Miss Hokusai est donc le dernier-né de l’esprit fou de Keiichi Hara. Quitte à me répéter, ce film possède des traits communs avec ses prédécesseurs : l’intrigue est fine, l’extravagance est mise de côté, les fameux « artifices » ne sont pas non plus au rendez-vous (sauf si on compte les artifices dialogaux !). C’est encore une fois une « tranche de vie » à laquelle on peut assister, mais cette fois, le réalisateur a abandonné ses héros adolescents, et a choisi une femme artiste, indépendante, et par certains côtés, militante. Car O-Ei a choisi la voie d’artiste, un chemin apparemment ardu à suivre dans le Japon du XIXeme siècle.
Keiichi Hara conte ainsi la vie de cette femme, fille de Hokusai, un peintre extrêmement connu au pays du Soleil Levant. Mais, plutôt que de parler du père, il va imaginer ce qu’a pu être l’existence de O-Ei. De ce fait, l’art du dessin est magistralement honoré dans le film : dans le sujet de l’intrigue, et dans l’animation à proprement parler, qui comme souvent pour Hara, est d’une qualité impressionnante et constante. De même, les thèmes des relations familiales, de la maladie et la place de la femme dans la société sont au cœur du film : des sujets universels. Miss Hokusai m’en a aussi appris davantage sur l’histoire du Japon, et son folklore, deux sujets encore fort obscurs pour moi.
Par contre, je regrette le fait que le film se perde trop en métaphores confuses, que certaines intrigues ne semblent pas s’être conclues. C’est un « pas en arrière » effectué par le réalisateur par rapport à ses deux précédents films, qui étaient équilibrés à ce niveau. De plus, la bande-son ne m’a pas non plus convaincu. Je n’ai pas compris le mélange des musiques traditionnelles japonaises (mon pêché mignon ! ) avec des sons plus électro… Surtout que ces-derniers ne collent pas vraiment avec l’ambiance générale de cette fable.