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153 abonnés
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4,5
Publiée le 23 octobre 2023
"Guibord s'en va-t-en guerre", comédie québécoise réalisée par Philippe Falardeau, sortie en 2015. Une très bonne satire politique. Un film bien réalisé, drôle, acerbe et surtout avec des personnages touchants et bien interprétés par Patrick Huard, Irdens Exantus, Suzanne Clément et Clémence Dufresne-Deslières. Un bon duo Patrick Huard / Irdens Exantus, l'élu local et son assistant. Irdens Exantus est excellent sans jamais avoir tourné avant. Une bonne politique fiction haute en couleurs. Entre la vallée du Val d'Or et Haïti, Algonquins en colère, camionneurs en colère, magouilles politiques et pressions familiales, le député Guibord et son assistant sont ballotés aux quatre coins du comté. Magnifiques paysages de l'Abitibi-Témiscamingue. Une belle réflexion sur la démocratie impossible, la corruption, les conventions citoyennes inutiles et la pression des différents intérêts locaux à concilier. Vive le cinéma québécois !
Une satire politique sympathique et marrante mais qui manque un peu de mordant. Les acteurs sont convaincants et les situations amusantes mais les cuivres et la fanfare donnent au film un côté téléfilm.
Voila une comédie drôle qui n'oublie pas d'être intelligente. Guibord, homme politique qui dénote, s'entoure d'un consultant haïtien de 22 ans pour mener un vote participatif sur une possible entrée en Guerre du Canada au Moyen-Orient. Ce film bascule parfois dans l'absurde avec des moments hilarants, mais le réalisateur Philippe Falardeau garde son fil conducteur, à savoir le vote décisif de Guibord. Le regard à la fois candide et juste de Souverain et ses citations philosophiques, ainsi que des seconds rôles bien sentis (la fille hippie ou la journaliste) contribuent à la réussite de ce film canadien.
Excellent film sur un thème politique très divertissant. Je ne me lasse pas de voir les film de ce réalisateur inventif qui offre un regard critique et humoristique sur la politique et ses contradictions. L'arrivée d'un stagiaire haïtien en sciences politiques va apporter un nouveau souffle à ce député par défaut, ou par hasard. Une comédie humaine de grande qualité ou chacun finira par trouver sa voie.
Comment un député indépendant se retrouve être celui qui va décider si le Canada va entrer en guerre au Moyen-Orient alors que dans sa circonscription les camionneurs bloquent les routes pour obtenir que les indiens arrêtent de les bloquer, sans parler des mineurs qui pourraient se mettre à les bloquer également. Sa femme est pour la guerre, sa fille est contre et son stagiaire haïtien, Souverain, est plein de bonnes idées.C'est Patrick Huard, le comédien de Starbuck, qui tient le rôle de Steve Guibord, le député.
Débarque un matin dans la vie de Steve Guibord, député fédéral indépendant de Prescott-Makadewà-Rapides-aux-Outardes - vaste territoire-, un jeune stagiaire en sciences politiques venu de Port-au Prince, dénommé Souverain. Peu de temps après, Steve se retrouve détenir une voix décisive à la veille d'un vote au parlement canadien sur l'entrée en guerre du pays aux côtés des USA dans un conflit moyen-oriental. Coaché, guidé, conseillé par Souverain dont la culture politique est largement supérieure, Steve annonce qu'il voit là "une fenêtre de démocratie directe" et décide de consulter ses électeurs, lesquels ont quelques conflits locaux en cours, entre amérindiens, mineurs, routiers, bûcherons, autres élus locaux et commerçants. Aidé par sa femme qui est plutôt pour, et par sa fille qui est carrément contre, et face au Premier ministre qui tente de l'influencer, que choisira de voter Guibord, et pour quelles raisons ?
Pourquoi aller voir Guibord s'en va-t-en guerre séance tenante?
Parce que vous allez rire. Parce que vous allez tomber sous le charme de Guibord, à qui pas grand chose n'est épargné, et de sa famille. Parce que vous allez vous régaler de ce Québec un peu inventé, et hyper dépaysant de mon point de vue. Parce que ce film traite avec humour le grave sujet de la guerre en Irak (et aussi pour nous français celle de l'intervention en Libye) et la manière dont les gouvernants embarquent leur pays avec cynisme. Parce que dans ce film il y a, entre autres trouvailles, celle de faire regarder la situation en cours par la famille et les amis de Souverain. En politique, ce sont des connaisseurs. Allez-y !
