Il m'a appelée Malala : les secrets du tournage

Le titre original du film est "He Named me Malala", en référence au père de la jeune femme. Ce dernier affirme qu'il a nommé sa fille "Malala" en hommage à la poétesse et guerrière afghane Malala de Maiwand, qui aurait mené les troupes rebelles à la victoire contre les Anglais en 1880. Elle est encore aujourd'hui une figure de résistance à l'oppression.

Le documentaire retrace le parcours de Malala, jeune Pakistanaise qui se bat pour les droits des jeunes filles à l'éducation dans un pays déchiré par le fondamentalisme religieux. Alors que les talibans occupaient son village, de 2007 à 2009, elle décide de tenir un blog hébergé par la BBC, "Diary of a Pakistani Schoolgirl", où elle exprime son indignation au vu des exactions des terroristes, qui incendiaient les écoles pour filles et tuaient leurs opposants.

Le 9 octobre 2012, alors qu'elle rentrait du lycée dans un bus scolaire, un terroriste tente de la tuer en lui tirant une balle dans la tête. Après plusieurs jours entre la vie et la mort et un transfert au Royaume-Uni, Malala sort miraculeusement du coma, sans séquelles mentales durables. Elle devient alors un symbole dans le monde entier, et se fait le porte-parole des enfants et adolescents qui n'ont pas accès à l'éducation, notamment après son discours devant l'Assemblée des Nations Unies le 12 juillet 2014 où elle déclare : "Les talibans pensaient qu’une balle pouvait nous réduire au silence. Mais ils ont échoué. De ce silence ont émergé des milliers de voix ; ils ont pensé qu’ils pouvaient m’arrêter. Mais rien n’a changé dans ma vie à part le fait que la faiblesse et la peur ont cédé la place à la force et au courage. "

Malala Yousafzai reçoit le Prix Nobel de la Paix le 10 décembre 2014, qui la récompense dans sa lutte pour "assurer une éducation libre et obligatoire à chaque enfant dans le monde". Un enfant, un enseignant, un livre et un stylo peuvent changer le monde", déclare-t-elle. Elle devient ainsi la plus jeune lauréate du prix nobel.

Ce n'est pas la première fois que David Guggenheim fait un film avec une figure politique : il est en effet le réalisateur de "Une vérité qui dérange", le manifeste écologiste d'Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis et candidat à la présidentielle de 2000 contre George.W.Bush. Il s'était d'ailleurs vu attribuer, comme Malala, le prix nobel de la paix en 2007.