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Olivier Barlet
296 abonnés
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3,5
Publiée le 31 août 2015
(...) Cette histoire simple est traitée sur un rythme doux en phase avec les nombreux déplacements, enrichie de passages documentaires sur le marché ou les danses traditionnelles. A la caméra et la lumière, Josée Deshaies (l'opératrice de Bertrand Bonello) arrive à rendre familiers les intérieurs tout en jouant sur la splendeur des paysages pour faire écho à la détermination d'Ephraïm. Il apparaît ainsi malgré son jeune âge comme un héros contradictoire, qui passe son temps à affirmer sa différence. Ses transgressions sont mal vécues mais séduisent les femmes et finissent par déstabiliser l'ordre établi. Au final, ce sera à son tour de se poser la question de l'ordre du monde où chaque être cherche sa liberté. Le film est ainsi finement initiatique et il ne serait pas étonnant qu'un jeune public y trouve plus d'enseignements que des adultes blasés.
Le réalisateur Éthiopien Yared Zeleke, était présent au Festival de Cannes 2015, dans la section Un certain regard. " Reconnaissant, chanceux, et fier de représenter cette partie du monde" a-t-il déclaré. Une autre vue de son pays, après Difret, réalisé par Zeresenay Mehari, dont l'action se situait il y a presque vingt ans. Le film de Yared Zeleke se situe sur les hauts plateaux Éthiopiens. Un monde dans lequel "les hommes ne sont pas faits pour la cuisine". Mais un lieu où les femmes, les aïeules en particulier, ne s'en laissent pas compter. Après la mort de sa mère, un enfant de 9 ans, Ephraïm, n'a plus qu'une seule amie. Sa fidèle brebis, dénommée Chuni. Déraciné pour cause de sècheresse son père se voit contraint de le confier à un lointain parent. Si le réalisateur ne prend aucun risque, il démontre sa vision, existant entre une certaine modernité des villes et les campagnes reculées accrochées à des rites qui peuvent paraître d'un autre âge. Entre jeunes et aînés, la confrontation est souvent rude. En particulier avec l'attraction de la ville pour une jeune fille qui, en plus de lire le journal, refuse avec obstination de se plier à la tradition. Filmé dans un cadre majestueux, la directrice de la photo, Josée Deshaies, offre au spectateur des panoramas d'une grande beauté. Une invitation au rêve. Entre récit initiatique, rêve ou documentaire, Lamb est un film simple, beau et attachant. Le jeune Rediat Amare qui tient le rôle de l'enfant est particulièrement touchant.
Les images somptueuses et le discours humaniste séduisent naturellement, mais le scénario est trop plat pour convaincre totalement, avançant sur des questions auxquelles il ne répond finalement pas, notamment quant aux personnages secondaires. Film éthiopien principalement destiné au marché international, Lamb reste un conte familial plutôt émouvant qui distribue de jolies leçons de vie.
Ephraïm est un Ethiopien d’une dizaine d’années. Il habite une terre rouge et ingrate frappée par la sècheresse. Sa mère est morte de famine et son père, qui part chercher du travail à la ville, le confie à des cousins ou l’herbe est plus verte. Mais pas question pour l’enfant de sacrifier sa brebis pour ne pas mourir de faim. Car dans son nouvel environnement, Chuni attise les convoitises…
Voilà pour le scénario, aussi mince que les habitants des hauts plateaux. Pour le reste, on est surtout dans une approche documentariste de la vie pastorale, avec représentations folkloriques soignées : vêtements chatoyants, danses à la veillée... Même si on préfère la dimension ethnologique du film, ou Ephraïm écarquille de grands yeux sombres et étonnés sur le monde qui l’entoure.
Mis à part les inconditionnels de Connaissance du Monde, Lamb pourrait être réservé aux moins de 12 ans. Du moins pour son histoire. Car les paysages étonnants et méconnus, plairont forcément à tous. Ils sont aussi magnifiques que remarquablement filmés. Avec autour de la hutte de vastes étendues battues par les vents et des forêts enchevêtrées qui proposent toutes les nuances de vert et tranchent avec l’aridité des terres volcaniques du début. Beau mais passablement naïf.
