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    Que viva Eisenstein !
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    2,6
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    19 critiques spectateurs

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    al111
    al111

    22 abonnés 348 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 9 juillet 2015
    Eisenstein est une légende, un cinéaste qui a changé le cinéma, qui a révolutionné l'art du montage. Ses films, qui peuvent être considérés comme des œuvres de propagande au début de sa carrière ("Octobre", "la ligne générale",…) ont progressivement basculé et son "Ivan le terrible" a été censuré parce que perçu comme une critique de Staline (à juste titre).
    Au milieu de tout cela, il y a le voyage du cinéaste en Amérique, et les zones d'ombre autour de son projet "Que Viva Mexico", documentaire ou fiction, inachevé, non monté alors que soixante-dix heures de rushes ont été tournées…
    Greenaway n'est pas une légende mais il a pour lui une grande connaissance de l'œuvre d'Eisenstein. Son film était donc très attendu, suscitant beaucoup d'espérances.
    Le résultat peut être comparé au "Saint Laurent" de Bonello : une vision très personnelle d'une icône, un anti-biopic, mais assez pénible à visionner, comme si Greenaway ne s'intéressait pas à son sujet et voulait imposer sa vision des choses, autant historique qu'artistique.
    Du tournage au Mexique, on ne voit rien. Absolument rien. Quelques bribes de ce qui s'y passe sont racontées par les personnages, sans que cela soit très clair… Mais ce n'est visiblement pas cela que Greenaway veut montrer. Eisenstein cinéaste ? Greenaway s'en moque (tout au moins dans ce film). Eisenstein homosexuel ? Ah, voilà ce qui passionne le réalisateur britannique. On a donc le droit (et pour certains, le supplice) de voir des scènes de cul (pas d'autre terme, désolé…) très explicites et plutôt provocatrices. Vous vouliez voir la légende Eisenstein ? semble nous dire Greenaway, eh bien voyez plutôt ses fesses. L'acteur qui se prête à cette exhibition n'a pas froid aux yeux (pas qu'aux yeux, d'ailleurs), il est totalement investi mais il compose un personnage des plus fatigants, surexcité, surexpressif, explosif, éructant, pleurant, gémissant, se vautrant dans une folie qui ne semble pas crédible. Autour de lui, Greenaway fait bouger sa caméra dans tous les sens, avec des mouvements certes très fluides et assez élégants, mais tellement travaillés qu'on finit par ne voir plus que ça, et ça fait un beau travelling, et ça monte, et ça redescend, et ça tourne, ça tourne, ça tourne… dis, tu pourrais changer de sens ? ça rend malade, ce film…
    Au bout du compte, l'ensemble se voit plus comme une épreuve qu'autre chose. Et pour en rajouter dans l'aspect délire personnel de cinéaste qui se fait plaisir mais se moque du public, tout le monde parle anglais, avec des accents bizarres… Il faut dire que l'acteur qui joue le cinéaste russe est finlandais. L'amant mexicain parle lui aussi anglais, même avec les autres Mexicains. Et quand Eisenstein parle au téléphone avec sa secrétaire restée à Moscou, c'est aussi en anglais. Va comprendre, Sergueï…
    norman06
    norman06

    351 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juillet 2015
    Visuellement inventif et bien documenté, intéressant pour les cinéphiles et historiens du cinéma, le film pourra paraître surchargé. Il manque la poésie de "The Pillow Book", le chef-d’œuvre de Greenaway. Mais le cinéaste est cohérent en restant fidèle à son univers.
    rogerwaters
    rogerwaters

    146 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 mars 2018
    Si ce long-métrage n’est pas le meilleur de son auteur, on reste toujours stupéfait devant sa capacité à sublimer le moindre plan. La photographie est tout bonnement sublime, les cadrages sont dingues et les défis techniques innombrables. Les détracteurs de Greenaway pourront à nouveau signaler que le réalisateur s’inquiète davantage de la forme au détriment du fond, mais quelle maestria. On retrouve le goût du cinéaste pour la provocation, pour la nudité masculine, mais il manque sans doute à son script une fin véritablement impressionnante comme il en a l’habitude. Voilà en tout cas une évocation intéressante du bouleversement intime vécu par Eisenstein décrit comme un grand enfant dont on casserait les jouets au fur et à mesure que le régime soviétique se radicalise. Le point de vue est donc passionnant, à défaut d’être pleinement satisfaisant. Au moins, le film a le mérite de défier tout académisme.
    Fritz L
    Fritz L

