la première heure, emplie de mauvais cadrages, d’écrans trop larges et débordant de détails inutiles. Enfin, une camera beaucoup trop portée en bougeant qui rappelle les films d'horreur.
C'est dommage qu'un si beau pitch ne soit pas réussi. Viva est un film lumineux qui revendique le monde drag des zones marginales, monde si peu accepté par le public général. Voici la vraie valeur du film: les chansons oubliées, les play-backs sur scène, les tenues incroyables. Le drag c'est une des expressions artistiques le plus sous-estimées à cause des préjugés sociaux: Non seulement doit-il faire face à l'homophobie, mais aussi à l'élitisme et la manque d'intérêt générale par ce type de spectacle.
Un récit uniquement focalisé sur cet art, aurait été marquant, dans le style des documentaires Paris is burning ou Cuchillo de palo. Cependant, ni le réalisateur ni le scénariste semblent faire confiance au matériel qu'ils traitent; je juge en regardant le personnage du père, qui suppose une relation avec son fils pas très naturelle, qui évolue de façon trop brusque et qui ne fait qu'interrompre le récit de rêveries et luxe des drags au cabaret.
Je crois fermement qu'on doit la réconciliation avec le père disparu à une intention d'introduire des valeurs traditionnels pour qu'une grande partie du public puisse sympathiser avec les travestis. Un constat qui trahisse le propos du film et le sens commun des spectateurs un minimum civilisés. Est-ce qu'on aurait pas pitié de Viva sans connaitre l'histoire de son père? On doit se réjouir de l'acceptation d'un travesti de la part d'un tel personnage? Ce dernier cas suppose valoriser plus favorablement la morale d'un criminel face à celle de quelqu'un qui n'essaye que de s'exprimer de la façon artistique la plus immédiate possible. Cet inégalité devient une aberration.
Le film démarre bien grâce à ses scènes de performances jusqu'à qu'on découvre que ceci n'est pas le sujet du scénario. Viva devient un chien battu qui résiste chaque coup sans qu'on voit l'intérêt ni la raison des sentiments qui nourrissent les espoirs envers un inconnu. Chaque fois que le réalisateur essaye de développer, sans succès, cette relation, j'ai l'impression qu'on me coupe la continuité du deuxième récit, celui d'un spectacle qui déborde du sentiment et de l'authenticité.
C'est là où le film brille. La fraternité entre drags aurait dû être mieux développée aussi. Focaliser sur la famille comme institution ne provoque que la plaisance d'un public intolérant qui regarde la protagoniste dès la condescendance, style Dheepan l'année dernière, une Palme d'Or catastrophique. On ne devrait plus accepter un tel but. Les spectateurs moins tolérants devraient être secoués face à une réalité crue, sans sentimentalisme ni coup d'effet, comme ils ont fait ces dernières décennies des cinéastes underground beaucoup plus osés et transcendants.
Très beau film qui nous transporte dans les quartiers pauvres de la Havane et les cabarets de Drag-queens. La ville et ses habitants sont superbement filmés favorisant une immersion totale dans l'ambiance locale. L'histoire, sans véritable rebondissement, bénéficie d'une interprétation remarquable, Les retrouvailles entre le fils et le pères sont bien rendues, Pas de grandes surprises mais tous les acteurs sont excellents et très convaincants , ils créent une réelle émotion chez le spectateur. Le jeune acteur, Héctor Medina, est tout particulièrement époustouflant dans le rôle de Jesùs. A voir absolument.
Un film très beau, brut et sans fioriture, très humaniste et humain. Les cadrages sont beaux, les éclairages doux et très bien réalisés. Tantôt filmés à main levée, tantôt en fixe. Plein de réalisme. Je me suis laissé embarquer par le scénario. On entre vraiment dans la de ce jeune et de son père, les deux jouant divinement bien, à l'état brut. Pour moi c'est le coup de coeur de ce mois-ci !
Film magnifique et poignant, bien au delà d'une simple histoire du désir de se travestir d'un jeune homme. C'est avant tout une magnifique histoire d'un père et son fils, merveilleusement interprété, sans aucun cliché. Un film salutaire
VIVA est une comédie dramatique relativement réussie, portée par un acteur (Hector Valdes) d'une grâce remarquable. L'histoire est cependant alourdie par la place excessive donnée au traitement de la relation tissée entre le personnage central, Jesus (un peu trop tristounet) et son père (Jorge Perugorria, crédible en bourru alcoolique); de fait, l'affirmation de Jesus en drag-drama-queen de cabaret reste trop longtemps mise à l'écart, tributaire qu'elle est de ce rapport lourd à démêler. On retiendra le personnage de Mama, incarné par un Luis Alberto Garcia littéralement impressionnant. Ce petit film plaisant s'avère cohérent mais il suit un scénario pour le moins attendu et fait preuve de retenue là où on aurait pu attendre plus de spectacle et d'éclat. Malgré une certaine tendance au misérabilisme, VIVA n'en reste pas moins une belle comédie, émouvante et quelquefois émotionnellement intense, sise dans un La Havane certes délabré mais authentique.
Très beau film sensible, juste sans jamais tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Belles images d'un Le Havane loin des cartes postales. Très belle direction d'acteurs tout en finesse et en émotions. Je suis sorti la gorge nouée, c'est rare.
Très bon film à voir sans hésitation ! Bravo aux acteurs et bien sûr au metteur en scène, à tous... j'ai adoré la tendresse, la finesse, l'élégance, oui j'écris élégance... mille mercis
Un réalisateur irlandais, la cinquantaine, éclectique, qui tourne pour la première fois à Cuba. Toutes les chances pour que Viva soit rempli de mécaniques américaines des années 50, de matrones fumant des puros gros comme le bras et de baraques délabrées le long du Malecon. Tout faux, le film de Paddy Breathnach est l'un des plus honnêtes qu'il ait été donné de voir sur la réalité cubaine même si le scénario, en lui-même, n'ait rien de furieusement original y compris dans son avancée inéluctable vers l'espoir, ténu, et la tolérance dans le vivre ensemble. Débarrassé de tout pittoresque, Viva s'enracine pourtant au fil des minutes et la relation filiale, grand sujet du film, avec le combat contre les archétypes du macho latino, peut se développer dans un contexte bien cerné et une atmosphère qui sonne vrai. Qui plus est, les chansons cubaines, d'une tristesse à mourir, créent une dramaturgie supplémentaire au sein d'un cabaret transformiste où les numéros en viennent à exacerber la vie et l'amour de façon poignante. L'interprétation de l'acteur principal, dans un quasi double rôle, est stupéfiante.
Film d'une beauté incroyable. Toutes les thématiques abordées (le travestissement, la relation père-fils, la recherche d'identité...) sont traitées avec une justesse incroyable, sans céder à la caricature. Le jeu d'acteur, la photographie, les dialogues... tout dans ce film frôle la perfection et nous entraine dans une histoire poétique et bouleversante. Un film à voir absolument.