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Un visiteur
4,0
Publiée le 16 juillet 2016
Ah des sujets intéressants et originaux. Alors que le cinéma français se repose sur ses lauriers, sur ses structures traditionnelles voire machistes...le cinéma hispanophone, lui, met les pieds dans le plats dans la modernité. Certes les cabarets de travestis resteront confidentiels, pour ne pas dire marginaux. Mais traiter de ce sujet, et de plein d'autres de manière si belle, relève en tout cas pour moi de l'expression d'un sujet qui ne s'enterre pas dans l'obscurantisme. C'est le beau reflet des réflexions de sociétés qui, bien que traditionnellement plus machistes que les nôtres, ose parler d'acceptation et d'amour. Un petit bémol : la temporalité de ce film est trop rapide. L'évolution des personnages est malheureusement rendu factice à cause de cela. spoiler: Le plus dommage reste le changement d'avis de ce père macho qui accepte la vocation de son fils, jusqu'à aller le voir sur scène ...un processus qui prend le plus souvent des mois, voire des années.
Le réalisateur irlandais filme les quartiers défavorisés de La Havane, et la vie quotidienne de ses habitants avec une belle élégance. L'opposition avec les endroits plus avenants réservés aux étrangers, dans de très brefs passages, n'en seront que plus violents. "Beaucoup de gens sont contraints de faire des choses qu’ils ne feraient pas en temps normal. Des gens, qui d’ordinaire ne se tourneraient pas vers la prostitution, y sont conduits parce que la vie est dure, qu’il est très difficile de subvenir à ses besoins et que c’est parfois la seule solution." A déclaré le réalisateur. Dans un triste cabaret pour transformistes, les querelles et les rivalités sont nombreuses. Au milieu de d'un océan de tristesse et d'une grande solitude, les vieilles chansons d'amour résonnent comme autant de cris de détresse. L'attention et l'entraide n'en sont pas mois absentes. Le principal protagoniste y trouvera une famille. La grande réussite du film repose essentiellement sur l'excellente interprétation du jeune Héctor Medina dans le rôle de Jesús, qui se battra pour atteindre son but, devenir Viva. Il est à la fois d'un naturel déconcertant, d'une innocence touchante, d'une profonde sensibilité et d'une indiscutable volonté. D'un incroyable charisme, aussi. Son seul regard bouleverse.
L'ambiance cubaine très réussie, la relation père fils tout en finesse et en émotion qui se joue tout au long du film, le jeu exceptionnel du jeune Jorge Perrugoria, sa sensibilité à fleur de peau, sa mélancolie qui irradient le film.
Il y a certaines lourdeurs, comme cette alternative entre méchants machos et gentils travestis, ceci dit cela en aucun cas ne ternit la grande qualité de ce film irlandais/cubain.
La Havane, de nos temps. Jesùs est un jeune comme les autres ou presque comme les autres cubains, il se promène en ville, mange des glaces avec le peu d'argent qu'il gagne, et surtout, il coiffe les perruques de travestis qui se donnent en spectacle dans un cabaret. Le hasard veut qu'il lui soit offert la possibilité d'intégrer la troupe comme chanteur travesti, en même temps que son père réapparaît dans sa vie, après des années de disparition en prison. "Viva" est un film juste sublime, un petit bijou d'humanité, à la fois drôle, sensible, et pudique. Le réalisateur ne verse jamais dans le misérabilisme ou le pathos. Il filme avec soin et dignité des personnages défaits par la vie, la pauvreté, en recherche d'eux-mêmes, sans jamais les juger. Hector Medina Valdès porte avec brio ce personnage de jeune homosexuel, décidé à faire de sa vie qu'il entend ce qu'elle doit être. Le réalisateur regarde son jeune héros au plus près du visage, du corps, filmant ainsi sa lente mais certaine progression dans le travestisme. La beauté guide ces yeux-là, parfois défigurés par des larmes. Plus qu'un film sur l'identité sexuelle, "Viva" est un magnifique récit sur la paternité et la réconciliation amoureuse. Il faut se laisser guider par ce conte à la photographie lumineuse, et cette musique qui continuera de hanter le spectateur une fois sorti de la salle.
Les séquences de « chant » sont d’une intensité épatante. (...) Malgré de nombreuses situations et scènes convenues, l’interprétation emporte l’adhésion et finit par émouvoir.
J'ai trouvé le film lui-même moyen car les thèmes abordés ne sont pas nouveaux et leur traitement pas nouveau non plus. En revanche, il reste surtout de ce film le personnage principal, Jesus/Viva, dont le naturel, l'humanité et la pureté sont époustouflants. Ce ne sont pas ses numéros de cabaret que l'on retient, c'est tout l'être de ce garçon à la sensibilité et à la bonté si évidentes que l'émotion vous gagne, pendant le film, mais surtout après, une fois sorti. J'avais une boule dans la gorge en repensant à Jesus/Viva. On découvre également la vie quotidienne à Cuba et la pauvreté qui y règne. Le film lui-même a cependant des moments forts, là encore pas où on en attendait (je trouve les scènes père-fils moyennes) mais par exemple, lorsque Jesus/Viva se sent perdu et ne sait plus que faire, le spectateur ressent lui aussi ce sentiment d'impuissance. Et finalement, le film marque par son personnage principal qui reste son atout majeur.
