Samir Guesmi retrouve la regrettée réalisatrice islandaise qui le dirigeait ici pour la 2ème fois après Queen of Montreuil, dans lequel il donnait déjà la réplique à sa partenaire de L'Effet aquatique, Florence Loiret-Caille.
Dès le commencement de l'écriture, Solveig Anspach et son coscénariste Jean-Luc Gaget voulaient donner forme à une histoire transportant le spectateur d’un monde aquatique domestique (la piscine de Montreuil) à un monde aquatique sauvage (les sources chaudes islandaises) pour souligner le passage à l’état amoureux des deux héros.
Au moment de l'écriture, Solveig Anspach et Jean-Luc Gaget sont tombés amoureux de Deep End de Jerzy Skolimowski (1970) et la première explique que ce film a été l'élément déclencheur pour L'Effet aquatique :
"Il se passe dans une piscine et nous parle du trouble qu’on peut ressentir dans ces endroits « aquatiques ». C’est ce trouble très spécifique que nous avons voulu explorer ici. Car une piscine est un lieu très particulier, apparemment hors du temps, qui met en présence des populations diverses aux motivations parfois énigmatiques. Moiteur libidinale, humidité pénétrante, sols glissants, torpeur indicible, rituels immuables, la piscine a sur certains des effets insolites. On y vient principalement pour nager, c’est une idée répandue, mais on y croise aussi d’autres desseins plus inavouables. Une piscine est un lieu hautement démocratique car les signes d’appartenances sociales ou religieuses ont disparu sous les maillots de bain moulants. Elle n’en reste pas moins un endroit où les luttes de pouvoir s’expriment sans fards, et où le monde moderne émet un écho singulier. En suivant nos deux personnages et leur quête éperdument amoureuse, nous voulions aussi dresser le portrait d’une tribu étrange, familière et souvent cocasse, celles des maîtres-nageurs."
Solveig Anspach voulait faire un film combinant burlesque et comédie romantique, en harmonisant ces deux « sources » d’inspiration souvent contradictoires. "La comédie est un long parcours semé de doutes, car un ou deux ans séparent le moment où l’on écrit une scène, et celui où le public dans la salle réagit, ou pas, à cette scène une fois tournée. Cette expérience, même si elle ne doit pas s‘ériger en système, m’a permis de mieux juger du bon équilibre entre réalisme, comédie, burlesque et émotion", confie la cinéaste.
Le film témoigne aussi de l'envie de Solveig Anspach de retrouver l’énergie propre à l’Islande qui est son pays d'origine. La réalisatrice confie qu'elle voulait replacer les personnages dans les grands espaces, les confronter aux éléments au sein d'une histoire à la fois drôle et touchante.
Comme il en a été de même pour ses deux précédentes comédies, Back Soon et Queen of Montreuil, Solveig Anspach voulait qu'il y ait dans L'Effet aquatique des acteurs et des acteurs non professionnels français, islandais et même Palestiniens qui ont été poussés à improviser.
L'Effet aquatique a été présenté au festival de Cannes 2016 à la Quinzaine des réalisateurs. Solveig Anspach est une habituée de la croisette puisque son documentaire sur la peine de mort Made in the USA était sélectionné à la Quinzaine et le drame Stormy Weather à Un certain regard.