Sex Doll... se présente comme un film sulfureux, dont l'essence qui en fait son déroulement en serait le sexe, principalement. Il n'en est rien : en effet, même si d'apparence, le film se montre comme étant une oeuvre touchante, dénonciatrice, à travers la prostitution ; c'est pour mieux cacher sa sensibilité, sa pudeur.
Sorti dans les salles en Décembre 2016, le sublime film de Sylvie Verheyde est avant tout une histoire d'amour magnifique, dans un contexte urbain, contemporain, entre une jeune prostituée, et un jeune étrangé venu là pour lui montrer la voie de la liberté. Cette magnifique histoire d'amour, du moins visuellement, n'est résolument pas sensible et n'est pas non plus là pour toucher ; non non, elle est directe, franche et très intimiste. Et dont l'aboutissement des faits et actes de Rupert glacent le sang, crescendo.
Parcemé d'idées extrêmes et de cadres visuels qui hypnosent, le film se permet aussi d'être excessivement individuel (surtout à travers les 2 personnages principaux) avec grande classe et d'une suprenante et intelligente manière. En effet, des messages subliminaux de la réalisatrice à travers certains cadres, des plans précis, soulignent cela tout au long du film.
C'est selon moi, un véritable chef-d'oeuvre. Pas, parce que j'ai beaucoup aimé, mais parce que l'oeuvre de l'artiste est selon moi, parfaite. Même avec du recul, et y en pensant de la façon la plus rationnelle possible. Je pourrais pourtant repprocher 1, voire 2 répliques de mauvais goût venant de Virginie durant les 102 minutes, mais... c'est à se demander si ce ne serai pas déplacé, en fin de compte. Et surtout, si légitime, au final.
Je préfère donc m'en tenir à ceci : un chef-d'oeuvre cinématographique de Sylvie Verheyde, où la critique extérieure importe peu ; critiques minuscules face à cette oeuvre si singulière, adoptant un comportement tellement sauvage et agressif. Il est important d'ajouter que ce n'est pas un film qui se veut incritiquable se reposant seulement les acquis du Cinéma qui précède, n'ayant ni saveur ni de richesse, comme la grande majorité des gros titres d'aujourd'hui qui sont parfaits certes sur la forme, sans fausses notes, mais diablement impersonnels. Et dont le leitmotiv est régit par la peur de déplaire. Ici, le film prends une allure d'objet parrallèle à ceux là, se reposant évidemment sur le savoir-faire qui précède, mais en le renouvelant, avec en plus, une forte connotation moderne, et/ou éventuellement visionnaire. Puis, il démontre aussi (au(x) spectateur(s) j'entends, pas à cette grande majorité de gros titres d'aujourd'hui) que son exercice est lui aussi parfait : par ce qu'il fait, plutôt que, par ce qu'attends le public.
Partant de cette réflexion, j'en déduis ce film comme étant un des films que je préfère, de ceux sortis en salles ces dernières années, avec forte estime et dont on se souviens très longtemps. Je vais aussi beaucoup m'intéresser aux autres titres de la réalisatrice. Celui-ci se regarde et se garde, mais ne se touche pas, tant sa supériorité et sa force sont grandes.