    187 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 15 juillet 2015
    On connaissait le facétieux Peter Greenaway en génial irrévérencieux, il confirme, après l’épouvantable ratage de « La ronde de nuit », son travers irrespectueux, de traiter en toute fatuité, des épisodes de la vie de grands maîtres, hier Rembrandt, aujourd’hui Eisenstein, les malmenant, les transformant en une espèce de personnages saugrenus et borderline, ravagés par l’idée du tout sexuel pour mieux les mettre à nu, à savoir les désincarner de leur aura d’artistes de génie.

    Dès les premières minutes le ton est donné, le spectateur est submergé par un brouillement graphique composé de plans vertigineux, d’incrustations en split screen, d’une luxuriance de couleurs et d’une hystérie presque collective, à un point tel que la nausée est proche. Et pour mieux falsifier la vérité détournée, Greenaway nous présente les protagonistes de ce récit allumé en les encadrant de photos réelles, de prises de vues des films de « La grève », du « Cuirassés de Potemkine », de documents d’archive... Cette désinvolture filmique est un choix, Greenaway essaie de nous cueillir dès le début, nous assénant un « vous allez voir ce que vous allez voir », tout sauf rassurant. La toute première partie du film est proche d’un montage à la Abel Gance, volonté sans doute de souligner combien ce dernier fut avec Eisenstein, justement, l’un des maîtres en la matière. Mais ici le découpage et la logorrhée visuelle sont pour la moins approximatifs, puisque sans contenu signifiant.

    Au final que restera t-il de ces fameux 10 jours qui ont bouleversé la vie d’Eisenstein ? Replaçons un peu le contexte. Nous sommes en 1931, Eisenstein, est devenu en trois films, glorifiant la révolution russe (« La grève » en 1924, « Le cuirassé de Potemkine » en 1925, et « Octobre » en 1927), une véritable icône et le meilleur artisan de la propagande pro URSS pour Staline. Dès 1930 il voyage en Europe, puis aux Etats Unis, dispensant, au nom du pouvoir soviétique, son savoir faire et souhaite rencontrer ses illustres collègues, Chaplin notamment. C’est d’ailleurs lui qui « le missionnera » pour tourner un film sur la récente révolution au Mexique, qui deviendra l’œuvre maudite « Que viva Mexico » dont Eisenstein a perdu la maitrise avant le montage. Episode artistique qui ébranlera sa manière d’appréhender ses films par la suite. C’est donc sur cet épisode que focalise Greenaway avec « « Que viva Eisenstein ». Mais plutôt que de nous montrer un tournage que l’on a décrit comme déraisonnable (on ne voit aucune scène de celui-ci), ou encore d’arborer les difficultés et la pression subies par l’artiste dans ce climat qui n’était pas encore à la guerre froide mais en avait tous les aspects. Plutôt que de s’intéresser au cinéaste de génie, certes perturbé, en être d’exception, Greenaway transforme Eisenstein en être futile, dilettante, dont la seule obsession sera de faire confirmer son homosexualité en la vivant pleinement, la plupart des scènes étant réservées à l’alcôve. De Mexico, pas une image, pas une reconstitution, juste un habillage de studio teinté d’un esprit post colonialiste (des ersatz de Zapatta dans un coin de décor). Le contraste entre l’habileté, l’inventivité technique et la vacance du scénario devient alors saisissante. Une absence de scénario appuyée par des acteurs peu inspirés, en sur jeu permanent et caricaturaux. Et de se dire que Peter Greeanway se rapproche de plus en plus de ce qu’en pense ses détracteurs, il est un cinéaste faussaire, un illusionniste qui, a force de tourner, et de ne pas se renouveler, nous ressert les même vieux tours qui n’ont plus de prestigieux que ce qu’il en faisait par la passé.

