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Hotinhere
547 abonnés
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1,5
Publiée le 26 novembre 2021
Mêlant documentaire, fiction et mythe sur le Portugal en crise, une œuvre ambitieuse mais beaucoup trop déroutante à cause d’un récit foutraque et super ennuyant.
Le premier volume des "Mille et une nuits" n'annonce pas un programme, il reprend la structure du célèbre ouvrage persan en mettant en scène des histoires tirées de la crise économique qui a sévi durement au Portugal en 2013 et 2014. Faire en sorte que chaque plan soit mythique et politique, concret et décalé, telle est la tentative de Miguel Gomes à travers des contes pourvus de sexualité, de douleur et de révolte. Même si le film est inégal, conséquence de passages à la compréhension difficile, il y a un vrai plaisir à jubiler de la littéralité de certaines scènes et à en accepter le mystère allégorique, tels les passages où les politiciens se plaignent de bander continuellement, ce qui affiche clairement leur désir sauvage, animal, en même temps que leur désintérêt total de la misère du peuple portugais. Par la fable et les tonalités et genres qu'elle convoque (la comédie, le fantastique), Gomes réussit sa critique d'une politique d'austérité absurde, respecte aussi son titre – l'inquiétude de voir un pays sombrer économiquement et moralement se fait sentir à la fin du film, lors d'interviews prenant une forme documentaire – et le fait en même temps mentir. Car le cinéaste ne se limite pas à relater des témoignages déprimants mais parvient, au détour d'expérimentations formelles et de ruptures rythmiques déroutantes, à créer un élan qui non seulement donne envie de voir la suite de cette trilogie et nous demande surtout de garder espoir, de rester vif, de croire que les histoires peuvent nous aider à survivre.
Une idée de scénario ne suffit pas à faire un film. L'idée ici était peut-être bonne mais il aurait fallu faire du cinéma et non du bavardage. Le cinéma commence à exister quand l'image dit quelque chose, ici rien. Tout ce qui est dit l'est par la bande sonore ou même par de longs textes en incrustation, ce n'est pas du cinéma, c'est de la littérature. J'aime la littérature mais je ne regarde pas un film pour voir de la littérature ni n'ouvre un livre pour voir du cinéma. Je veux que ce soit le film qui fasse du cinéma, c'est-à-dire me parle en animant des images. Je veux qu'un livre fasse de la littérature, c'est-à-dire me montre des mots, des phrases, des chapitres. Un film bavard est en général très mauvais signe. Il y a peu de dialogues dans l'Armée des ombres. Ici, ça n'arrête pas de jacter et si l'on ne comprend pas le portugais, on passe son temps à lire les sous-titres. Or si je veux lire, j'ouvre un livre. Les images sont jolies et sans intérêt, juste de l'illustration de l'assommant bavardage qu'est ce film. Les figurants sont amateurs du plus bas niveau avec regards-caméra insupportables. Ca imite Rohmer en ne comprenant rien à ce qui fait que Rohmer a été un bon cinéaste. De plus, le "film" hésite entre la fiction et le reportage... C'est vraiment très mauvais.
Les mille et une nuits est un projet cinématographique remarquable. Habilement organisé et contrasté, ce bric-à-brac narratif est tout aussi conséquent (plus de 6 heures) que singulier. En mêlant fictions et documentaires, récits politiques, baroques, poétiques, il constitue une excellente critique de la situation économique de notre monde. Ce volume 1 est sans artifice et totalement inclassable. Il appelle à de multiples décryptages qui seront fonction de la grille de lecture de chaque spectateur. Les faits et fictions concernent le Portugal, mais ils ont une très forte résonance avec les actuels évènements en Grèce, et nombreux sont ceux aisément transposables à notre pays. Plus de détails sur notre blog ciné :
Ce premier volet sur l'histoire du Portugal est on ne pleut plus prometteur et vraiment étonnant dans sa narration. Quasi documentaire parfois avec la voix off du narrateur, des scènes qui s'enchainent sans lien direct et sans fil narratif, parfois réalisme, parfois loufoque, souvent inattendu, un film qui ne cesse de surprendre de façon bien plus original qu'un pamphlet social et qui évoque cependant la situation préoccupante actuelle du Portugal au sein de l'union européenne. Comme le maharajah des 1000 et une nuits, on veut (sa)voir la suite très vite.
C'est quoi être un cinéaste de gauche aujourd'hui ?
Dans le préambule de chacun des trois volets des 1001 et une nuits apparaît un carton sans équivoque:
"Les histoires, personnages et lieux dont va nous parler Shéhérazade ont trouvé leur forme fictionnelle à partir de faits survenus au Portugal entre les mois d'août 2013 et juillet 2014.
Pendant cette période, le pays a été l'otage d'un programme d'austérité exécuté par un gouvernement apparemment dépourvu du sens de la justice sociale.
Par conséquent presque tous les Portugais se sont appauvris."
Miguel Gomes reconnu internationalement pour son cinéma formaliste (voire le magnifique Tabou, son film précédent) ferait-il un cinéma militant ? À l'heure où la Grèce se débat avec ses créanciers et la gauche connaît une crise identitaire, où porter le fer ? ... La suite sur le blog
Le premier volet donne le ton, souvent drôle et acerbe, donnant la parole pour de bon au peuple portugais, avec un zeste de féérie qui fait passer le tout. La première partie, celle du réalisateur, se montre déjà d'une grande originalité, et chaque histoire aura sa propre forme et une originalité qui lui sera propre. Un pari d'autant plus audacieux qu'il tient sur trois films, mais le résultat est à la hauteur. Si le résultat peut paraître un peu kitsch, et si les histoires n'ont peut-être pas toutes la même force, celle du triangle amoureux pouvant peut-être paraître par exemple plus faible, on est quand même face à une grande oeuvre, et surtout qui semble empreint d'une grande authenticité, surtout ce qui concerne l'introduction et l'histoire des « magnifiques ».
