Vu le pitch, je ne m'attendais pas à ce que "Ashby" soit aussi réussi, sorte de comédie avec de belles touches dramatiques et des sujets importants traités
(refaire sa vie, le passé, l'amour, se créer soi-même, etc...)
. La force du scénario est de montrer ce lien intergénérationnel entre un homme (Ashby) qui fait le point sur sa vie
(overdose de sa fille, mort de sa femme, il a tué un innocent)
et un jeune (Ed) qui doit se la construire
(sa famille, ses amours, sa scolarité avec le football)
, insistant bien sur la fait qu'Ashby devient progressivement un père pour Ed
(dont le sien ne répond pas présent en dépit de ses promesses)
, à travers ses conseils, sa venue au stade, la franchise de leurs échanges et les escapades spéciales. Ces thématiques de la transmission et de l'affirmation de soi se retrouvent dans les références littéraires pertinentes et jamais pompeuses
(Hemingway)
et la dénonciation du narcissisme moderne
(égoïsme, selfie, réseaux sociaux, clans de footeux)
face aux anciennes valeurs humaines de solidarité. Parmi la multitude d'éléments mis en avant, le film est parfois inégal, excellent sur le football
(le "**** Them", les touchdown, la fête)
, la relation Ashby-Ed, la rédemption
(avec le prêtre)
et la question de la vengeance
(le mal peut-il être réparé?)
, sobre sur la maladie
(même si le contraste entre le tueur chevronné et les malaises terribles est saisissant)
et plus expéditif sur l'amourette avec Eloise (c'est un peu survolé) et la mère divorcée en quête d'un homme fiable
(overdose de sa fille, mort de sa femme, il a tué un innocent)
0
. Niveau casting, Mickey Rourke étonne dans le registre du tueur suscitant de l'émotion
(overdose de sa fille, mort de sa femme, il a tué un innocent)
1
mais a la tête de l'emploi, moche mais charismatique, effrayant mais drôle et touchant. À ses côtés, Nat Wolff est une sacrée révélation en tant qu'acteur énergique, amusant et déterminé. J'ai été un poil moins convaincu par Emma Roberts (un peu nunuche) et Sarah Silverman (too-much sur le sexe). Au final, derrière une réalisation classique et un point de départ banal, "Ashby" se révèle être une dramédie profonde sur la grande majorité de ses propos et bien incarnée. Une très bonne surprise.