Farren Blackburn est avant tout connu pour être un réalisateur de séries (The Fades, Doctor Who, The Musketeers et Daredevil). En 2013, il réalise un film d'action, Hammer of the Gods, sorti seulement en DVD et en 2016, il revient sur le grand écran avec un second long-métrage, Oppression, qui est aussi son premier thriller.
En 2012, le scénario de Christina Hodson se retrouve parmi les meilleurs dans la célèbre Blacklist. Deux ans plus tard, le studio de cinéma de Luc Besson, EuropaCorp, décide de faire un film à partir de son histoire et engage Farren Blackburn à la réalisation. La scénariste confie avoir trouvé l’inspiration pour Oppression alors qu’elle vivait seule à New York, dans un petit appartement grinçant. Imaginant ce qui pouvait se cacher derrière ces bruits inquiétants qu’elle entendait tard dans la nuit, elle a ainsi écrit son premier scénario en seulement six semaines.
Oppression marque le retour du jeune Jacob Tremblay sur le devant de la scène après son triomphe dans Room, sorti en mars 2016. Après ce film, il retrouvera Naomi Watts dans The Book of Henry réalisé par Colin Trevorrow (Jurassic World).
On retrouve au casting d'Oppression le jeune Charlie Heaton, connu pour avoir campé Jonathan Byers dans la série à succès Stranger Things. Incarner Stephen était un sacré challenge et le réalisateur Farren Blackburn a remué ciel et terre avant de jeter son dévolu sur le britannique, inconnu à l'époque, Stranger Things n'ayant pas encore été diffusé. À noter que Heaton avait fait envoyer un bout d'essai au réalisateur dans le but de décrocher le rôle. L'enregistrement était défectueux et ne durait qu'une minute mais cela a suffi pour convaincre le cinéaste.
"C’est un personnage très complexe, car il passe l’essentiel du film dans une chaise roulante. Il nous fallait quelqu’un qui puisse exprimer beaucoup en en faisant très peu. Tout devait passer par le regard. C’est un sacré rôle !", s'exclame le metteur en scène.
Le cinéaste Farren Blackburn a convaincu Naomi Watts d'accepter le rôle de Mary grâce à un entretien par Skype :
"J’ai eu une bonne conversation avec lui, par Skype. Puis j’ai visionné quelques-unes de ses réalisations. J’ai trouvé qu’il était habile et très visuel ; il maîtrise parfaitement le genre. Donc je me suis dit que ça valait le coup d’y aller", se souvient la comédienne.
"J’étais assis chez moi à me préparer pour ce Skype avec Naomi Watts, ce qui était déjà spécial en soi. On a tous pensé que ce Skype serait suivi d’une période de silence et peut-être même d’un désistement de sa part. Mais elle nous a bluffés en s’engageant aussitôt dans le projet", confie le réalisateur.
Oppression a été tourné en mars-avril 2015. La majorité des extérieurs et certains des intérieurs ont été filmés durant douze jours à Sutton, une des grandes stations de ski des Cantons-de-l’Est du Québec, à une centaine de kilomètres au sud-est de Montréal. Les dix-neuf jours de tournage suivants se sont déroulés en studio à Burnaby, en Colombie-Britannique, non loin de Vancouver, et à proximité de Deer Lake, où se joue le climax du film.
Oppression se déroulant quasiment uniquement dans la maison de Mary, le cinéaste Farren Blackburn tenait à ce que cette dernière soit bien conforme à sa vision :
"Quand un film tout entier se déroule dans une maison et que les relations et interactions sont si spécifiques, il est presque impossible de tout trouver dans un seul et même endroit. Les intérieurs de la maison ont en effet été tournés en différents lieux, dans et autour de deux villes séparées par près de cinq mille kilomètres. Nous avons tourné le sous-sol dans une maison près de Montréal. Le rez-de-chaussée a été construit en studio, à Vancouver, et l’étage dans une vraie maison, également à Vancouver", précise le chef-décorateur Paul Austerberry.
À noter que les intérieurs du bureau de Mary ont été tournés dans le grenier d’une autre maison, au Québec.
L'équipe d'Oppression a parfois dû affronter des températures glaciales allant jusqu'à moins 20 degrés, un vrai défi pour le réalisateur Farren Blackburn. Ironie du sort, quand le tournage a nécessité un temps hivernal, la météo a été capricieuse :
"Alors que pendant la plupart du tournage à Montréal, les températures étaient négatives et il neigeait, ça n’a pas du tout été le cas ce jour-là. On a dû apporter notre propre neige !", indique le metteur en scène.
Farren Blackburn a fait appel au chef-opérateur chevronné Yves Bélanger pour créer l'ambiance suffocante d'Oppression. Le technicien est notamment responsable des superbes images de Laurence Anyways, Dallas Buyers Club, Wild et Demolition :
"Pour contribuer à construire de la tension et du suspense, Yves a eu recours à de langoureux plans larges, pour filmer le début. Puis, progressivement, alors que le monde de Mary commence à se fissurer et à devenir de plus en plus claustrophobique, on a joué avec la profondeur de champ pour donner
l’impression que tout se resserrait autour d’elle, pour créer une réalité légèrement modifiée", explique le réalisateur.