Le début de ce film est un salmigondis épouvantable, on a l’impression de voir des rushes que personne n’a monté , que le son n’est même pas coordonné avec l’image. J’allais partir quand le film a enfin démarré. Et puis, il y a de bons passages, même deux ou trois moments merveilleux et puis de très mauvais, des belles idées et des très mauvaises, des moment où l’on s’ennuie à mourir, d’autres d’une prétention insoutenable. Dommage car le sujet du film et la cause qu’il défend donne envie de l’adorer. Dommage encore plus car il ne fait aucun doute que le réalisateur a un talent inouï. Mais cette prétention… Ca gâche tout. Certains comparent à Pasolini. Pourquoi pas : Pasolini a fait quelques films formidables. Il en a aussi fait de très mauvais. En tout cas, je n’irai pas voir les deux autres.
Pour "rassurer" ceux qui ont vus le volume 1 "L'inquiet" qui était difficile d’accès avec des métaphores obscures sur la situation économique et politique du Portugal, le volume 2 "Le désolé" est plus limpides avec des histoires simples d'un HLM et un lien à pelage blanc entre les habitants et un juge "désolé" de condamner. "Si vous m'avez compris c'est que je me suis mal exprimé" J-L Godard (le Miguel Gomes Suisse) J'attends le Volume 3 qui va certainement "m'enchanter" en avant première Mardi 11 Août au Méliès de Grenoble ❣
film ovni cumulant les histoires ancrees dans la crise économique touchant le Portugal actuel. comme tous les films de cannes, etonnant mais intéressant
Six heures et vingt-et-une minutes. Plus de deux heures à chaque partie, pour une trilogie parfois grandiose, parfois rébarbative, Miguel Gomes jouant avec poésie de la crise qu’endure son pays, et tournant en dérision politiques et royauté sans jamais se moquer d’un peuple qui souffre de son isolement et de sa perte de moyens dans les moments difficiles. Gomes n’est cependant pas au sommet de son art dans cette première partie : des lacunes sont présentes dans le rythme de la narration, avec, parfois, des coups de mou qui surgissent, comme bercés inévitablement par un sujet compliqué à traiter. S’approchant parfois plus du documentaire que de tout autre forme de genre, cette première partie intéressante mais lente prend du temps à se mettre en place, mais finit par être réjouissante après une bonne dizaine de minutes de projection. Le ton fantastique donne des situations inspirées, suivies par une mise en scène talentueuse. Du coq aux personnages atypiques se produit un nouveau déchaînement, celui du peuple contre ce gouvernement qui préfère résoudre ses ennuis sexuels plutôt qu’humanitaires, et il y’a toute cette mélancolie qui en découle, mais aussi cette joie, proche de l’euphorie, qui se dégage en réalisant une oeuvre aussi proche de la vérité. Il y’a alors d’excellentes idées (moins que dans le second), présentes dans le scénario, dans la réalisation ou même avec cette musique tout à fait superbe. C’est du cinéma qu’on pourrait qualifier de social, mais Gomes a rajouté avec passion un conte, un bouquet d’aventures fou et même parfois abracadabrant.
ATTENTION arnaque du mois ! Des plans séquences fixes et longs pour nous parler des malheurs des chômeurs portugais touchés par la crise, afin d'ennuyer le spectateur au maximum et quil se décourage à jamais d'aller voir des films d'auteurs portugais, si tel était le but il est atteint ! Un film de festival typique qui confine au cliché de l'insupportable prétention. Non ce type n'est pas le nouveau Pasolini, loin s'en faut ! Quel naufrage après le sublime "Tabou" !
L'industrie pharmaceutique peut-elle lutter contre le chômage ? Peut-elle venir en aide aux chômeurs ? Si tous les décideurs en charge du traitement de la dette étaient dotés d'un pouvoir phallique ininterrompu, qu'est-ce que cela produirait? Rien, tout au plus, un léger frémissement social, mais les vieux démons les rattraperaient bien vite. Ce que je veux dire par ces quelques pistes, c'est combien le propos de Miguel Gomes est subversif. Le lieu du pouvoir est déconnecté de la population, seule une Schéhérazade peut le tenir en haleine en ne concluant pas son récit, en en reportant la fin au lendemain. "Demain, on rase gratis" nous annoncent souvent les politiques, en particulier au moment des élections. Schéhérazade ne pratique pas différemment en reportant toujours à un lendemain à venir l'issue de son récit. Ce film est beau, la langue portugaise ne gâte rien à l'affaire. D'ailleurs, ce récit, dont j'attends avec délectation de voir la suite, n'est pas sans me rappeler le fabuleux "Mystères de Lisbonne" de Raoul Ruiz. C'est important que l'art se mêle du social pour en dénoncer les injustices. Oui, notre monde ne tourne pas rond. Et si l'on donne la parole à ceux qui tentent de survivre au quotidien, eh bien les portraits, qui dénoncent les prétendus profiteurs du système, ne tiendront plus. Peut-être que ces indices économiques censés orienter le cours du monde, dire quel pays fait ce qu'il faut et quel autre doit s'aligner sur les directives communes, eh bien peut-être que ces indices ne vont plus suffire à faire taire les gens. Peut-être qu'ils vont tous avancer dans une même direction, sans tenir compte de la météo, mais juste pour le plaisir ou la détermination d'accomplir ensemble quelque chose. L'inquiet, c'est donc peut-être celui qui dit "prenez garde, vous gens de pouvoir, il n'est pas dit que vous soyez à l'abri. Vous allez peut-être devoir rendre des comptes"...