Ana, 26 ans déjà mais encore une grande adolescente, se fait virer logiquement de son petit boulot de chauffeur de comédien sur un tournage de film. Peu importe, la jeune fille n’en prend pas ombrage. Direction Strasbourg où elle rejoint sa mamie, ses amis, son ex amoureux. Une vie tout à l’avenant, boulot, amour, logement ; tout est de l’improvisation à l’image d’une partie de cette génération qui ne se projette guère et vit… tout simplement. C’est pour cette raison que la réalisatrice fait d’Ana un personnage unisexe, non genré à souhait. Ana ne peut être un fantasme pour le spectateur, qui finit par voir un personnage universel et derrière elle, une génération.
Donc Rachel Lang, pour son premier film, sublime le banal. Olivier Pélisson du mag’ « Bande à Part » écrit : « Film discret, simple et léger comme une bulle. Et d’une finesse emballante ». C’est tout à fait çà, une sensation légère d’un petit parcours dans la vie de cette jeunesse. En çà, Rachel Lang parvient parfaitement à capter l’air du temps comme un Klapisch. Elle dit : « J’avais le désir qu’on ressorte de mon film avec une sensation et pas forcément avec une histoire. ». Intelligent et plaisant, mais il faut accrocher au cinéma d’auteur français. Le côté burlesque nonsense, proche des Podalydès, peut aussi désarçonner.
Un bon petit film léger gorgé de belles bulles de rires et de sourire… Un film de saison… Le cinéma belge à encore frappé… juste, mais moins âpre que d’autres productions Outre-Quiévrain.