    Un peu de modestie est souvent salvateur au cinéma. En début d’année, « Le scandale Paradjanov » est sorti en toute discrétion. Avec peu de moyens, beaucoup de sensibilité et de passion pour cet autre cinéaste russe, l’acteur réalisateur Serge Avédikian a réussi le pari difficile de relater avec flamboyance l’œuvre et l’intimité de pensée de Paradjanov, c’est sans doute l’humilité et l’admiration qui le guidaient. Contrairement à Greenaway, il n’a pas eu l’orgueil de croire qu’il pouvait être égal, ou même dépasser le maître !

    J’attendais beaucoup de « Que viva Eisenstein », au final je suis sorti de là groggy et disons le passablement énervé !
    pierre72
    pierre72

    142 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 juillet 2015
    Il y a quelque chose que l'on ne peut pas enlever au cinéma de Peter Greenaway, c'est son originalité plastique. Quelque soit le film, l'oeil est surpris car sa caméra (et surtout tout son travail de montage et de bidouillage d'images ) livre des séquences, des plans, d'une originalité certaine. Reste à savoir si cette démesure esthétique sert l'oeuvre ou contraire la plombe par trop de démesure baroque. Ses dernières productions, aux scénarios confus, se retrouvant assurément dans la deuxième affirmation.
    Dans cette évocation d'Eisenstein, il commence par balayer son début de carrière avec des incrustations défilantes d'images de ses films, de split screen en veux-tu en voilà et autres images circulaires déformées. Ca accroche l'oeil, ça en jette encore. Ensuite, le film se penche sur le séjour du réalisateur russe au Mexique, venu y tourner "Que viva Mexico!" avec des fonds américains. Non exempt de clichés touristiques ( Frida Khalo venue accueillir le maître avec sa couronne de fleurs sur la tête ou les typiques soldats mexicains mal rasés et avec sombreros), le film se concentre surtout sur la relation que vont entretenir Eisenstein et son guide, archéologue distingué mais surtout très libéré (sexuellement). Le réalisateur russe a beaucoup de faconde, parle haut et fort, se comporte en artiste avec tout un tas de lubies, mais est encore puceau à 33 ans. L'homosexualité le travaille tout comme un certain dégoût de son corps grassouillet qu'il pense non désirable et impropre au plaisir. Mais le beau mexicain sera un tentateur puis un initiateur hors pair, faisant de ce tournage au Mexique un vrai séjour passionnel.
    On retrouve dans ce film là quelques éléments déjà explorés dans " Goltzius et la Compagnie du Pélican", le grand lit au milieu d'une grande pièce ainsi que cette fascination pour les corps nus, cette fois-ci essentiellement masculins. Cette homosexualité, souvent latente dans le cinéma de Greenaway prend ici une grande place, avec notamment une longue et bavarde scène de sodomie, mais n'en fait pas pour autant un film militant. Cela reste un véritable hommage au cinéma et à la démesure des grands créateurs. La mise en scène baroque et virevoltante essaie de nous faire passer ce souffle, jouant aussi bien avec l'image qu'avec l'énergie déroutante et tonitruante d'un génie, incarné avec brio par un certain Elmer Bäck, acteur finlandais peu connu.
    Un peu plus sur le blog
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    112 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 juillet 2015
    A l'opposé de la mise en scène d'Eisenstein, basée sur l'art du montage, Greenaway multiplie les mouvements de caméra (travellings ébouriffants), les effets spéciaux, les split-screens et les incrustations. Dans la petite ville mexicaine, alors qu'il tourné (littéralement) des kilomètres de pellicule, le cinéaste russe semble prendre conscience qu'il est là dans un "paradis" éphémère. (...) Si Greenaway se perd parfois dans des poses "arty", le film est une explosion visuelle et sonore tout à fait réjouissante.

