« Cro Man », était évidemment la petite friandise attendue, rien que par le fait d’être concoctée par Nick Park, l’heureux et inspiré réalisateur de tous ces célèbres films d’animation toujours aussi drôles et inventifs...
D’emblée on reconnaît de suite les trognes de tous ces personnages, yeux globuleux, bouches aux dents immenses, avec des expressions qui nous mettent de suite dans l’ambiance, celle à la sauce des studios Aardman et ce sans équivoque aucune !
On est donc complètement confiant et impatient de découvrir ces aventures dont ce Cro Man va tenir évidemment les rennes...
Cependant, après déjà quelques craintes enfouies, dues au pitch de départ, il faut bien avouer que la sauce ne prend pas avec des situations pas bien pertinentes, une bande de bras cassés et déjantés qui en font un peu trop, des gags un peu forcés sur les bords, le tout dans une gesticulation de tous les instants sans réel amusement à la clé...
Et tout cela continue ainsi jusqu’à cette rencontre improbable autour d’un match de foot placé confusément à cheval ou à mammouth, entre l’âge de pierre et l’âge de bronze...
Et là aussi, malgré quelques bonnes trouvailles saupoudrées ci et là, il faut reconnaître que cette rencontre sportive n’arrive pas à créer de charme, de véritable étonnement, ou un minimum de surprise, bref tout ce qui a toujours abouti à cet enchantement bien caractéristique du cinéaste.
Autant, face à Wallace et Gromit, ou devant Shaun le mouton, on fond littéralement, autant ici on reste presque de marbre en espérant un virage qui n’arrive jamais.
L’esthétique de la pâte à modeler fait pourtant toujours fureur, mais sans la magie poétique qui créait cette alchimie aussi particulière, on reste un peu dépité et décontenancé de devoir donc s’en contenter !
Tout le côté second degré, un peu corrosif est absent, et se trouve remplacé par de l’action gratuite et farfelue, dont les enfants seront friands peut-être, mais dont les adultes se lasseront vite en restant sur la touche de ce match de foot hors norme et hors époque sans doute, mais pas mémorable du tout...