Une comédie savoureuse et bien rythmée sur le milieu politique et le fonctionnement de la démocratie. L'idée du stagiaire haïtien est génial. Cela amène un point de vue extérieur, parfois profondément philosophique et parfois complètement loufoque.
Eh bah ça fait du bien des films comme ça ! Dernièrement, dans l’une des mes critiques, je disais à quel point la thématique politique m’intéressait grandement. Mais pour être honnête, j’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’on puisse faire un film aussi pertinent sur cette thématique là tout en adoptant l’angle de la comédie gentillette et presque naïve ! Or, c’est ce que « Guibord » est parvenu à faire, et, rien que pour cela, chapeau ! Le Canada est-il une terre plus favorable pour aborder ce genre de question de cette manière ? Je l’ignore. En tout cas le résultat est là : c’est sympa, c’est malin, c’est agréable. L’air de rien, le scénario est d’autant plus astucieux qu’il parvient à traiter les principaux enjeux de nos démocraties représentatives en sachant rester à dimension humaine grâce à toute une série de subterfuges très malins qui permettent de désamorcer le caractère anxiogène de la chose. En cela, cette petite troupe de personnages presque simplets mais fort sympathiques jouent bien leur rôle. Il y a dans ce film un petit côté fable humaniste qui, à mon sens, fonctionne très bien. Et elle fonctionne d’autant mieux que, si le traitement est gentiment naïf, le propos et la conclusion, eux, ne le sont pas. Ah ça ! Ce « Guibord » est une vraie bouffée de fraicheur ! Un film tellement « feel good », mais sans que pour autant il oublie d’être astucieux et inventif ! Ah que c’est bon ! Merci le Québec ! J’aurais presque envie d’aller plus loin. J’aurais presque envie de crier : « Vive le Québec libre ! »
Fable campagnarde (dans le Québec "profond", la scène est dans un immense comté rural et forestier, avec réserve algonquine) prospective (inspirée d'événements plausibles, mais pas encore advenus...), ce "Guibord s'en va-t-en-guerre" est franchement une (nouvelle - après, dans un genre bien différent, "Genius") bonne surprise estivale ! Steve Guibord (Patrick Huard - "Starbuck"), ancienne gloire montante du sport national, le hockey (sur glace, bien sûr), bloqué par une très incapacitante aérodromophobie dans son ascension en NHL, est, la quarantaine tassée, pépiniériste. Mais aussi député, ayant rompu les ponts avec le parti libéral (Centre) - il est "non-inscrit". Ce franc-tireur (dont la permanence est au-dessus d'un magasin de lingerie) va se trouver, bien malgré lui, en position de faire pencher la balance au Parlement (Chambre des Communes, élue) : de sa seule voix va dépendre l'entrée en guerre, ou non, du Canada, au Moyen-Orient, dans une énième ingérence occidentale, en "coalition" (du Bien, évidemment..). Les lobbies s'agitent, on le courtise en haut lieu, on le tente... Le fictionnel "Rapides-aux-Outardes", ses clans vindicatifs (autochtones - Amérindiens, mineurs et forestiers... tous adeptes du barrage..), sa population touchée par la crise et prête à croire toute promesse politicienne séduisante, a pas mal de familiarité avec l'hexagonal Clochemerle - même si l'enjeu est ici "international" (et donc plus sérieux que l'édicule communal bourguignon du roman de Chevalier).... Philippe Falardeau narre avec verve petits conflits et grands enjeux, égratigne la "démocratie" (belles idées et vilaine réalité...) - c'est enlevé à souhait. Et l'on notera l'apport opportun du "regard neuf" du jeune Souverain, l'improbable "spin doctor" de l'élu Guibord (qui finalement "s'en va-t-en guerre", mais pas dans le sens attendu), moderne récitant (sur Skype), relayé par sa communauté (un "choeur" original, en créole haïtien). Dépaysant et rafraîchissant.
