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Xavier B.
17 abonnés
283 critiques
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4,0
Publiée le 18 janvier 2018
En France, le titre du film est ''Maintenant ils peuvent venir'' Un document très fort sur une période particulièrement sombre de l’histoire de l’Algérie. Un film aussi très réaliste sur la société algérienne, notamment sur ses intellectuels de gauche. Nous sommes à Alger, à la fin des années 1980 ; le socialisme est un rêve ancien qui finit de partir en miettes et les barbus du FIS sont de plus en plus pesants. Nouredine, un cadre d’une entreprise d’Etat subit ce qui est d’abord une aggravation de la déconfiture économique ; il subit aussi la décomposition de son couple, avec le départ pour la France de sa compagne, puis la volonté despotique de sa mère qui le marie avec la jolie Yasmina. (Rachida Brakni
Le film nous plonge dans la vie de cette famille et de ses amis, intellos de gauche. C’est à travers leurs yeux que nous voyons, de façon très intime, la montée progressive de la terreur avec, après l’éviction du FIS par l’armée, le retour des islamistes d’Afghanistan. Avec sobriété et peu de scènes violentes, Salem Brahimi parvient à nous faire ressentir avec réalisme la menace permanente de la sauvagerie telle qu’elle était subie par la population. Amazigh Kateb incarne parfaitement un Nouredine qui, loin d’être un héros, fait dans un monde chaotique, tout ce qu’il peut pour protéger les siens. Seul bémol, la chute qui se veut sans doute symbolique... Maintenant ils peuvent venir gardera une grande valeur historique.
Le film conduit aussi à relativiser la notion de terrorisme…
Maintenant ils peuvent venir est aussi un livre, de Arezki Mellal (Actes Sud) que le film donne envie de lire.
Un coup de poing. Du grand cinéma. Et pourtant j'y suis allé en trainant les pieds, entrainé par des amis lors d'un voyage professionnel à Abu Dhabi. Petit à petit on découvre l'Algérie de l'époque du terrorisme dans les années 90. Une période qu'on avairt presque oublié et qui rappelle que d'autres avant nous ont du faire face à la terreur. Film très maîtrisé, entre finesse et coups de stress. Entre douceur et pression. Chapeau à la direction d'acteurs d'une force inouie et à la fois d'une immense retenue. Surtout Rachida Brakni. Et aussi le personnage principal (je ne connais pas le nom de l'acteur algérien). Et quelques séquences magistrales qui font sentir au spectateur toute la pression de la peur, de la terreur sans jamais trop en montrer. Je me répète: la maitrise et la retenue. Et la fin que je ne veux pas spoiler mais qui m'a mis K.O. J'ai voulu acheter le DVD en revenant, mais apparemment le film n'est pas encore sorti. J'y retournerai quand il sort! A voir absolument.
La guerre civile d'Algérie à travers les yeux de Nouredine où l'on suit sa vie, de 1989 à 1998, avec la montée progressive petit à petit sans vraiment comprendre pourquoi d'un islamisme radical avec un climat d'insécurité qui ira crescendo, de divers pressions quotidiennes jusqu’à l'horreur des massacres...qui fera 200 000 morts.
Tout semble très juste, les interpretations et reconstitutions, ni trop dans l’émotion ni trop distant du spectateur, un film intéressant et malheureusement dans l'air du temps, le réalisateur Salem Brahimi présent au festival international du film d'Histoire cita à raison Antonio Gramsci: " Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres"