Ah, Jérusalem, ville historique à la confluence des religions chrétienne, judaïque et mulsumane, catalysatrice du conflit israélo-palestinien... et maintenant cadre d'une mauvaise publicité apocalyptique pour les Google Glass.
Attention, les gars, les frères Paz ont décidé de faire dans le navet horrifique de compétition et, de ce point de vue, ils ne rigolent pas, les frangins !
Après une introduction qui laisse augurer un nouveau petit film de possession avec tout le bazar démoniaque qui va avec, "JeruZalem" (avec un gros "Z", ça fait penser à "World War Z" comme ça... sauf que c'est très loin d'être une référence) se transforme en film de vacances sans intérêt de deux étudiantes américaines à Jérusalem. Elles y rencontreront un beau gosse anthropologue à moitié dingo (pratique pour expliquer au spectateur deux ou trois trucs en passant), un fêtard musulman bien sympa et deux soldats israéliens interprétés par des crevettes humaines.
Bon, ça ne fait pas grand chose tout ça, surtout lorsque cela concerne l'ensemble des premières 45 looongues minutes du film. Heureusement, les Paz à la carbonara ont un truc imparable pour tenter de nous faire avaler cette grosse pillule : filmer ça en found-footage mais en plus au travers de Google Glass. Waoooouuh, devant le génie de ces gars-là, on se tait et on se prosterne, un point c'est tout !!
Dans un néant abyssal, on va découvrir les differentes fonctionnalités de ces lunettes, comment les utiliser avec diverses applications, etc. Une démo instructive mais on n'était pas vraiment venu là pour ça, on avait bêtement cru qu'on regarderait un film d'horreur avec une histoire sympa dans un cadre exotique rarement abordé dans le genre...
Mais, comme on vous l'a dit, les Paz bolognaises, c'est des petits malins et, à la moitié de leur film, ils nous révèlent leur grand dessein : pondre une espèce de "Cloverfield" démoniaque !
C'est le souffle coupé (mais pas pour les bonnes raisons) que l'on assiste à une sorte d'apocalypse biblico-corano-torahique en plein Jérusalem se résumant à 5-6 infectés pourvus de jolis petites ailes et à un énorme bidule monstrueux en train d'effectuer une randonnée sans but en pleine ville.
C'est la grande rigolade, les enfants ! Au milieu de ces quelques bestioles en CGI complètement foirés, notre petit groupe d'andouilles internationales courent un peu partout pour s'échapper de la ville en état de siège en nous déroulant tous les clichés des films d'infectés comme s'ils n'avaient jamais mis un pied dans une salle de cinéma.
Le pire, c'est que cette deuxième partie, censée nous en mettre plein la vue à un rythme effréné, semble encore bien plus longue que la première et on en vient à prier que l'héroïne casse enfin ses lunettes diaboliques pour mettre un terme à notre calvaire.
Par son pitch, le projet pouvait se révéler intriguant et il faut reconnaître que le tournage en cachette dans les rues de Jérusalem nous offre une autre vision de la ville mais les ambitions des frėres Paz ont été dépassées par leur absence de talent et leurs maigres moyens. Au final, ils n'auront fait de leur "JeruZalem" qu'un énième found-footage complètement raté qui sera sans doute diffusé en boucle dans une succursale de l'Enfer pour torturer des âmes damnées.
Les Paz étaient définitivement bien trop cuites...