Un enfant, son mouton, un père parti, et les montagnes de l'Ethiopie. Voilà les ingrédients fondamentaux pour donner vie à un long-métrage. Ephraïm a 9 ans. Il a perdu sa mère et a trouvé pour substitut une brebis, Chuni, au pelage rouge flamboyant. Son père qui en assez de la sécheresse et de la misère le confie à la famille de son ex-femme avec son animal. La photographie est soignée, c'est le moins qu'on puisse dire. Yared Zeleke aime les paysages verts, les grandes étendues de montagnes, bref il aime son pays qu'il filme avec talent. Il aime moins ses personnages. On peut comprendre finalement que ce conte n'est qu'un prétexte à montrer un pays injustement inconnu du grand nombre, donnant à voir des étendues magnifiques. Pour autant, ce n'est pas suffisant pour faire du cinéma. Le spectateur ne vient pas voir un reportage géographique. Il vient à la rencontre d'un petit garçon, d'une famille et de villageois africains. Si le film avait choisi le parti pris du reportage, il n'en serait plus que remarquable. Zeleke a choisi le ton de la fable. On passe alors à côté de la plupart de ses personnages, sauf les femmes qui revendiquent leur émancipation. Car "Lamb" est un d'abord une allégorie sur la liberté. Le réalisateur brasse les thématiques de l'enfermement normatif et familial, voire même du genre. Ephraïm lutte pour se sauver. Il cuisine, vend sur le marché ses préparations, dans le but ultime de revenir chez lui avec son mouton et de retrouver son père. Mais son destin est à chaque fois contrarié par les évènements, les règles sociales, et il revient au même endroit, comme une sorte de boucle lancinante entre la maison familiale et les paysages. Il y a de l'inventivité, c'est certain. Il y a surtout la volonté de dénoncer un pays victime de ses propres empêchements, qu'ils soient religieux ou sociologiques. Néanmoins, si le voyage est agréable, il s'oublie vite à défaut d'un scénario plus construit qui s'attacherait à aimer ses personnages.
un film très doux, qui lorgne un peu du côté des enfants, n'hésitez pas à les envoyer.....Pour les adultes c'est un peu plus compliqué car le film est rempli de bons sentiments et de gentillesse.....Pour le moins on pourra admirer sans réserve la beauté des paysages éthiopiens (?), le dépaysement proposé et la peinture d'une Afrique rurale ou urbaine, les deux n'étant pas forcément éloignées , le film montre aussi certains caractères réconfortants de l'âme africaine et des petits détails notamment culinaires (la cuisine étant réservé aux femmes, et menaçant le genre du mâle)......On passe un bon moment, mais qui ne procure pas d'émerveillement, un moment de douceur et d'évasion.....Si vous en avez besoin, n'hésitez pas.......
"Lamb" est un film retraçant le voyage d'un petit garçon éthiopien orphelin de mère et de sa brebis chuni. Il est recueilli par la famille de son oncle où ses habitudes (il aime faire la cuisine, il est solitaire...) bousculent quelque peu les traditions familiales et ancestrales du pays. Indépendamment de cette histoire personnelle, le film présente l'intérêt de décrire les moeurs des populations rurales, les problèmes engendrés par la sécheresse et les migrations de population et la condition des femmes notamment vis à vis du mariage et de l'éducation. A plus d'un titre, Lamb, comme Difet, autre film éthiopien sorti cette année, est un film à voir.
Parti chercher du travail suite à la mort de sa femme, le père d’Ephraïm laisse son fils chez sa tante et sa famille. Ephraïm est inséparable de sa brebis, animal légué par sa mère, de plus il aime cuisiner -un comble pour un petit garçon issu des campagnes éthiopiennes- ce qui lui attire les foudres de son oncle qui cherche de l’aide pour les travaux des champs.
Projetant de partir, Ephraïm va construire des plans malins avec son imagination d’enfant, souvent rattrapé par la réalité il pourra cependant aussi compter sur l’aide des femmes, personnages hauts en couleur dans ce film.
Histoire racontée de façon simple et claire, avec souvent de magnifiques images très soignées, tout en douceur. Un très beau film.
Premier film éthiopien à être présenté à Cannes, il est le deuxième de l'année, après Difret, à parvenir sur nos écrans. Une bonne nouvelle tant le cinéma africain peine à exister, le devant exclusivement aux coproductions avec l'Europe. Ecrit et dirigé à hauteur d'enfant, le film de Yared Zekele rappelle à ses meilleurs moments Luigi Comencini, maître incontesté des récits d'apprentissage. Le contexte éthiopien (exode, sécheresse, cuisine, émancipation féminine, beauté de la nature) s'impose devant une fiction qui reste timorée avec une mise en scène purement illustrative (mais correcte, tout de même. Certes, on n'y décèle aucune tendance au misérabilisme mais sans colonne vertébrale solide, Lamb ne suscite pas une émotion particulière et se voit comme une oeuvre pastorale teintée d'un exotisme doux susceptible de plaire au public familial occidental.
En plus d'un côté documentaire très intéressant sur un pays qu'on connait mal et qui souffre des conséquences du dérèglement climatique, en plus d'images magnifiques et de paysages extraordinaires, ce film raconte une belle histoire centrée sur un adolescent qui "apprend la vie" et qui, à ce titre, doit abandonner certaines de ses illusions.
Une oeuvre attachante, filmée sur les hauts plateaux de l'Ethiopie, où la plupart des enfants doivent se prendre en mains dès leur plus jeune âge. Un peu carte postale et répétitif, "Lamb" n'en est pas moins agréable à suivre, grâce à la personnalité émouvante de son jeune héros. Les scènes de marché, comme celles qui montrent la famille, ont des qualités documentaires indéniables.
