Café Society : les secrets du tournage

Bruce Willis était le premier choix de Woody Allen pour interpréter l'un des rôles principaux du film. Après quelques jours de tournage, l'acteur a quitté le plateau. Si l'on pensait au départ qu'il était parti se préparer à jouer la pièce Misery adaptée de l'oeuvre de Stephen King, il a été en réalité viré en raison de son incapacité à se souvenir de ses répliques, et d'un comportement inapproprié. Il a été remplacé par Steve Carell quatre jours plus tard.

Après Adventureland : Un job d'été à éviter (2012) et American Ultra (2015), Café Society marque la troisième collaboration entre Jesse Eisenberg et Kristen Stewart.

Judy Davis, Jesse Eisenberg, Corey Stoll, Steve Carell, Parker Posey, et Tony Sirico ont tous déjà joué dans au moins un film de Woody Allen.

Woody Allen travaille pour la première fois avec le chef opérateur triplement oscarisé Vittorio Storaro (Apocalypse Now, Reds, Le dernier empereur). Ce dernier a fait tourner le réalisateur dans un format auquel il est habitué mais inédit pour Allen, le 2.00:1. C'est également la première fois que les deux hommes tournent en numérique.

Woody Allen a conçu son Café Society comme un roman dont plusieurs personnages seraient les héros principaux. Le cinéaste explique ses intentions : "Comme dans un roman, on s’attarde un moment avec le protagoniste et sa petite amie, puis avec ses parents, avant d’enchaîner sur une scène avec sa sœur ou son frère gangster, ou encore une autre à Hollywood avec des stars et des magouilleurs. On plonge ensuite dans la société newyorkaise des clubs à la mode – la «café society» – où l’on croise des hommes politiques, des jeunes filles faisant leurs premiers pas dans le monde, des séducteurs, des maris infidèles ou des femmes assassinant leurs maris. Depuis le début, j’ai conçu cette histoire comme un récit choral qui ne s’attache pas à un seul personnage".

Woody Allen est le narrateur de son film et a décidé d'assurer la voix-off lui-même : "J’ai fait ce choix parce que je savais exactement quelle intonation donner à chaque mot. Je me suis dit qu’à partir du moment où j’avais écrit l’histoire, c’était comme si je lisais oralement mon propre roman", confie le réalisateur. 

L'expression "Café Society" désigne le milieu des mondains, artistes et personnalités qui fréquentaient les cafés et les restaurants à la mode à New York, Paris et Londres, entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Le terme est devenu en vogue à New York à partir des années 30, alors que la presse titrait sur les adeptes de ces clubs existant par dizaines, et rythmant la vie new-yorkaise.

Plus qu'une reconstitution exacte, c'est une réminiscence fidèle à l'esprit de Woody Allen que recherche le chef décorateur Santo Loquasto : "Je me suis servi d’éléments que, d’après mes souvenirs, Woody avait appréciés au cours de nos repérages, comme l’escalier en colimaçon ou la disposition du bar. Quand je travaille sur un film, je garde constamment en tête qu’il s’agit de la vision du monde de Woody", explique-t-il. "Il se demande toujours, un peu inquiet, si on n’accorde pas trop d’importance à l’exactitude historique au risque que le résultat soit, à ses yeux, peu élégant".