Jeune fille gardez-vous de tomber amoureux d’un savant fou !!! Pour son premier long métrage, la jeune réalisatrice Marie Madinier a choisi un sujet des plus originaux, un peu comme Bruno Dumont avec Ma Loute, et là aussi nous entraine dans le farfelu sinon le parfait délire… Christophine que ses collègues appellent indifféremment Corinne, Pauline, Amandine ou Joséphine, tant elle est transparente, est une jeune thésarde qui travaille dans le centre de recherche dirigé par le professeur Quignard dont elle est secrètement amoureuse…d’ailleurs elle n’est pas la seule car le couple de chercheurs, Nadine et Philippe interprétés par Anne Le Ny et Patrick d’Asummçao, sont littéralement béats d’admiration envers ce professeur qui à part ses recherches semble totalement fermé au monde et à ceux qui l’entoure…Le professeur Quignard travaille sur une protéine immunisante produite par le pingouin lorsqu’il est stressé…il en espère le prix Nobel s’il arrive à battre de vitesse une équipe américaine…Cette PPM, existe réellement et s'appelle sphéniscine et aurait des propriétés antimicrobiennes puissantes et un mécanisme d’action différent des antibiotiques classiques….pour exister aux yeux de son patron, Christophine va s’injecter elle-même un extrait du génome pingouin alors que les recherches ne sont encore qu’au stade de la souris…certes elle accroche l’intérêt du professeur mais comme cobaye et non comme objet de désir…Au passage, après une partie de jambes en l’air avec Siegfried, un collègue du labo, dont les figures renvoient le Kamasoutra au rang d’une gentille BD, on découvre que l’activité sexuelle accentue l’effet d’immunisation des extraits du génome pingouin...ouvrant une perspective nouvelle aux recherches… C’est totalement délirant et la suite est irracontable…de la banquise à part les superbes images finales, on ne verra qu’une banquise artificielle sous un énorme dôme vitré au sein du laboratoire où vit une petite colonie de pingouins servant aux recherches…mention spéciale au chef décorateur Stéphane Rozenbaum qui a su créer un univers aseptisé, d’un blanc immaculé, très High Tech…sécurisé avec des codes d’une complexité effarante … dans ce huis clos de laboratoire, Charlotte Le Bon, en Christophine est absolument remarquable, ingénue, farfelue, inquiétante sur la fin, totalement surréaliste dans les dernières images….Guillaume Canet en professeur Guignard est trop séduisant pour personnaliser un Frankenstein , trop en retrait dans sa relation avec Christophine, trop impassible pour être totalement crédible…Finalement j’ai reçu ce film somme toute assez court (1h 21), comme une comédie charmante, fantaisiste, pleine d’humour, à prendre au second degré…