C’est comme une fable pleine de vérité, de réalisme et d’espérance pour un pays qui se remet depuis peu d’un passé trouble et malfaisant. L’Ethiopie revit à travers le destin de ce jeune garçon qui voit mourir sa mère et partir son père pour la capitale. Dans sa famille d’adoption il cultive sa différence et s’entête en silence pour une liberté nouvelle. La séparation du père et du fils se fait, entre tristesse et mélancolie, sans cri ni pleur mais une douleur au plus profond d’une grande Histoire, sur fond de paysages sublimes. C’est aussi une fable autour de l’agneau sacrifié, ou pas, l’un des enjeux de cette aventure qui voit notre jeune héros s’attacher à une brebis. C’est encore l’évaluation d’une organisation sociale sommaire, mais structurée autour des femmes, les grandes héroïnes de ce film qui ne fait pas de bruit, mais dont l’écho demeure encore longtemps gravé après la projection. Pour en savoir plus
Le continent Africain à rarement les honneurs du palmarès des grands festivals mondiaux. Au mieux se contente-t-il de quelques sélections quand ceux-ci daignent bien vouloir regarder au-delà du célèbre triptyque Europe-Amérique du nord-Asie. Le meilleur exemple en est « Timbuktu« , reparti bredouille de Cannes l’an dernier alors qu’il faisait partie des grands favoris pour la récompense suprême et que certains bruits de couloir lui auraient volontiers décerner le prix de la mise en scène. Il est contraignant que cette partie du monde ne puisse faire valoir ses belles qualités artistiques car elle recèle pourtant quelques grands cinéastes, passés ou présents. Souleymane Cissé recevra bien un prix du jury sur la Côte D’Azur voici quelques années, de même que son homologue tchadien Mahamat Saleh Haroun plus récemment. Mais cela représente bien peu face à l’effervescence constante de l’ancienne colonie. Il ne s’agit pas de l’honorer juste pour cause de bonne conscience nouvellement acquise ou par repentance envers un passé difficile, ce serait une erreur encore plus blessante. Cette terre recèle assez de talents pour ne pas lui en faire l’affront.
Voyez ce « Lamb » de Yared Zeleke, tout droit venu D’Ethiopie et dont la présence dans la section Un Certain Regard cette année dans le plus grand festival du monde augurait l’espoir d’une belle surprise en fin de compétition. Que nous raconte-t-il, ce nouveau venu dans le paysage cinématographique africain? la touchante histoire d’un petit garçon qui vit avec son père depuis sa mère est décédée dans une triste circonstance. Sa particularité est qu’il possède une brebis qu’il promène partout ou il passe, de sorte que cette étrange compagne puisse figurer habilement son errance. Le paternel, élégant homme de peu, n’est plus en mesure d’élever son fils car il doit trouver du travail en ville pour subvenir à ses besoins. Il confie ce dernier à son oncle, un paysan robuste qui cultive ses champs pour nourrir sa grande descendance. La douceur du premier contraste largement avec la sécheresse du second, pour qui le compromis s’avère non négociable. Sous ce nouvel hospice, Ephraïm devra se plier à de nouvelles règles et tenter de préserver ce qu’il lui reste d’innocence. Schématisé à ce point, nous pourrions croire à un éternel parcours initiatique ou la bonté humaine triompherait de toutes les turpitudes. Ce serait dévaloriser un film en tout point remarquable.
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2,0
Publiée le 14 février 2021
S'inscrivant dans le sous-genre de la tranche de vie qui semble être si populaire dans certains festivals et pour certains publics occidentaux Lamb ne s'éloigne pas beaucoup d'un lieu peu connu qui vous dit combien ils sont pauvres et difficiles dans leur vie quotidienne. Cela signifie-t-il que c'est un mauvais film ou qu'il fait un mauvais travail en le faisant car il n'a aucune originalité et suit de trop près les règles du stéréotype de la culture inconnue. La mère d'Ephraïm est décédée et son père le laisse avec quelques parents. Avec lui il prend essentiellement les vêtements qu'il porte et Chuni son agneau qui était celui de sa mère. Ephraïm pourra-t-il garder Chuni en vie ou finira-t-il rôti. Il est à son meilleur dans les moments où il prend l'histoire avec un peu d'humour et se concentre sur les efforts d'Ephraïm pour garder l'agneau en vie. Mais lorsqu'il suit les moments où il explique la culture à tous ces blancs il ne peut tout simplement pas garder le niveau. De la musique à toutes ces rencontres de personnes qui parlent du passé ou de la culture du pays cela sent trop le film réalisé en pensant au marché étranger. Dommage parce que l'histoire avec l'agneau est une histoire qui aurait pu être bien plus intéressante...
Quand le conte est bon on ne calcul pas son plaisir. Cette initiation onirique et poétique nous parle de l’abandon avec tendresse et lenteur. Yared Zeleke dépeint (des pains ?) l’émotion d’une société misérable mais digne qui bride la jeune l’affamée de modernité et celui qui cuisine sa différence. Pour le consoler des douleurs de la perte, son doudou est vivant jusque dans son "haleine", dans les "Lamb" d’un paysage dont la majesté est à couper le souffle. Une mention particulière pour la brebis dont le jeu n’est pas stérile…