septiemeartetdemi.com - Je préviens, ça va spoiler, pour la raison toute simple qu'on ne peut pas savoir à quoi s'attendre avec ce film et que cela joue un rôle prépondérant dans son appréciation.
On entame la chose dans un style dramatico-familial dans la grande tradition franco-italienne de prédilection, où le spectateur est vite mis à ses aises par un éclairage tout à fait correct, avec à peine trop de dérision et une touche appréciable de poésie. Relations, caractères et mise en situation des personnages... Tout est bien qui commence bien. L'acting est bon, et l'on entre en douceur dans un monde tout à fait normal où un garçon devient invisible. Bon, on repassera pour la normalité, mais fort de l'introduction, le film ne souffre pas de cette surprise.
Le motion tracking est propre (même si c'est assez peu respectable d'en avoir fait un mini making off en générique de fin pour ce que cela a d'arrogant et de fâcheux, l'histoire étant par là même démystifiée sans autre forme de procès). Les évènements concordent avec l'humeur globale du film. La fiction - très épaisse en l'occurrence - est diablement bien emboîtée dans un monde réaliste en tous autres points, et voilà qui était difficile à faire.
Les erreurs sont à peu près toutes commises dans le dernier quart du film, une véritable toile d'araignée pour des moucherons appelés clichés qu'attire un puissant projecteur : le film de super-héros et d'action. À partir de là, ce qui se produit est juste bête, et la fiction déborde là où elle ne devrait pas, quand bien même ce faux pas avait été miraculeusement évité jusque là, pour jouer sans décence sur les fondements du bon sens.
Pourtant, ce n'est pas mon préjugé anti-super-héros qui parle ici, parce qu'au moment d'expliquer leurs pouvoirs, je trouvais encore les scénaristes bien inspirés. Mais la conclusion, la toute fin, ne récupère pas les impairs des vingt minutes passées, se révélant être un vulgaire appel à la suite se dénonçant lui-même d'avoir joué la destructrice carte commerciale. Du gâchis.