À la vue des premières images de « Ma vie de Courgette », j’avoue que je fus d’abord déconcertée, par l’apparente « sombreur » du film, je ne savais pas si j’allais rester sur la chaine (j’ai vu le film l’année dernière à sa diffusion sur une célèbre chaine cryptée), ou bien zapper. Mais sans pouvoir l’expliquer, j’ai été « happée » par mon intuition et ma petite voix intérieure qui m’ont soufflé de rester, lorsque Icare (surnommé Courgette par sa maman) s’est retrouvé dans le bureau du « gentil policier » Raymond. En effet, si la première scène où Courgette se retrouve dans le grenier, si triste, avec dans la pièce voisine sa mère alcoolique qui ne s’occupe plus (ou presque) de lui, et où il tue accidentellement sa maman (même si il n’y a jamais une seule image choquante), m’a au départ un peu chahuté, je n’ai pas été déçue par la suite du film. En effet, contrairement à mon impression de départ, celui-ci est loin d’être sombre ou mélancolique, mais est coloré, plein de douceur, d’optimisme, de joie, d’humour et d’émotion, malgré la situation de ces enfants placés en foyer, cabossés par la vie. La musique, notamment la reprise par la chanteuse suisse Sophie Hunger de « Le vent nous portera » de Noir Désir, contribue également à l’atmosphère parfois mélancolique du film, mais ne tombant jamais dans le pathos, car il réside toujours cette note d’espoir. Ce long métrage d’animation est une véritable réussite. Le parti pris de la technique du stop motion avec ces marionnettes en résine réalisées pour le film, donne à ce dernier un côté artisanal, qui lui donne ce côté encore plus attachant. On oublie pendant le film que ces personnages sont des marionnettes, et que le film a été tourné durant huit mois, sur quinze plateaux différents, à raison de trois secondes par jour et par animateur, pour obtenir au final un peu plus d’une heure de film. Une fierté à placer en meilleure place parmi les films d’animation francophones qui font rayonner leurs artisans dans le monde entier.
Ma critique complète sur mon blog: reves-animes.com