L'histoire est classique, et elle n'est pas renouvelée avec assez d'originalité dans ce film pour réussir à dégager énormément d'émotions, sauf pour la fin, qui s'intensifie par rapport au reste. "Viva" reste quand-même très plaisant grâce à son cadre très bien exploité. On est plongé dans un Cuba torride, magnifique à observer, avec ses quartiers pleins de charme visibles depuis les toits, et ses couleurs chaudes bien mises en valeur par la photographie du film. Les personnages sont aussi très intéressants grâce à leur charisme, même s'ils sont bien rangés dans leurs cases respectives (sans aller jusqu'à être caricaturales). Certains dialogues sont également assez forts et bien élaborés. Mais ce film en perd surtout à cause de son gros manque de rythme, surtout vers le milieu, où on est à la limite de l'ennui. C'est dommage, car l'atmosphère créée rendait ce film très prometteur, mais il est au final assez inégal.
A La Havane, un jeune homme gagne sa vie en coiffant de vieilles dames et en entretenant des perruques pour un cabaret où travaillent des travestis et dans lequel il aimerait lui-même se produire. Son quotidien est bouleversé lorsque son père, qu'il n'avait pas vu depuis qu'il avait 3 ans, revient soudainement s'installer chez lui. Au-delà de la représentation du milieu des travestis à Cuba, ce film aborde principalement la relation entre père et fils, ainsi que la manière dont des liens peuvent se tisser lorsqu'ils ne se sont quasiment pas connus et sont très différents. Bien que cela se fasse progressivement, j'ai trouvé l'évolution des rapports entre le protagoniste et son père spoiler: plutôt optimiste étant donné le profil de ce dernier, mais c'est finalement plaisant dans ce type de récit car cela donne un côté plus détendu à un sujet austère . La dureté du quotidien pour les homosexuels issus de milieux modestes est aussi montrée avec le côté glauque que cela implique, spoiler: notamment dans les scènes de prostitution et à l'opposé, une certaine solidarité entre les travestis et plus généralement la communauté homosexuelle est mise en avant.
"viva" présélectionné pour la sélection finale pour les oscars est un joli mélo sur l'histoire d'amour entre un père et son fils que tout oppose. les paysages de Cuba est sublime, mention spéciale aussi à la bande sonore qui parfois prend au trip dans ce milieu si fascinant qui est celui des transformistes avec une belle morale que "viva" véhicule qui est : croire en ses rêves car un jour ils deviendrons réalité.
Le réalisateur Paddy Breathnach se retrouve là où on ne l’attend (vraiment) pas… Après une comédie dans le milieu de la coiffure et un film d’horreur à base de champignons hallucinogènes, le voilà à la tête d’une chronique cubaine douce et tendre sur un jeune gay qui se rêve chanteur de cabaret à La Havane. Produit par Benicio del Toro, ce joli film est un coup de cœur qui surprend par la densité de son propos sous des allures de film de niche à destination du public gay. A y regarder de plus près « Viva » parle autant (si ce n’est plus) d’un amour filial entre un père qui sort de prison et son fils qu’il n’a pas connu. La vignette du cabaret gay sert juste de bel écrin à cette histoire touchante qui nous prend aux tripes.
Et quel écrin ! Les scènes de chant dans ce cabaret miteux sont simples et réussies, portées par acteurs travestis loin de tous clichés et chantant en play-back un répertoire savoureux. Leurs échanges sont drôles et le jeune Jorge Perrugoria est une vraie révélation, incarnant un jeune gay éloigné des sempiternelles caricatures propres à ce type de productions. Drapant son film de scènes sublimes, le metteur en scène s’éloigne avec grâce du tout-venant de la production indépendante grâce à de très beaux plans comme celui de ce vieux travesti répétant avec conviction son passage sur scène sur « Ave Maria ». Majestueux et empli de grâce. Une réalisation soignée qui met en valeur ce décor peu vu au cinéma qu’est la capitale cubaine.
Il est rare, en effet, de voir cette ville et ce pays filmé pour le cinéma. Et « Viva » nous faire découvrir La Havane interlope, celle loin des lieux touristiques. Une ville colorée, vivante et filmée avec amour. On n’est pas face à un chef-d’œuvre mais devant un film qui vous charme par petites touches. Une relation entre un père et son fils qui apprennent à s’apprivoiser crescendo, tout comme l’émotion qui nous étreint de plus en plus, au fur et à mesure qu’ils apprennent à s’aimer. Une belle découverte que ce joli film qui ne cesse de nous emporter par sa simplicité et la ferveur avec laquelle il s’empare des sujets qu’il dépeint. On est émus et on se souviendra de Viva !
« Viva » aurait dû nous procurer une multitude de sensations mais certainement pas nous décevoir. C’est pourtant le cas. À l’exception de la scène finale, l’émotion a du mal à émerger. Les mésaventures affectives de Jésus se suivent et se ressemblent mais jamais elles ne parviennent à créer la moindre empathie à son égard.