    LA SUITE :
    bangharyofr
    bangharyofr

    16 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 août 2015
    Drôle de film. Je ne savais pas que l'histoire concerne l'Homosexualité de ce Einstein.
    Ce Bioptic nous a montré que c'est difficile depuis des années d'être un Homosexuel.
    J'ai adoré la scène quand ils font l'amour et Einstein parle & analyse des choses. Car c'est une chose qui est impossible pour moi de le faire.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 188 abonnés 5 196 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2017
    « Film à caractère érotique ». Le spectateur est prévenu. Le titre est en fait trompeur mais le thème est bien traité. Il s’agit de l’éloge d’un cinéaste pour un autre. On va certes parler de son homosexualité et même faire du spectateur aguerri à ce genre de pratique un témoin aux premières loges dans une scène osée certes mais au final super excitante, celle où le langage qui est aussi une vérité nouvelle pour lui rivalise avec une pénétration anale filmée sans détour avec un beau sexe en érection qui me ferait aussi frissonner de plaisir comme Eisenstein....
    Prenez « Amadeus » comme film et Gondry comme cinéaste et vous aurez le résultat ci-devant....
    Un festival assez iconoclaste et déjanté. Superbement réalisé et franchement de plus en plus passionnant quand on va avant dans le récit. C’est malgré tout un échec et en cela assez triste à la fin.
    Nicolas S
    Nicolas S

    46 abonnés 545 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 novembre 2024
    Que viva Eisenstein ! est un vrai faux biopic retraçant les dix jours passés par Eisenstein à Guanajuato qui ont mené à son expulsion d'Amérique du Nord. C'est surtout un film très greenawayesque, largement porté sur la question du sexe et de la mort, et fondamentalement boursouflé tant sur le plan esthétique que conceptuel - que de lourdeurs et de pompe tant sur la forme que sur le fond. Il n'y a aucune ligne narrative claire, et les choix esthétiques et autres innombrables citations qu'on y voit sont largement gratuits. Il faut bien avouer toutefois que certaines scènes s'impriment durablement sur la rétine tant elles sont joliment composées, ce qui fait que ce film reste, en dépit de ses innombrables défauts, assez plaisant à regarder. J'ai aussi apprécié l'idée de Greenaway qui était de dire que si Eisenstein n'a rien produit pendant son périple mexicain, c'est parce qu'il était pour une fois trop occupé à vivre.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 juillet 2015
    Que viva Eisenstein ! est le Greenaway le plus abordable depuis longtemps et dans lequel il est possible de ne pas s'ennuyer pour la bonne raison qu'il y a un sujet et une vision (particulière, c'est entendu), qui concordent. Du moins selon les canons du cinéaste britannique qui, à l'image de Ken Russell en son temps, sont aussi personnels que délirants. Pendant plus de 2 ans, alors qu'il venait de dépasser la trentaine, le réalisateur soviétique, déjà légendaire, a parcouru l'Europe, séjourné à Hollywood puis découvert le Mexique où il accumulé les rushes pour son Que viva Mexico ! Cette étape latino-américaine a visiblement été déterminante dans sa vie et son oeuvre. A partir de ces faits avérés, Greenaway brode à corps perdu, se livrant à un exercice débridé comme il les affectionne : un déluge d'images et de dialogues soutenu par une mise en scène souvent somptueuse, parfois irritante, dans un portrait d'Eisenstein démesuré et vertigineux. Rien ou presque sur le tournage du cinéaste au Mexique mais tout et plus encore sur la libération des sens d'Eisenstein et son odyssée amoureuse et sexuelle pour son guide local. On connait l'obsession de Greenaway pour le corps masculin. Eisenstein est ici mis à nu dans tous les sens du terme. Baroque, trivial et kaléidoscopique, Que viva Eisenstein est une expérience éreintante pour le spectateur. Et assez unique en son genre.
    Laurent C.
    Laurent C.