la démocratie au pied du mûr, sur le ton de la comédie. Pas de pseudo- star française pour la copro, les acteurs quebecois et haitiens font ke job avec une grande fraicheur et une certaine profondeur. Film passé inaperçu au milieu des bouses de l été, dommage
Guibord est un homme politique pas comme les autres. Il aimerait bien d'une démocratie participative, qui, l'instar de l'esprit sportif qui a été le sein dans ses débuts de carrière, permettrait de changer le monde autour d'une cause commune. Il s'entoure d'un conseiller stagiaire haïtien, Souverain, pour tenter de porter un débat sur l'opportunité de faire ou pas la guerre pour le Canada, guerre jamais nommée mais qu'on imagine bien sur fond terroriste et géopolitique. Et notre député se retrouve très vite confronté à la contradiction, à commencer par la sienne. Voilà un film canadien qui tombe à brûle-pourpoint en ces temps de campagne électorale américaine et bientôt française. Le réalisateur endosse un regard à la fois amusé, à la fois critique, et à la fois attachant sur ses personnages qui incarnent à eux-mêmes toute la complexité de l'homme. Le cinéaste accompagne son film de références incessantes à Rousseau, Voltaire, Churchill, Tocqueville, et autres philosophes politiques, donnant ainsi à son œuvre un sentiment d'intelligence. Un peu comme le remarquable "Demain" qui empruntait certes un ton très différent, "Guibord s'en va-t'en guerre" engage à la réflexion politique sur le compromis, l'honnêteté idéologique mais aussi les limites de la participation. En tous les cas, derrières ses airs faussement drôles, le film invite à l'urgence de la pensée. On ressort de cette œuvre, certes détendu, ce qui constitue un des buts du cinéma, mais surtout convaincu qu'il y a quelque chose qui ne tourne par rond dans nos démocraties.
Un film vraiment malin et aussi émouvant sur le débat politique. Les acteurs sont formidables, l´écriture fine, avec un vrai sens des situations et des dialogues.
Ce film est formidable ! C'est drôle, inventif, très bien mis en scène, très bien joué, la musique est parfaite, le film a un vrai message sur la société, les premiers comme les seconds rôles sont traités avec la même pertinence et le duo de tête est incroyable. --- Bref, c'est tout le contraire de "Tony Erdmann"---. Le scénariste a réussi à dynamiser l'histoire en proposant ce couple improbable d'un député québécois et d'un Haïtien en stage. Cela crée une incessante confrontation de points de vue sur la culture de l'autre. Mais bizarrement, ce film semble très mal distribué en France puisqu'il ne passe quasiment nulle part. C'est plus que bizarre après l'immense succès de "Starbuck"...
Ancienne gloire de hockey sur glace, Guibord est un chic type. Il s'est reconverti dans la politique locale pour servir ses compatriotes qui vivent au fin fond du Quebec. Et lorsque le Parlement d’Ottawa s’interroge sur l’opportunité d’entrer en guerre au Proche Orient, Guibord est bien embêté. Seul député indépendant, sa voix s’avère décisive pour départager deux camps rivaux et égaux. Son trouble est à son comble quand il s'agit de choisir entre bellicisme et pacifisme. Faut dire que le brave Guibord n’est pas aidé, par les influences contraires de sa femme et sa fille, ni par les Indiens et les bûcherons qui s’opposent sur la propriété de la forêt... Heureusement, il peut s'appuyer sur Souverain, son jeune attaché parlementaire, qui convoque Socrate, Montesquieu, Tocqueville et Rousseau dans les situations les plus embarrassantes. Un embryon de culture qui finit par le remettre sur le chemin de la démocratie directe, à bonne distance de la politique. Le film du Québécois Philippe Falardeau est une jolie peinture de la Belle Province. Avec ses grands espaces vus du ciel, ses lacs bleu acier et ses forêts d’érables rougeoyants. Avec nos grands cousins chaleureux et directs, qui parlent avec des images d’enfant. Et surtout avec nos petits vices et nos ambitions inavouées ou l’argent et l’arrivisme se mettent en travers de nos convictions. C’est un film vivifiant et bourré de dérision. Car ce Guibord-là préfère de loin faire l’humour à la guerre.