    260 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juillet 2015
    De Peter Greenaway, on se souvient des grandiloquents "Le ventre de l'architecte", "Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant", "The Pillow Book" etc. où se mêlaient érotisme, réflexion sur l'art, humour noir et gigantisme. Le réalisateur renoue ainsi avec sa verve lyrique. Résolument dandy, il fait un cinéma baroque qui n'a pas peur ni des outrances, ni de l'emphase. La musique envahit l'écran au milieu des décors somptueux. Pour autant, son dernier film, qui résonne comme une œuvre testamentaire, s'il reprend en quasi totalité les thématiques chères à son parcours artistique, s'est comme assagi. On retrouve tout de même les traditionnels tournoiements de caméra et les longs travellings que le réalisateur affectionne particulièrement. Il joue avec les perspectives et la plupart des décors, semblables à des peintures de grand format, brouillent les cartes. Véritablement, Greenaway joue avec le trompe-l'œil et les faux-semblants. C'est sans doute pour cette raison qu'il a choisi de s'intéresser au réalisateur Eisentein, tout autant excessif que pudique, extraverti que timide, généreux qu'égocentrique. Eisentein s'installe pour une vingtaine de jours au Mexique où il succombe aux charmes de son beau guide, Palomino, qui va l'initier aux amours inverties. A l'origine, il vient pour un film qu'il ne parviendra jamais à monter ni à terminer, la censure soviétique oblige. Greenaway parvient, à partir d'images d'archive très riches, à recomposer une tranche de vie du réalisateur, tout en extrapolant ce Biopic apparent dans une réflexion profonde sur l'art et la création. Finalement, le film dénonce en contre-point des excès d'Einsentein, un cinéma moderne totalement apolitique, et surtout lisse et sans éclat. Ainsi, le cinéaste en rajoute des scènes de sexualité entre les deux hommes, beaucoup plus grotesques que véritablement démonstratives. Car Greenaway connaît la censure des producteurs et des distributeurs qui empêchent le vrai cinéma de se faire pour des films consensuels, commerciaux et inutiles. Greenaway réalise une sorte d'opéra fascinant de littérateurs, de peintres, de cinéastes, comme pour laisser une marque (finale ?) dans le panthéon ancien de la création artistique.
    Ricco92
    Ricco92

    231 abonnés 2 156 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 août 2015
    Plus qu'un film sur la réalisation de Que viva Mexico !, Que viva Eisenstein ! traite surtout de l'initiation sexuelle de Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein. En effet, même si le film que le cinéaste russe tourna au Mexique est évoqué à de nombreuses reprises, il ne faut pas espérer voir des séquences de tournages ou des étapes de création de l'unique film occidental du célèbre réalisateur-théoricien. En cela, le titre original du film (Eisenstein in Guanajuato) est plus adapté que le titre français car il ne fait référence qu'au lieu de l'action et non plus à l’œuvre du plus connu des metteurs en scène soviétiques.
    Que viva Eisenstein ! raconte donc l'histoire d'amour de son personnage principal et de son guide local. Peter Greenaway la montre surtout comme une histoire d'initiation à l'homosexualité et à la sexualité tout court (Eisenstein est un vierge de 33 ans au début du film) et n'hésite pas à montrer des scènes un peu crues. Les spectateurs rebutés par les full frontal nudities masculines peuvent donc faire demi-tour. Est-ce dû à cette révélation de la sexualité, le personnage de Sergueï Eisenstein est surtout représenté comme un personnage extravagant qui semble plus intéressé par sa découverte d'un nouvel univers que par le film qu'il est en train de tourner. On a même un peu de mal à croire que ce personnage un peu dingue, interprété par l'acteur finlandais Elmer Bäck, soit le même que celui qui a écrit de nombreux traités théoriques et qui a réalisé des films aussi rigoureux que Le Cuirassé "Potemkine" ou qu'Ivan le Terrible.
    Cela n'est d'ailleurs pas très étonnant car on comprend rapidement que, comme à son habitude, Greenaway ne se préoccupe pas réellement du réalisme. En effet, il enchaîne les effets de mise en scène et les trucages très voyants. Hélas, si ceux-là sont souvent techniquement bluffants (le long plan-séquence montrant une conversation à travers de multiples lieux est très réussi tout comme les plans où les décors autour des personnages sont filmés de façon panoramique pour progressivement s’aplatir) mais ils ne trouvent que rarement une réelle justification narrative. Tout au long du film, on se demande comment Greenaway a accompli ces prouesses techniques mais on se dit que leur absence aurait peut-être été préférable d'un point de vue narratif : les effets semblent tape-à-l’œil. Malgré tout, on peut apprécier le fait que, dans ses multiples jeux visuels, Greenaway réutilise des plans de films d'Eisenstein, ce qui peut permettre de le faire découvrir à une nouvelle génération.
    Que viva Eisenstein est donc un film qui n'ennuie pas véritablement mais qui , comme souvent avec Peter Greenaway, souffre de multiples expérimentations sans réelles signification. Toutefois, si cela peut amener de nouveaux spectateurs à découvrir la carrière et les théories de montage du cinéaste soviétique, le travail du réalisateur de Meurtre dans un jardin anglais et de The Pillow book n'aura pas été complètement vain.
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 janvier 2017
    "Meurtre dans un jardin anglais", "Le ventre de l'architecte", "ZOO" : les films de Greenaway ont éduqué mon œil de cinéphile. Ils me fascinaient d'autant plus que je ne les comprenais pas, dépassé par les outrances baroques de ce peintre gargantuesque, plus soucieux de construire un plan que de raconter une histoire.
    Je retrouve le réalisateur britannique vingt (trente ? ) ans plus tard avec les mêmes qualités et la même incompréhension.

    "Que viva Eisenstein!" raconte le tournage au Mexique par Serguei Eisenstein de "Que viva Mexico!" Le génial réalisateur (double fantasmé de Greenaway ?) a déjà tourné "Le cuirassé Potemkine" et "Octobre". Au Mexique il tourne interminablement sans réussir à mettre en forme son film - qui restera inachevé. Mais c'est moins cette impuissance que la découverte de son homosexualité qui intéresse Greenaway qui filme la première scène de sexe entre Eisenstein et son guide mexicain avec un voyeurisme gourmand.
    Quelques plans inoubliables théâtralisent cette histoire : une chambre à coucher aux dimensions de cathédrale, un hall d'hôtel ...
    Fascinant. Déconcertant.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    108 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 décembre 2017
    Dans un style flamboyant, baroque, coloré, une mise en scène chargée (écrans multiples, distorsion de l'image, caméra tournant autour des personnages de longues minutes durant) et des dialogues très nourris sur l'art, la vie, l'amour et la mort, Peter Greenaway nous livre sa vision fantasmée d'un épisode de la vie du grand cinéaste soviétique Sergueï M. Eisenstein. En l'occurrence, celui du tournage au Mexique en 1931 de Que viva Mexico !, qui ne sera monté que... 50 ans plus tard. Le film, qui ne s'intéresse pas au tournage lui-même, montre surtout comment la rencontre d'Eisenstein – décrit ici comme hyperactif, loufoque et puéril – avec un homme qui lui fera découvrir la sexualité va bouleverser durablement sa vie.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 708 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 27 décembre 2020
    Ce film n'est pas un film sur Eisenstein nous n'en voyons pas ou très peu, ni de son séjour au Mexique à part quelques beaux plans de la nature et quelques masques morts et beaucoup de blabla pseudo philosophique qui ont été totalement sortis de leur contexte et ne sont jamais vraiment approfondis il y a peu ou pas de véritable interaction avec la culture mexicaine. Ce film est entièrement consacré au corps masculin et pour être franc au sexe gay. Oui en effet Eisenstein et le mexicain Cañedo est probablement sa rencontre la plus profonde avec les Mexicains. Pour le reste du film les deux personnages ne font rien d'autre que de courir nus avec leur sexe de haut en bas. D'autres personnages apparaissent mais n'ont aucune chance réelle de participer à l'histoire ou a son développement. Le frère et la sœur américains qui font irruption dans la chambre d'hôtel d'Eisenstein vers la fin du film en sont le meilleur exemple. La partie la plus ennuyeuse de l'histoire a certainement été le travail de caméra vertigineux. Dans la scène de la chambre d'hôtel la caméra tourne pendant environ 5 minutes autour du lit avec un Eisenstein à moitié nu. J'ai dû fermer les yeux car je sentais que toute la scène me rendait malade. Les scènes de vomissements et de diarrhée du début du film avaient déjà fait la même chose. En d'autres termes pour ceux qui aiment profondément la nudité masculine je recommande d'aller voir ce film sinon vous aurez probablement un autre endroit où vous préférerez être que dans cette histoire...
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